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30 : Un matin (presque) tranquille

Gabriel

Le calme règne encore dans la chambre.

Clémence est toujours dans mes bras, son corps parfaitement détendu contre le mien. On ne dort plus, mais on profite juste de l’instant, sans se presser. Son souffle chaud effleure mon cou, et ses doigts jouent distraitement avec le tissu de mon t-shirt. J’aime bien cette tranquillité, ce moment suspendu où rien ne semble exister en dehors d’elle et moi.

- T’es bien, là ? je murmure en effleurant sa hanche du bout des doigts.

Elle hoche doucement la tête, son visage niché contre mon torse.

- Ouais… Trop bien.

Un petit sourire étire mes lèvres, et je resserre légèrement mon étreinte autour d’elle.

On ne parle pas beaucoup, mais ce silence est agréable, confortable. Juste nous deux, loin du chaos de la veille.

Mais évidemment, ça ne pouvait pas durer.

BAM !

La porte s’ouvre en grand, frappant violemment le mur.

- VICTOIIIIIRE !

Julien et Léo débarquent dans ma chambre comme des fusées, hurlant leur joie comme si on venait de gagner un championnat mondial.

Clémence sursaute légèrement contre moi, et avant même que j’aie le temps de comprendre sa réaction, elle se redresse d’un coup… puis se jette sous la couette dans un mouvement éclair, disparaissant complètement sous les draps.

Je cligne des yeux, surpris, avant de sentir son corps se coller encore plus au mien sous la couverture.

Les gars, eux, sont beaucoup trop occupés à célébrer leur « tradition » pour remarquer quoi que ce soit.

- C’est une tradition, mec ! lance Léo en m’envoyant un grand sourire.

- Quand on gagne, on réveille tout le monde dans la maison, sauf Clémence, on veut pas mourir. Ajoute Julien, bras levés en signe de triomphe.

Je roule des yeux, à moitié amusé, à moitié blasé. Surtout qu'ils savent pas que Clémence est ici.

- Vous êtes sérieux ?

- Toujours.

Julien me pointe du doigt avec un air dramatique.

- Ce n’est pas juste une fête, c’est un rituel sacré.

- Ouais, et puis… ajoute Léo, plissant les yeux.

Puis, leurs regards tombent enfin sur la masse sous les draps.

Je garde mon expression impassible, mais sous la couette, Clémence doit être en train de prier pour qu’ils ne captent rien. Mais c’est déjà trop tard.

Un court silence s’installe.

Je vois leur cerveau analyser la situation.

Leur expression passe de la confusion… à l’incompréhension… puis à une révélation brutale.

- Attendez… commence Julien, les sourcils froncés.

Léo fixe la couette, puis me regarde.

Puis de nouveau la couette.

- C’EST QUI SOUS LA COUETTE ?!

Un silence.

Puis la petite voix étouffée de Clémence.

- Personne…

Je me mords l’intérieur de la joue pour ne pas éclater de rire.

Julien et Léo échangent un regard avant de hurler en même temps :

- CLÉMENCE ?!

La couverture se resserre instantanément autour d’elle, et je l’entends marmonner quelque chose du genre :

- Je vais mourir…

Léo part en fou rire en se tenant les côtes, tandis que Julien secoue la tête avec un sourire immense.

- Non mais attendez, elle est restée dormir là ?!

Léo s’appuie sur le mur en riant.

- Mais fallait nous prévenir que c’était LE VRAI jardin secret, mec !

Clémence grogne sous les draps, et je devine sans mal qu’elle est en train de regretter toutes ses décisions.

- Je vous déteste…

Julien pouffe et s’approche du lit.

- Allez, sors de là, on va pas te manger.

- Non.

Léo prend un ton faussement solennel.

- Clémence, nous, peuple du canapé, exigeons que tu montres ton visage !

- Allez vous faire voir.

Ils explosent de rire, et moi, je secoue la tête avec un sourire en coin.

- Vous comptez rester là longtemps ?

Léo et Julien échangent un regard.

Puis, d’un commun accord, ils haussent les épaules.

- Jusqu’à ce qu’elle assume.

Clémence pousse un long soupir sous la couette.

- Je vous déteste.

Et ça ne fait que les faire rire encore plus.

Léo croise les bras, un sourire malin étirant ses lèvres.

- Très bien… Si tu ne te montres pas de toi-même, je vais devoir prendre des mesures extrêmes.

