Je n’ai jamais su dessiner
Ça n’a jamais été moi l’artiste
L’apogée de ma création
Ce sont les touches de couleurs sur mes bonhommes batons.
C’est pourquoi je m’en remets à toi,
Qui peignait des tournesols comme personnes,
Comme Van Gogh,
Avant que ça ne t’ennuie, ou ne te lasse
Et que tu te mettes à faire des moustaches sur les enseignes publicitaires et dans la rue.
L’art doit être l’arme des humains, me disais-tu, alors semons la création, hurlais-tu.
Et je m’inquiétais en te voyant partir une bombe de peinture à la main.
Je ne sais pas faire moi.
Et tu répondais qu’il suffisait de le sentir.
Mais je ne sentais rien du tout,
A part la peur.
Mais je ne serais jamais une artiste,
C’est comme ça.
Surtout parce que je n’ai aucun confiance en moi.
Alors, lorsqu’on m’a demandé de te dessiner pour leur projet à le noix,
La page devant moi est restée blanche et mon crayon de papier tremblait.
J’ai déjà loupé tellement de chose, tu sais,
Je ne veux pas prendre le risque de te louper toi.
Même les photos ne te représentent pas.
Parce que ta beauté elle ne se peint pas.
Ta beauté, c’est tes mots,
Ta façon de penser,
Et de hausser les épaules,
Ton rire,
Tes doigts qui craquent avant de prendre le pinceau,
Et ta passion.
Mais ils ne l’ont pas compris.
J’ai rendu une feuille blanche,
Alors j’ai eu zéro,
Et ça m’a fait rire.
Parce que pour une fois, j’avais fait de l’art.
Ils m’ont demandé de te peindre,
alors j’ai écris