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Chapitre 8

Il y avait un homme dans le train.

Avec une barbe, endormi sur son ordinateur

et il portait un polo vert foncé.

Je l’imaginais avec ses gosses, le soir, à manger des pâtes.

Je ne sais pas pourquoi, j’ai trouvé que ça lui allait bien.

Tu sais, je fais toujours ça.

Je pars loin. Je me perds dans les détails,

toujours les détails,

un rien.

J’étais là devant toi,

mais dans mes yeux,

tu ne savais pas où me chercher.

Ailleurs.

Cela te rendait dingue, mais c’est aussi pour ça que tu étais tombé amoureux.

Une bolognaise.

Il mange sans doute des pâtes bolognaise avec ses gosses, parce que sa barbe est rousse, mais pas ses cheveux.

Et ça m’a fait penser à toi,

à ta façon parfois,

d’être deux hommes à la fois.

L’amant qui protège, et le père qui punit.

C’était étrange. 

Il dormait,

et je l’observais, je le fixais, je ne pouvais pas m’en empêcher.

J’avais cru t’apercevoir, là, entre les plis de son front, et je n’arrivais pas à retrouver l’angle pour t’entrevoir de nouveau.

Cela me rendait folle.

Lui, ses cheveux bruns et sa barbe rousse,

il m’a tellement fait penser à toi,

que j’en ai eu les larmes aux yeux.

Et je me suis dit que je devais à tout prix venir te voir, 

pour te raconter tout ça,

et cette coïncidence,

sans importance,

qui m’a fait louper mon arrêt de train,

qui est restée dans mes pensées,

même pendant que je prenais les commandes aux cafés.

Je me dis que j’aurais peut-être dû le réveiller.

Peut-être a-t-il lui aussi loupé son arrêt.

Mais il semblait si paisible.

Si paisible.

Comme un enfant.

Et c’est si rare de voir des adultes ainsi.

Alors je l’ai laissé dormir,

laissé tomber.

Et tant pis pour les spaghettis à la bolognaise.

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