Sous la couette, Clémence se tend aussitôt.

- N’ose même pas, Léo !

Mais c’est comme donner une idée géniale à un mec qui vit pour foutre la honte aux autres.

- Oh, j’ose, réplique-t-il, amusé.

Avant même qu’elle ne puisse réagir, il attrape la couette et tire d’un coup sec.

L’air frais frappe Clémence de plein fouet, et prise par surprise, elle lâche un petit cri aigu avant d’enfouir son visage dans le matelas, visiblement morte de honte.

Moi, de mon côté ?

Je me marre intérieurement.

Parce que maintenant, tout le monde peut la voir, elle porte l’un de mes t-shirts. Que je lui ai enfiler car dormir en robe c’est pas oufs.

Et putain… ça me plaît plus que je ne veux bien l’admettre.

Le tissu est beaucoup trop grand pour elle, glissant légèrement sur son épaule, et la voir ainsi, complètement enveloppée dans quelque chose qui m’appartient, me donne une satisfaction inexplicable.

Léo, lui, n’a même pas encore capté ce détail. Il est trop occupé à savourer la réaction paniquée de Clémence.

- OH BORDEL, T’AS VRAIMENT DORMI ICI ! hurle-t-il en éclatant de rire.

Julien, qui était déjà plié en deux, manque de s’étouffer.

- Regarde-la, on dirait un chat mouillé !

Clémence grogne et tente de ramener un coin de la couette sur elle, mais je la retiens avant qu’elle ne puisse s’y cacher de nouveau.

- Nope, c’est trop tard maintenant, souffle-je, amusé.

Elle relève la tête vers moi, les joues en feu, et me fusille du regard.

- Traître.

Je me contente de hausser un sourcil avec un petit sourire en coin.

- Fallait te montrer dès le début, Mon ange.

Léo, qui commence enfin à analyser la scène dans son ensemble, plisse les yeux en scrutant Clémence.

Puis son regard se pose sur mon t-shirt qu’elle porte.

Je vois exactement le moment où ça fait tilt dans son cerveau.

- Attends, attends, attends…

Il pointe le t-shirt du doigt, puis me regarde.

- C’est… c’est pas le tien, ça ?

Julien capte à son tour et ouvre de grands yeux.

- Oh merde, mais SI !

Leur expression passe de l’étonnement à une joie maléfique pure.

- EH BEN DIS DONC, CLÉMENCE ! s’exclame Léo en mimant un éventail avec sa main comme s’il était choqué.

- T’aurais pu attendre un peu avant de te l’approprier, non ? surenchérit Julien, hilare.

Clémence, elle, veut littéralement s’évaporer.

Elle cache son visage entre ses mains en marmonnant des insultes à leur encontre, mais ça ne fait qu’empirer leur euphorie.

Moi ?

Je suis juste là, tranquille, à profiter du spectacle. 

Une fois que Léo et Julien ont fini leur bordel, ils finissent par sortir de la chambre, morts de rire.

Clémence, toujours rouge comme une pivoine, leur lance un regard assassin jusqu’à ce qu’ils disparaissent dans le couloir. Dès que la porte se referme, elle s’écroule sur le lit avec un long soupir.

- Je vais les tuer.

Un sourire amusé étire mes lèvres tandis que je la regarde se cacher le visage dans ses mains.

- Fallait t’y attendre avec eux.

Elle tourne la tête vers moi, l’air vexée.

- Et toi, t’étais censé me défendre !

Je hausse les épaules.

- C’était trop drôle, j’allais pas gâcher le spectacle.

Elle me frappe doucement sur le bras avant de se lever en bougonnant.

Je la regarde ranger rapidement ses cheveux derrière son oreille avant de prendre une grande inspiration comme pour se remettre de ses émotions.

Après quelques minutes, on descend ensemble pour rejoindre les gars dans la cuisine. L’odeur du café et des croissants flotte dans l’air, et je sens déjà que Clémence se détend un peu.

Mais évidemment, Léo ne peut pas s’empêcher d’ouvrir sa grande gueule.

À peine on passe la porte qu’il lève les bras en l’air avec un grand sourire.

- DOUBLE VICTOIRE !

Clémence fronce les sourcils.

- Pardon ?

Léo pointe d’abord Julien et lui avec un air satisfait.

- Un, on a gagné le match hier.

Puis, il me désigne moi, puis Clémence, avec un sourire beaucoup trop fier de lui.

