Loading...
Link copied
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
Adepagter
Share the book

24: Retour à la réalité

Gabriel

Quand je coupe enfin le moteur de la voiture, un profond silence s’abat sur nous.

On est épuisés.

Le trajet du retour nous a semblé interminable et maintenant qu’on est enfin devant la maison, personne ne bouge.

Léo, affalé sur son siège, la bouche légèrement ouverte, est à deux doigts de ronfler.

Julien fixe le vide, son cerveau clairement en veille.

Et Clémence lutte pour garder les yeux ouverts.

- On bouge ? demandé-je, la voix encore rauque de fatigue.

Pas de réponse.

Avec un soupir, je claque volontairement ma portière trop fort.

- PUTAIN MAIS T’ES SÉRIEUX ?! hurle Léo en sursautant.

- T’es qu’un enfoiré, grogne Julien en se frottant les yeux.

Je lève les mains en l’air, faussement innocent.

- Fallait bien vous réveiller.

Clémence pousse un soupir fatigué et attrape sa valise d’une main molle.

- J’ai jamais eu autant envie d’un lit.

- Même moi, je suis KO, admet Léo en s’étirant. Et c’est rare.

On finit par rentrer dans la maison dans un silence pesant, à part quelques bâillements et grognements fatigués.

Je laisse tomber mon sac dans un coin sans même prendre la peine de ranger quoi que ce soit.

Julien et Léo partent directement vers leurs chambres sans demander leur reste.

Clémence s’arrête un instant, hésitante.

Son regard croise le mien.

Il y a quelque chose d’indéfinissable dans ses yeux.

Comme si elle attendait que je dise quelque chose.

Mais quoi ?

Après quelques secondes gênantes, elle détourne les yeux et murmure un simple :

- Bonne nuit.

Puis elle disparaît dans le couloir.

Et moi, je reste là, comme un con, sans trop savoir pourquoi j’ai l’impression d’avoir raté une occasion importante.

Quand j’ouvre les yeux, il est déjà tard.

J’ai dû dormir au moins dix heures d’affilée, et honnêtement, ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé.

Je descends dans la cuisine et trouve Clémence et Julien déjà là, en train de prendre leur petit-déjeuner.

- Ah bah tiens, le zombie est réveillé, commente Julien avec un sourire moqueur.

- Ferme-la, grogné-je en attrapant une tasse de café.

Clémence esquisse un petit sourire.

- Léo dort encore ?

- Tu parles, il est affalé sur son lit comme une larve.

Julien hausse les épaules.

- Il va se réveiller à midi et réclamer à manger comme un bébé phoque.

Clémence rigole doucement.

J’aime bien quand elle rit comme ça.

Un silence s’installe quelques secondes, avant que Julien ne brise l’ambiance avec une question :

- On fait quoi aujourd’hui ?

- Rien, réponds-je immédiatement.

Julien et Clémence me regardent avec déception.

- Allez, on va pas rester enfermés alors qu’on a encore deux jours de liberté ! insiste Julien.

Clémence approuve d’un hochement de tête.

- On pourrait aller en ville ? Se balader, prendre un café tranquille…

- J’aime bien cette idée, ajoute Julien.

- J’ai pas le choix, hein ? soupiré-je.

- Exactement.

À ce moment-là, Léo débarque enfin, les cheveux en pétard et l’air complètement perdu.

- Qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ?

- On sort, répond Clémence.

Léo plisse les yeux, encore à moitié endormi.

- Vous êtes beaucoup trop productifs pour des gens en vacances.

- Ferme-la et habille-toi, réplique Julien.

On passe la journée à flâner.

On s’arrête dans un café, puis on traîne dans quelques boutiques.

Léo trouve une chemise dégueulasse avec des motifs tropicaux et insiste pour la porter toute la journée.

- T’as vraiment zéro goût, se moque Clémence.

- Désolé d’être un homme de style.

On passe aussi dans une librairie, où Clémence s’attarde longuement.

Je la regarde feuilleter les pages, un petit sourire au coin des lèvres.

Elle semble dans son monde.

Et je me surprends à me dire que j’aime bien la voir comme ça.

Puis Léo débarque et ruine l’instant :

- Putain, t’as vu le prix de ce truc ?!

Clémence lève les yeux au ciel.

- T’es vraiment pas fait pour lire.

- Sauf si y’a des images.

Je secoue la tête, amusé.

On décide de se faire un barbecue dans le jardin.

Les garçons s’occupent du feu, pendant que Clémence prépare une salade en râlant :

- Je suis pas votre esclave, hein.

- Mais c’est toi qui as proposé, lui rappelle Julien.

- Ouais, ouais…

On mange dehors, sous le ciel étoilé, en racontant des conneries.

À un moment, Clémence pose une question qui nous calme tous un peu :

- Vous pensez que ce semestre va être différente ?

