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PetitePlume
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Chapitre 26 – Les jours qui comptent

L’année s’écoulait, presque sans bruit.

Entre les murs du lycée, la rumeur de fin d’année grandissait doucement : des dates d’examens griffonnées à la va-vite sur des coins d’agenda, des révisions échangées à la volée, des soupirs trop longs pendant les pauses. Et au milieu de tout ça, Maël et Léa s’étaient tissées un quotidien à leur image : discret, sincère, un peu fragile, mais solide au fond.

Les mercredis et samedis, on les voyait encore attablées à la librairie, deux boissons chaudes devant elles, un ordi ouvert, parfois quelques éclats de rire étouffés. Nora leur avait laissé l’arrière-boutique, devenu leur QG silencieux. C’est là que Maël avait commencé à coder ce site dont elle parlait depuis des semaines, une plateforme pour mettre en lien les jeunes en foyer et les entreprises locales prêtes à leur offrir un premier contrat. Un projet né de ses propres galères. Léa l’avait aidée pour l’ergonomie, le contenu, les textes juridiques.

— C’est toi, la prof, lui avait dit Maël un soir, en souriant. Et moi, je suis ton projet préféré.

Lina les avait rejointes peu de temps après le début du projet. Elle était restée silencieuse au début, mais un soir, après la fermeture de la librairie, elle s’était approchée et avait proposé :


— Vous avez besoin de quelqu’un pour tester l’accessibilité du site ?


Depuis ce moment, elle était devenue plus présente, moins distante. Une sorte de rapprochement s’était opéré entre elles trois, marquée par un respect mutuel et une complicité grandissante.

De son côté, Léa jonglait. Entre les copies à corriger, les conseils de classe, ses cafés avec Abby, qui n’avait jamais cessé de la soutenir, et ces soirées partagées avec Maël, à décompresser devant un film ou un plat improvisé.

Le temps passait vite. Trop vite, parfois.

Et les échéances approchaient. Pour Maël, il restait une dernière marche : le grand oral. Elle bossait, sérieuse, concentrée. Son thème ? La résilience. Évidemment. Mais elle le disait sans ironie, maintenant. Comme si le mot avait cessé d’être un poids pour devenir une clé.

Un soir, elle s’était tournée vers Léa :

— Tu crois qu’on peut apprendre à parler du vide sans qu’il nous bouffe ?

Léa avait hoché la tête, doucement.

— Je crois qu’on peut apprendre à en faire autre chose.

Alors Maël écrivait. Réécrivait. Hésitait. Et peu à peu, un discours s’était dessiné. Pas une confession. Pas un cri. Mais une parole pleine, droite, ancrée. À son image.

C’était presque la fin de l’année.

Et pour la première fois depuis longtemps, ni l’une ni l’autre n’avait envie de fuir ce qui venait.

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