- Et deux… Vu d’où vous venez, je pense qu’on peut dire que Gab a marqué un joli but aussi, non ?

Clémence bugue une demi-seconde avant de capter.

Et dès que c’est le cas, ses joues s’enflamment instantanément.

- Oh putain, Léo !

Julien crache presque son café en explosant de rire, pendant que Clémence lui lance un regard noir.

- Mec, t’abuses, je soupire en secouant la tête.

Mais Léo est fier de lui comme jamais et tape dans ses mains.

- Hé, faut bien célébrer, non ?

- Tais-toi, Léo, grogne Clémence en lui balançant un morceau de brioche.

Il l’esquive en riant, puis elle détourne les yeux avec un soupir.

Finalement, elle attrape son téléphone, qu’elle avait laissé en bas la veille, et le déverrouille.

Direct, des dizaines de notifications s’affichent.

- Putain, mais j’ai combien de messages ?

Je jette un coup d’œil vers son écran et vois un nom qui attire immédiatement mon attention.

Aurélie.

Enfin, pas tout à fait.

Clémence cligne des yeux en voyant les messages, puis son visage passe de l’agacement au rire en quelques secondes.

Je fronce les sourcils.

- Quoi ?

Elle me tend son téléphone, et quand je regarde en haut des messages…

"Auripute."

Il me faut une seconde pour capter, puis je secoue la tête, un sourire en coin.

- T’es sérieux, Léo ?

Léo avale une gorgée de café et hausse les épaules.

- Franchement, c’était nécessaire.

Julien acquiesce en prenant un croissant.

- Je valide.

Clémence rit doucement avant de reposer son téléphone sur la table.

- Bon, on mange. Je gérerai ça plus tard.

Je la regarde attraper un morceau de brioche, et un léger sourire me vient.

Elle commence enfin à ne plus se laisser bouffer par tout ça.

Le petit déjeuner est animé. Léo, fidèle à lui-même, ne peut pas s’empêcher de provoquer Clémence encore un peu.

Clémence lui lance un regard noir, mais son sourire en coin trahit qu’elle n’est pas totalement agacée.

- La ferme, Léo.

- Eh, c’est pas ma faute si t’es super bien installée chez Gab, réplique-t-il avec un clin d’œil.

C’est à ce moment-là que la porte d’entrée claque, annonçant une nouvelle arrivée.

- C’est moi !

Manon traverse le salon et arrive dans la cuisine, un sac de viennoiseries dans les bras. Elle pose immédiatement son regard sur Clémence, son inquiétude évidente.

- Ça va ? demande-t-elle doucement.

Clémence hoche la tête.

- Ça va, ne t’inquiète pas.

Léo, jamais en manque d’inspiration, décide que c’est le moment idéal pour balancer une nouvelle pique.

- Très bien même, vu où on l’a trouvée ce matin, ajoute-t-il avec un grand sourire en me regardant.

Ma soeur de capte pas de suite puis elle comprends en voit Léo qui me fixe.

Manon lève les yeux au ciel avant de le fusiller du regard.

- J’ai pas besoin de savoir ce genre de détails, Léo.

- Oh, mais...

- Ferme-la.

Le silence qui suit est presque religieux. Léo cligne des yeux, ouvre la bouche pour répliquer… puis la referme. Je retiens un sourire. Manon est littéralement l’une des seules personnes capables de lui clouer le bec en une phrase.

Mais évidemment, il ne va pas en rester là.

- C’est pas ma faute si ton frère devient un aimant à Clémence, réplique-t-il finalement avec un sourire en coin.

Manon hausse un sourcil, croise les bras et le fixe avec défi.

- Ah ouais ? Et toi, c’est pas de ta faute si t’es une pipelette incapable de garder une info pour toi plus de deux minutes ?

Julien éclate de rire à côté.

- Ah ça, c’est pas faux.

Léo place une main sur son cœur, faussement outré.

- J’ai pas le droit de célébrer une victoire importante, maintenant ?

- Tu célèbres surtout le fait de pouvoir foutre la honte à Clémence, nuance Manon en roulant des yeux.

- C’est pas ma faute si elle a passé une nuit très agréable, dit-il avec un sourire de sale gosse.

- T’en as pas marre d’être insupportable dès le matin ?

- Nope.

- T’as de la chance que je sois venue en paix, parce que sinon, j’aurais balancé tes pires dossiers devant tout le monde.