Un silence s’installe.

Puis Léo répond avec un sourire :

- Peu importe ce qui se passe, on sera toujours là les uns pour les autres.

Et ouais.

C’est tout ce qui compte.

Le réveil est plus difficile que prévu.

J’entends les bruits dans la maison, mais je refuse d’ouvrir les yeux.

Je veux encore profiter de ce dernier matin sans obligations.

Pas de cours.

Pas de réveil forcé.

Pas d’emmerdes.

Juste le calme.

Et puis…

- GABRIEL !

Une secousse violente me tire de mon sommeil.

J’ouvre un œil et me retrouve face à Léo, accroupi à côté de mon lit, un sourire diabolique sur le visage.

- Laisse-moi dormir, bordel…

- Nope. Dernier jour de liberté, mon pote !

Je grogne et essaye de l’ignorer, mais ce con secoue mon matelas comme un gamin hyperactif.

- Bouge, on va prendre le petit-déj !

- Fous-moi la paix…

- Je t’ai préparé du café !

J’ouvre un deuxième œil.

- T’as vraiment fait du café ?

Léo esquisse un sourire innocent.

- Non, mais ça t’a fait réagir.

Je lui balance mon oreiller en pleine tête.

- DÉGAGE.

Il explose de rire avant de s’enfuir en courant.

Putain.

Je finis par me lever en râlant, passant une main dans mes cheveux ébouriffés.

J’attrape un t-shirt et descends rejoindre les autres.

Dans la cuisine, Clémence et Julien sont déjà attablés.

Clémence boit son café d’un air distrait, tandis que Julien dévore des tartines comme si c’était son dernier repas.

- T’as pris ton temps, commente Clémence en me voyant arriver.

- Léo m’a fait chier dès le réveil, grogné-je.

Julien lève les yeux au ciel.

- Il est insupportable.

- Mais vous m’aimez quand même ! lance la voix de Léo depuis le salon.

- On réfléchit encore, rétorque Clémence.

Tout le monde rigole.

L’ambiance est légère, mais on sait tous que c’est notre dernier matin tranquille.

Demain, c’est la rentrée.

Le retour à la réalité.

Et on n’a pas envie d’y penser.

- On fait quoi aujourd’hui ? demande Julien.

Clémence réfléchit une seconde.

- On peut se faire une journée chill ? Genre, vraiment profiter avant la reprise ?

Léo débarque enfin dans la cuisine et vole un bout de tartine à Julien, qui grogne.

- C’est une bonne idée, ça. Une journée tranquille, au soleil, sans stress…

Il marque une pause.

Puis ajoute avec un sourire sournois :

- … mais faut qu’on finisse la journée en beauté.

Julien arque un sourcil.

- T’as une idée derrière la tête, toi.

- Évidemment.

On décide de ne pas bouger de la maison.

Il fait beau et la piscine nous tend les bras.

Clémence, en mode détente, s’installe sur un transat avec un bouquin.

Julien et moi sommes dans l’eau, accoudés au bord.

Et Léo…

Léo est en train de gonfler un putain de flamant rose gonflable.

- C’est obligatoire, ce truc ? demandé-je.

- T’as déjà vu une journée piscine sans flamant rose ?

- Ouais, genre toutes celles de ma vie.

Léo me lance un regard scandalisé.

- T’as eu une existence triste, mon gars.

Puis il pousse un cri de guerre et se jette sur son flamant rose.

Évidemment, il glisse, perd l’équilibre et se prend une gamelle monumentale dans la flotte.

Julien et moi éclatons de rire.

Clémence pose son livre, intriguée.

- Il a encore fait une connerie ?

- Toujours, répond Julien en essuyant une larme de rire.

Léo émerge, les cheveux trempés, et nous jette un regard noir.

- Vous êtes des monstres.

- Non, on est juste témoins de ta nullité, réplique Clémence en se levant.

Puis, sans prévenir, elle court et saute dans la piscine, éclaboussant tout le monde.

- HEY ! protesté-je en me protégeant du mieux que je peux.

- T’es déjà mouillé, arrête de râler, me balance-t-elle avec un sourire narquois.

- Tu viens de signer ton arrêt de mort.

Je nage vers elle et l’attrape par la taille, prêt à la couler.

- Non, non, non, Gabriel, attends ! hurle-t-elle en riant.

Trop tard.

Je la plonge sous l’eau avant qu’elle ne puisse se débattre.

Elle remonte à la surface en crachant de l’eau, les yeux plissés.

- T’es mort.

Et là, ça dégénère.

On se jette de l’eau à la figure, on essaie de se couler, et ça finit en bataille générale.

J’oublie tout.

Le stress de la rentrée.

Les problèmes avec mon père.

Le baiser avec Clémence.

