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Chapitre 9

Ah ! Les amoureux des cafés. Et vas-y que je te bécote. Et voilà que je ris à une blague pas drôle. Excusez-moi mademoiselle ! Je crois bien que ces deux jeunes gens près de la fenêtre sont ivres. Quoi ? C’est l’amour vous dites ? Quel étrange nom pour un cocktail.

Ah ! Les amoureux des cafés. Ceux qui ne vivent que d’amour et d’eau fraîche, de caresses, et d’ivresse des baisés. Ceux qui ne sont enivré que de rires et de promesses. Ceux qui te remplissent de nostalgie de ta jeunesse. 

Les amoureux des cafés ont éternellement dix-sept ans, c’est bien connu. Elle avait été comme ça elle aussi. Amoureuse. Adorée par son petit accordéoniste des rues qui avait la clé de son cœur. Il jouait trois notes, et la voilà propulsée à l’époque de ses dix-sept ans, dans sa chambre d’adolescente, avec ses posters sur ses murs et ses étoiles phosphorescentes au plafond. Elle est couchée par terre, sa peluche dans les bras, et par le velux les vraies étoiles dansent en rythme dans la nuit, et ses écouteurs crachent une chanson qui pénètre son esprit, et lui, il lui procure une jouissance inédite sans même la toucher. Chaque particules de son être y réagit, et elle rentre en symbiose, en transe, en extase ! Voilà ce qu’il arrivait à lui faire sentir. C’était même plus fort avec lui, c’était l’orgasme. Il l’a faisait jouir du bout de ses doigts tripotant sa guitare, et elle aimerait tant ce que soit elle. Elle prie, qu’elle se transforme en guitare sur le champ et qu’il en joue toute la nuit. Qu’elle soit la femme de toutes les chansons qu’il n’a jamais écrite, et qu’il écrira à l’avenir. Sa guitare saigne un peu plus, et elle le sait maintenant : elle l’aime. Aucun doute, elle l’aime. Et ça lui fout la trouille. Elle aimerait tant lui dire, lui réciter un poème, comme une enfant. 

Je t’aime le soir.

Je t’aime le matin.

Je t’aime au point de louper mon train.

Je t’aime à en oublier la date du sacre de Napoléon 1er.

Zut ça ne rime plus.

Je t’aime au point que je m’en fiche.

Ça lui parait dingue. Alors elle ne dit rien. Elle se contente d’écouter. La guitare, l’accordéon, le piano… Il y a t-il un instrument dont il ne sait pas jouer ? Elle l’écoute. Et il comprend. Il sait. Il était sa dose de caféine, elle était son calmant. Ce n’était pas parfait. C’était même souvent chaotique. Mais voilà maintenant, ils n’étaient plus des adolescents. On attendait d’eux qu’ils revassent moins, qu’ils fassent moins de plan sur la comète, qu’ils prennent leur responsabilité. Et voilà que lui allait faire chanter son accordéon dans les rues, et qu’elle se prenait pour une peintre. Oui, ils n'étaient plus des adolescents. Mais ils avaient encore l’âge de faire des folies, et de croire qu’il suffit de s’aimer pour que tout s’arrange.

Alors c’est ce qu’ils ont fait. Lui chantait aux passants ses airs d’un autre temps, et elle proposait de leur tirer leurs portraits à coups de pinceaux. Ils n’avaient pas toujours un toit au-dessus de la tête, devait parfois pour tout repas de la journée, se partager en deux un croissant, mais quand on est jeune, on peut vivre d’amour et d’eau fraîche un temps.

Puis, le temps est passé.

Qu’ils font mal les souvenirs, lorsqu’ils s’invitent sans qu’on leur ait demandé, sans même toquer. Elle porte une main à son cœur, elle serre sa poitrine, respire, respire, se dit-elle tout bas. Ce n’est qu’un souvenir, ça passera. Tout passe avec le temps.

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