Léo se fige une seconde, plissant les yeux.

- T’as aucun dossier sur moi.

- Ah bon ? T’es sûr ? Parce que moi, je me souviens très bien de cette soirée où t’as—

- Ok, ok, j’arrête.

Manon sourit, triomphante, tandis que Julien et moi échangeons un regard amusé. Clémence, de son côté, profite du répit pour boire son café en paix.

- Bref, reprend-elle en s’installant, tu veux que je découpe Aurélie en morceaux ou tu t’en charges seule ?

Clémence éclate de rire, et l’ambiance se détend immédiatement. Je me contente d’observer, appréciant cette dynamique où tout le monde se charrie mais où, au fond, on veille tous les uns sur les autres.

Clémence repose sa tasse de café et, avec une légèreté presque déconcertante, répond à Manon :

- Pas besoin, franchement, j’en ai rien à foutre d’eux.

Manon arque un sourcil, visiblement peu convaincue.

- Vraiment ? Juste comme ça ?

Clémence hoche la tête en haussant légèrement les épaules.

- Ouais. Théodore est un pauvre type et Aurélie… Bah, elle récolte juste ce qu’elle a semé. Je vais pas perdre mon énergie pour eux.

Manon souffle, croisant les bras.

- Je t’admire, parce que perso, moi, j’aurais quand même eu envie de leur faire payer d’une façon ou d’une autre.

Clémence lui offre un petit sourire en coin.

- C’est pas mon style. Ignorer leur existence, c’est largement suffisant.

Manon finit par hocher la tête, même si on voit bien qu’elle est un peu déçue. Elle aurait clairement préféré une vengeance plus savoureuse. Mais elle respecte la décision de Clémence et n’insiste pas plus.

Puis, soudain, un éclat traverse son regard, et elle se redresse légèrement sur sa chaise.

- Ok, alors si on ne fait pas de massacre aujourd’hui, on peut au moins faire quelque chose d’utile. Ça te dit une après-midi shopping ?

Clémence cligne des yeux, légèrement surprise par le changement de sujet.

- Euh… Pourquoi pas, ouais.

Léo, qui jusque-là mâchouillait un morceau de croissant sans trop suivre la conversation, réagit immédiatement avec un enthousiasme débordant :

- Oh, trop bien ! Je viens !

Manon tourne lentement la tête vers lui et lui lance un regard noir, glacial.

- Non.

Léo cligne des yeux, ne comprenant visiblement pas pourquoi son enthousiasme est soudainement refroidi.

- Quoi ?

C’est Julien qui, amusé par la scène, intervient avant que Manon ne l’étripe sur place. Il s’appuie contre le dossier de sa chaise et, avec un sourire moqueur, explique :

- T’étais pas invité, mon gars. Vu le regard que Manon vient de te lancer, ça doit être un truc entre filles.

Léo fronce les sourcils, clairement vexé.

- Mais… Pourquoi ?

- Parce que t’es insupportable, répond Manon sans la moindre hésitation.

- Faux, s’indigne Léo. Je suis très agréable en sortie shopping !

Julien éclate de rire.

- Mec, la dernière fois qu’on est allés faire du shopping, t’as passé deux heures à te plaindre, et t’as failli mourir d’ennui dans un magasin de chaussures.

- C’est faux, proteste Léo.

- T’as littéralement dit, et je cite : "Je préfère encore avaler un cactus plutôt que de rester ici une minute de plus."

Gabriel retient un sourire en voyant Léo perdre peu à peu son assurance.

- Ok, peut-être que j’ai exagéré ce jour-là, concède-t-il à contrecœur.

Manon secoue la tête en soupirant.

- Léo, le but, c’est de passer un moment tranquille entre filles. Et je sais que si on t’emmène, tu vas soit râler, soit faire le gamin dans les cabines d’essayage.

- Faux, réplique-t-il encore.

- Mec, la dernière fois, t’as essayé un manteau en fausse fourrure et t’as passé une demi-heure à faire le roi de la savane au milieu du magasin, rappelle Gabriel en riant.

Clémence, qui écoute tout ça avec amusement, ajoute avec un sourire moqueur :

- Et t’as volé une paire de lunettes de soleil en plastique pour jouer les mannequins de défilé.

- Ça, c’était un hommage à la haute couture, se défend-il en levant les mains.

- Non, c’était du grand n’importe quoi, corrige Manon en roulant des yeux.