Juste nous quatre, en train de profiter.

Après une bonne heure à jouer aux cartes et raconter des conneries dans le salon, on finit par s’affaler sur le canapé et les fauteuils, épuisés.

Léo nous regarde avec un sourire mystérieux, clairement en train de mijoter un truc.

- Bon, ce soir, on finit en beauté.

Clémence arque un sourcil.

- C’est-à-dire ?

- Soirée jeux et défis !

Un silence.

Julien grimace.

- T’es sérieux ?

- Évidemment. On va pas juste se coucher comme des vieux, hein !

Je soupire, amusé.

- Ça consiste en quoi, ton truc ?

Léo tape dans ses mains, surexcité.

- On fait un mélange de "action ou vérité", de blind test et de gages. Celui qui perd à chaque manche se prend un défi bien humiliant.

Clémence plisse les yeux.

- Tu veux juste une excuse pour nous ridiculiser, en fait ?

- Exactement, dit-il sans la moindre honte.

Julien lève les yeux au ciel mais finit par hausser les épaules.

- Allez, pourquoi pas.

Je jette un coup d’œil à Clémence, qui hésite encore.

- T’as peur de perdre ? lancé-je avec un sourire en coin.

Elle me fusille du regard.

- T’as gagné ton défi, Gabriel. J’en suis.

Léo frappe du poing sur la table.

- Parfait ! Préparez-vous, ça va être mythique.

La soirée commence avec un blind test.

Julien, ultra compétitif, éclate tout le monde en devinant les musiques en deux secondes.

Léo rate totalement sa première réponse et se prend le premier gage : faire une déclaration d’amour passionnée… à la chaise du salon.

Il s’agenouille devant la chaise, pose une main dramatique sur son cœur et commence à débiter des phrases absurdes :

- Ô toi, noble chaise, soutien éternel de mes fesses fatiguées…

Clémence éclate de rire, moi aussi.

Julien secoue la tête, mort de rire.

- T’es irrécupérable.

Deuxième manche : action ou vérité.

Je choisis vérité, et Léo affiche un sourire carnassier.

- Si tu devais embrasser quelqu’un ici, ce serait qui ?

Merde.

Je sens le regard de Clémence sur moi.

Je bois une gorgée d’eau pour gagner du temps, puis réponds.

- C’est logique, Clémence c’est la seule meuf. Je suis pas gay.

Clémence fronce les sourcils, Julien rigole, Léo siffle.

- Ohh, t'es homophobe!

Je fais semblant de ne pas entendre et la partie continue.

Quelques tours plus tard, Clémence perd un défi et doit faire une imitation de Léo.

Elle se lève, prend une pose arrogante et lâche :

- "Les gars, j’ai une idée géniale !"

Elle mime exagérément la gestuelle de Léo, secouant les bras dans tous les sens, prenant une voix théâtrale.

Julien et moi sommes en larmes, Léo fait semblant d’être choqué.

- C’est une attaque personnelle !

- La vérité fait mal, mon pote, répond Clémence avec un sourire en coin.

La soirée continue dans la bonne humeur, les défis devenant de plus en plus absurdes.

Et à un moment…

On oublie complètement que demain, tout change.

Que c’est notre dernière soirée de vacances.

On est juste là, tous les quatre, à profiter comme si ça pouvait durer éternellement.

Le réveil sonne beaucoup trop tôt.

Je grogne et l’éteins d’un coup sec avant de m’étirer en grimaçant. Putain, c’est fini. Les vacances, le calme, les journées sans prise de tête… tout ça, c’est terminé.

Aujourd’hui, on reprend les cours.

Je reste quelques secondes à fixer le plafond avant de me lever. En sortant de ma chambre, je croise Julien dans le couloir, déjà habillé, un café à la main. Il me lance un regard compatissant.

- Ça pique, hein ?

Je hoche la tête, les cheveux en bataille.

- On était bien, sans unif.

- Trop bien, approuve-t-il en descendant les escaliers.

J’arrive dans la cuisine et trouve Léo affalé sur la table, la tête enfoncée dans ses bras.

- Je refuse.

Je lève un sourcil.

- Refuse quoi ?

Il lève péniblement la tête, les yeux encore mi-clos.

- D’y aller. J’ai décidé qu’on allait boycotter la reprise.

Clémence, qui vient de rentrer dans la pièce, explose de rire.

- Bonne chance avec ça.

Elle est déjà prête, habillée d’un jean et d’un t-shirt blanc simple, les cheveux attachés en une queue-de-cheval.

- T’as trop d’énergie, c’est suspect, grogne Léo en la fixant d’un regard accusateur.

- T’as juste pas l’habitude de me voir réveillée avant toi, répond-elle en attrapant une tasse pour se servir un café.

Julien ricane.

