Je marche dans la rue et j'arrête les passants. Je leur demande ce qui les branche.
Certains me prennent pour une dingue,
ou une dealeuse,
pourquoi pas.
Certains m'ignorent,
ou me reproche de leur faire perdre
leur temps.
Mais d'autres, l'ami, d'autres comprennent.
Et parfois, ils me parlent pendant des heures de la couleur de Jupiter,
des réacteurs d'un avion,
ou des galaxies dans la mousse de café.
Ceux-là n'ont pas de montre.
Ceux-là prennent le temps.
Et c'est pour ça, l'ami, que je continue de déambuler.
C'est pour ça, l'ami, que je ne me lasserai jamais de voir la lumière s'allumer dans le regard d'un inconnu lorsqu'il te parle de ce qui le branche dans la vie,
à la vie.
Parce que c'est ce qui me fait avancer.
Cela m'empêche de courir trop vite et de ne rien voir.
Rire du gars, de son doigt et de son nez.
Et prendre le train, avec l'homme à la bolognaise, endormi,
pour venir te voir,
te parler,
et te dire,
tout ça.
Et le reste.
Je suppose que j'avais juste besoin d'oublier l'heure,
et le reste.
Juste besoin de parler à quelqu'un,
de tout,
de rien,
de ce qui reste.
Que quelqu'un me tende la main,
et qu'on aille se boire un soda,
et parler de ce qui ne va pas,
de ce qui va,
de ce qui ira.
Et j’ai pensé à toi.