La fin de l’année était officiellement arrivée. Les élèves et les professeurs qui vides leurs cassiers, remplissaient les couloirs, prêts à partir en vacances, mais aussi à faire leurs adieux à une année scolaire bien remplie. Quelques professeurs avaient organisé un pot de fin d'année en salle des profs, une occasion pour tout le monde de se retrouver et de célébrer la fin des examens. Léa, qui s'était intégrée au fil de l’année parmi ses collègues, avait été invitée.

Pendant ce temps, dehors, dans la cour, Maël et Lina discutaient après leur dernière heure officielle de cours. Lina, toujours calme et posée, ne semblait pas inquiète pour les résultats de l'examen. Elle avait travaillé dur, mais son aisance et son sérieux dans tout ce qu’elle entreprenait en faisaient une élève modèle. Maël, elle, avait la boule au ventre. Malgré ses efforts tout au long de l'année, elle savait que l'enjeu était énorme. Elle avait déjà redoublé une année, et elle ne pourrait pas se permettre de perdre encore une chance. La pression était énorme, d'autant plus qu'après le baiser volé de Léa après son grand oral, toute l'école en parlait déjà. Elle avait l'impression que tout le lycée avait les yeux braqués sur elle.

Au bout de quelques minutes, leurs téléphones vibrèrent en même temps. Les résultats venaient d’être publiés. Maël regarda Lina, qui lui lança un regard complice. En silence, elles ouvrirent les résultats, simultanément.

Lina sauta de joie en découvrant le sien. Elle avait obtenu 95 % de réussite. Rien de surprenant, pour elle. Elle était l’une des meilleures.

Mais Maël, elle, resta figée, les yeux rivés sur son écran. Son cœur battait à toute vitesse. Le silence entre les deux filles s’étira un instant, avant que Lina ne prenne doucement son téléphone des mains de Maël.

— Tu l’as fait ! cria-t-elle, presque incrédule, les yeux brillants. T’as réussi ! 75 % de réussite ! Elle la serra dans ses bras, un sourire radieux sur le visage. Maël était tellement sous le choc qu’elle n’arrivait pas à en revenir.

— Je… je peux pas y croire, souffla Maël, à peine audible.

Lina la regarda avec des yeux pleins d’émotion, prenant un instant pour apprécier le moment.

— Tu l’as fait, Maël. Tu as réussi.

Maël secoua la tête, les yeux encore écarquillés, cherchant à réaliser ce qui venait de se passer.

— Faut que je montre ça à Léa… murmura-t-elle enfin, presque comme si elle parlait à elle-même.

Lina acquiesça et, avec un sourire, lui donna une tape amicale sur l’épaule.

— Vas-y, fonce ! Mais n’oublie pas de respirer un peu. Tu as tout donné, et tu l’as fait.

Maël se précipita vers le bâtiment, un sourire flottant sur ses lèvres, le cœur battant à toute vitesse.

Elle entendait les voix des professeurs, leurs rires et leurs discussions animées. Elle s'approcha de la porte d’entrée et fit un signe de la main à Léa.

Quand Léa la remarqua, une pointe de panique traversa son regard. Maël avait l’air nerveuse.

— Tout va bien ? demanda Léa, s'approchant d'elle.

— Oui, enfin, je crois… Maël prit la main de Léa et l’amena un peu plus loin dans le couloir, avant de lui montrer les résultats sur son téléphone.

Un soupir de soulagement s’échappa de la bouche de Léa.

— T’as réussi, Maël… C’est… c’est énorme ! Léa laissa échapper un rire nerveux, touchée et fière.

Maël sourit, les yeux brillants, mais elle semblait retenir un flot d’émotions. Son visage trahissait pourtant une satisfaction profonde.

— Je savais que tu y arriverais, répondit Léa, émue. Tu l’as fait, tu as réussi. Tu peux être fière de toi.

Maël hocha la tête, avant de prendre une grande inspiration. Après un instant de silence, elle se tourna légèrement vers Léa, comme si elle cherchait à dire quelque chose de plus.

— Et maintenant… je vais pouvoir me consacrer entièrement à ce projet qu’on a commencé à la librairie.

Léa la regarda, touchée par la détermination de Maël, cette jeune femme qui avait tant changé au fil des mois.

— T’es sûre ? C’est un grand pas, Maël… un grand saut.

Maël sourit doucement, son regard devenant plus sérieux.

— Oui. Et je sais que c’est la bonne direction.

Lé hocha la tête, son regard complice et serein. Puis, après un instant, elle murmura :

— On se retrouve à la maison ?

Maël acquiesça, un sourire en coin, puis s'approcha d'elle pour lui offrir un dernier baiser, léger mais chargé de promesses. Puis, tout bas, elle murmura :

— À la maison ?