- Tu sais ce qui est encore plus suspect ?

Il tourne le regard vers moi.

- Le retour du couple le plus fake du campus.

Je soupire. Putain, ouais.

Une semaine sans avoir à jouer au parfait petit copain de Clémence, c’était franchement pas mal. Mais maintenant, faut remettre ça. Parce que sans cette mascarade, je me retrouve avec les groupies et surtout avec Théodore qui tourne toujours autour de Clémence comme un putain de vautour.

Mais là… retour à la réalité.

Clémence prend une gorgée de café avant de soupirer.

- J’avais oublié ça…

Léo claque des mains.

- C’est bon, vous savez toujours comment vous comporter en "faux couple" ou on doit vous faire répéter votre texte ?

Je lui lance un regard noir.

- Ferme-la.

Il ricane, puis me fixe avec un sourire moqueur.

- T’as pas intérêt à trop bien jouer ton rôle, hein… on sait jamais, t’aurais peut-être envie de le rendre vrai.

Mon cœur rate un battement.

Je serre la mâchoire et lui arrache la tasse de café des mains.

- J’espère que t’as prévu un casque pour aller en cours, parce que je vais t’assommer.

Léo éclate de rire et reprend sa tasse.

Julien se frotte les tempes, déjà fatigué de nos conneries.

- Bon, on y va, sinon on va être à la bourre.

Clémence et moi échangeons un regard.

Et c’est parti.

Dès qu’on met un pied en dehors de la voiture, je sens les regards.

Et putain, j’avais oublié à quel point ça me saoulait.

Les murmures, les messes basses, les filles qui nous fixent comme si elles analysaient le moindre de nos gestes.

Clémence prend discrètement mon bras, s’accrochant à moi comme elle l’a toujours fait.

Et moi, je fais ce que je sais faire de mieux : je garde une expression neutre, indifférente, comme si j’étais trop au-dessus de tout ça pour y prêter attention.

Julien et Léo marchent juste derrière nous, rigolant comme si de rien n’était.

- Regarde-moi ça, murmure Léo. Elles ont déjà sorti leurs jumelles ou quoi ?

Julien ricane.

- C’est la rentrée, tout le monde cherche un drama à suivre.

Clémence me jette un regard discret.

- Ça m’avait pas manqué…

- Moi non plus.

Mais c’est pas les groupies qui m’inquiètent le plus.

C’est l’autre.

Et ça manque pas.

À peine on entre dans le hall principal, je le vois.

Théodore.

Assis à une table de la cafétéria, entouré de ses potes.

Et ses yeux se plantent direct sur nous.

Il ne dit rien.

Mais son regard parle pour lui.

Clémence le sent aussi. Je le sais, parce que sa main se crispe légèrement sur mon bras.

Alors, sans même hésiter, je fais ce que je dois faire.

Je passe un bras autour de ses épaules, attirant Clémence un peu plus contre moi, et baisse la tête pour lui murmurer à l’oreille :

- Souris.

Elle relève les yeux vers moi, comprend le message et force un sourire.

Elle sait autant que moi qu’on doit être crédibles.

Elle sait que si on montre une seule faille, Théodore va s’y engouffrer.

Et il en est hors de question.

Alors, avec une nonchalance parfaite, je glisse une main dans ses cheveux, comme si c’était le truc le plus naturel du monde.

Et Théodore ?

Il serre la mâchoire.

Touché.

On se dirige vers une table assez loin de lui  pour prendre un cafe. 

- Dites-moi que vous avez dormi ? demande Clémence en s’asseyant.

Léo hausse une épaule.

- Je suis en pleine forme.

Julien le fusille du regard.

- T’as ronflé toute la nuit, connard.

Clémence ricane et attrape un café. Moi, je bois une gorgée du mien, encore en mode veille prolongée.

Et c’est là que je la vois.

Aurélie.

Elle vient d’entrer dans la cafétéria, l’air parfaitement apprêtée. Son regard scanne la salle et se pose immédiatement sur Théodore, qui est assis quelques tables plus loin avec son cercle habituel. Normalement, elle devrait aller le voir.

Sauf que là… elle ne bouge pas.

Son regard glisse vers nous.

Vers Clémence.

Et en une fraction de seconde, son plan change.

Elle bifurque et se dirige droit vers notre table.

Clémence, absorbée par son café, ne voit rien.

Mais moi ?

Moi, je capte direct que ça pue la merde.

- Merde.

Léo relève les yeux, intrigué.

- Quoi ?

Mais avant que je puisse répondre, Aurélie est là.

- Clémence !

Sa voix résonne dans la cafétéria. Clémence se fige, relevant lentement la tête vers elle.

- Euh… Salut ?

Aurélie affiche un sourire qui sonne faux.

Comment this paragraph

Comment

No comment yet