La tache blanche du hamster,
Croquette, tu avais voulu l’appeler.
J’observais Croquette lorsque la lumière a filtré par les stores.
Le soleil est venu me ranimer.
Au détour des feuilles d’automne,
Au travers des carreaux,
Je voyais de nouveau clair.
Moins sombres.
J’ai jeté un coup d’œil,
Rapide dehors,
Rapide.
De peur d’avoir rêvé,
De peur d’être vu,
De peur qu’il ne s’envole,
Que le rayon de soleil taille la route
Et que le lumière s’en aille
Comme elle était venu,
En un coup de vent.
Il y avait un gosse dehors,
Qui promenait son chien.
Il donnait des coups de pied dans les feuilles mortes,
Et le chien jappait.
Il a levé la tête,
Lorsque le soleil est apparu.
Il a fermé les yeux
Et inspiré une longue bouffée d’air frais.
Ça avait l’air de lui faire du bien,
Et j’aurais aimé sortir
Pour faire comme lui
Mais je ne sors plus trop,
Le monde extérieur me fait me sentir seule.
Et quand les nuages sont revenus faire des rideaux sur l’horizon,
Il s’est arrêté de vivre quelques secondes,
Les yeux fermés,
Le nez en l’air,
Le souffle coupé.
Puis, il a regardé son chien et il a souri,
Comme s’il avait imprégné l’instant au plus profond de lui,
Et que ces cinq secondes de soleil,
Pouvait le faire tenir jusqu’à la fin de l’automne,
Jusqu’à la fin de l’hiver.
Et ça m’a donné chaud,
C’était agréable,
De se dire que peut-être, on s’en fiche de savoir s’il fait beau dehors,
Il fait toujours beau.
Parce que le beau temps, ce n’est pas une histoire de météo.
Parfois, c’est un enfant et un chien qui jouent avec des feuilles mortes.
Et il fait toujours beau quand un enfant sourit, n’est-ce pas ?
pourquoi les sourires sont-ils si éphémeres ?