Léo pousse un soupir dramatique et s’avachit sur sa chaise.

- Ok, j’ai compris, je suis persona non grata.

Manon esquisse un sourire victorieux avant de se tourner vers Clémence.

- Bon, on part vers 11h ?

Clémence acquiesce en terminant son café.

- Ça me va.

Léo, de son côté, boude dans son coin, les bras croisés.

- Vous ratez quelque chose, les filles. J’aurais pu vous donner mon avis sur vos tenues.

- Justement, c’est pour ça qu’on te laisse ici, rétorque Manon avec un sourire en coin.

Gabriel observe toute la scène, un léger sourire sur les lèvres. Il connaît sa sœur, il sait qu’elle peut être redoutable quand elle s’y met, et c’est toujours un plaisir de voir quelqu’un réussir à tenir tête à Léo.

Ce dernier finit par se redresser, soupirant longuement comme s’il portait le poids du monde sur ses épaules.

- Très bien, amusez-vous bien sans moi, mesdemoiselles.

- Oh, t’inquiète pas, on le fera, réplique Manon en lui tapotant l’épaule avant de se lever.

Julien, qui observe Léo depuis tout à l’heure, ne peut pas s’empêcher de glisser :

- Tu vas faire quoi cet après-midi du coup ?

Léo hausse les épaules, faussement détaché.

- Je sais pas… Pleurer sur le rejet que je viens de subir.

Tout le monde éclate de rire, et même Léo finit par sourire, incapable de rester vexé bien longtemps.

- Bon, sur ce, moi, je vais me préparer, annonce Manon. Clémence, je passe te chercher dans une heure ?

- Ça marche, répond Clémence en lui adressant un sourire.

Manon récupère son sac et quitte la cuisine sous le regard mi-admiratif, mi-résigné de Gabriel. Léo, lui, reste encore quelques secondes à fixer la porte avant de soupirer une dernière fois.

- Elle me traumatise.

Gabriel éclate de rire et lui donne une tape dans le dos.

- Allez, t’en remettras.

- Ouais, ouais… Mais un jour, c’est moi qui gagnerai, prévient Léo avec un regard déterminé.

Julien secoue la tête en riant.

- Mec, face à Manon, t’as zéro chance.

Léo se redresse sur sa chaise, vexé, et me lance un regard comme s’il attendait mon soutien.

- Pardon ?! Tu crois que je suis incapable de gagner contre Manon un jour ?

Julien ne se démonte pas et hausse un sourcil, l’air de dire tu veux vraiment aller sur ce terrain-là ?

- Mec, on parle de Manon. Elle t’a fait taire en une phrase. UNE. PHRASE.

Léo croise les bras, clairement pas prêt à accepter la défaite.

- Ouais, bah ça veut rien dire ! J’étais juste pas prêt, c’est tout !

Julien laisse échapper un petit rire moqueur.

- Ah ouais ? Donc si t’avais été "prêt", t’aurais pu la battre ?

- Évidemment ! affirme Léo, plein d’assurance.

Julien secoue la tête, un sourire en coin.

- Ok, on va faire un test. Moi, je suis Manon. Vas-y, balance une pique, je réponds.

Léo plisse les yeux, réfléchit un instant, puis pointe Julien du doigt.

- T’es qu’un pauvre type avec un goût vestimentaire douteux.

Julien ne réfléchit même pas une seconde avant de répliquer, imitant le ton tranchant de Manon :

- Et toi, t’es qu’un abruti qui passe plus de temps à parler qu’à réfléchir.

Silence.

Je vois Léo ouvrir la bouche… puis la refermer aussitôt. Il me jette un regard, comme s’il cherchait du soutien, mais je me contente de hausser les épaules.

Clémence étouffe un rire à côté de moi.

Léo regarde Julien, puis soupire en s’affaissant sur sa chaise.

- Putain… Il a raison.

Julien lève les bras en signe de victoire, un sourire éclatant sur le visage.

- Merci, merci, c’était trop facile.

Léo attrape un morceau de pain et le lance sur lui sans prévenir. Julien l’esquive d’un mouvement de tête, hilare.

- Un jour, vous verrez, je prendrai ma revanche ! bougonne Léo.

- Ouais, ouais, on attend toujours, se moque Julien.

Je secoue la tête en souriant, tandis que Clémence rigole doucement.

C’est définitivement une matinée normale avec ces deux-là.

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