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1 - EPISODE 1 - PROLOGUE : CERTAINES CHOSES NE CHANGENT JAMAIS
2 - EPISODE 1 - CHAPITRE 1 : RAT DES VILLES
3 - EPISODE 1 - CHAPITRE 2 : SOUVIENS TOI...
4 - EPISODE 1 - CHAPITRE 3 : RIEN NECHANGE JAMAIS
5 - EPISODE 1 - CHAPITRE 4 : PLUS JAMAIS SEUL
6 - EPISODE 2 : SALE GOSSE - PROLOGUE
7 - EPISODE 2 - CHAPITRE 1 : FILE DANS TA CHAMBRE !
8 - EPISODE 2 - CHAPITRE 2 : LE POIDS DU SOUVENIR
9 - EPISODE 2 - CHAPITRE 3 : LA MEILLEURE VERSION DE TOI-MÊME
10 - EPISODE 2 - CHAPITRE 4 : REPARER LES CHOSES BRISEES
11 - EPISODE 3 : TEAM FURY - CHAPITRE 1 : DAISY JOHNSON
12 - EPISODE 3 - CHAPITRE 2 : DES FLEURS POUR DAGMAR
13 - EPISODE 3 - CHAPITRE 3 : LE PROCES
14 - EPISODE 3 - CHAPITRE 4 : PLUS DE MENSONGE... OU PRESQUE
15 - EPISODE 4 - PROLOGUE : GUERRE ET ENFER
16 - EPISODE 4 - CHAPITRE 1 : BANNER
17 - EPISODE 4 - CHAPITRE 2 : MILKSHAKE
18 - EPISODE 4 - CHAPITRE 3 : LES REBELLES
19 - EPISODE 4 - CHAPITRE 4 : DIMENSION DE POCHE
20 - EPISODE 5 : FAUX AMIS - Chapitre 1 : B.F.F.
21 - EPISODE 5 - CHAPITRE 2 : SIGURD
22 - EPISODE 5 - CHAPITRE 3 : Mensonges
23 - EPISODE 5 - CHAPITRE 4 : La Confiance
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EPISODE 3 - CHAPITRE 2 : DES FLEURS POUR DAGMAR

CHAPITRE 2 : Des fleurs pour Dagmar

Loki

La jardinerie était immense. Une véritable jungle où s’enchaînaient les serres et les salles d’exposition. Loki traversa un espace animalerie dans lequel il s’arrêta afin d’observer une portée de chiots, derrière un écran de verre.

— J’ai toujours voulu avoir un chien, confia-t-il.

Dans son sac, Ikol s’agita.

« Ouais… Ca ne m’étonne pas. Ça te correspond bien. Eh ! Laisse-moi sortit, maintenant, tu veux ? »

— On ne risque pas de te remarquer ?

« Mon p’tit bichon, y a que ça, des bestiaux et des plantes ici. Et je crois que je viens de mettre la patte dans une barre chocolatée fondue… »

Loki obtempéra et à peine la lanière de son sac défaite, la pie s’extirpa pour sautiller sur le sol en battant des ailes, vexée.

« Sérieusement ! Je t’aide, et toi, tu me remercies comment ? En m’enfermant dans un endroit glauque, totalement aveugle, impuissant et en me recouvrant de confiserie ? Dans un tout autre contexte, j’aurais adoré ce genre de plan, mais là, c’était de la torture pure et simple, Kid ! »

— Comment ça ?

« Laisse tomber. Tu es trop jeune pour comprendre. »

L’enfant haussa les épaules et se dirigea vers la serre des plantes extérieures. Là, il déambula un temps entre les rangées d’arbustes et de fleurs en pot.

« Tu t’y connais en plantes ? »

— Non, avoua-t-il. Absolument pas.

« Ah bah c’est génial ! On lui prend quoi au vieux médecin, du coup ? Choisis un truc, vite, qu’on se tire d’ici. »

L’enfant lut quelques étiquettes avant de finir par lancer un clin d’œil complice à l’oiseau.

— On n’a qu’à prendre un peu de tout.

Sur ce, il attrapa le premier pot qui passait, et enclencha sa magie. C’était une sensation extraordinaire. Quelque chose de naturelle, comme s’il l’avait toujours utilisée, comme s’il avait s’agit d’un sixième sens… comment avait-il pu s’en passer toutes ces années ? Avec ce don, il aurait pu quitter son oncle bien plus tôt, il aurait pu vivre sans avoir à obéir à Big Tomy par peur des représailles.

La lueur verte emplit sa paume et le pot se dématérialisa dans une pluie de paillettes émeraude. La plante venait de rejoindre sa besace magique. Apparition, disparition ! La pie s’agita aussitôt dans une danse enjouée :

« Oh ! Je vois ! Ca joue les petits enfants de chœur, mais ça ne peut pas s’empêcher de commettre des actes répréhensibles ? »

— Ce n’est répréhensible que si on se fait prendre.

« Ah ! Voilà ! On se réveille enfin. Ça, c’est un comportement de Loki ! »

L’enfant adressa à l’oiseau un sourire mutin : non, on ne se refait pas. Pas entièrement du moins. Il remonta l’allée, faisant disparaître d’autres pots sur son passage. Un, puis deux, puis trois, puis quatre… ainsi de suite. Il envoya dans sa dimension de poche une véritable jungle, allant du simple géranium à l’olivier haut de plusieurs mètres. Alors qu’il remontait le rayon d’outillage, en se demandant s’il ne ferait pas mieux de compléter sa chasse avec du matériel, Ikol s’agita sur son épaule.

— Quoi ?

« On nous suit. »

L’oiseau s’envola pour prendre de la hauteur, et un mouvement du coin de l’œil le fit tressaillir. Ce fut rapide… fugace ! Mais il en était certain : quelqu’un venait de se dissimuler dans l’allée parallèle.

— Qui est-ce ? murmura-t-il.

« Je l’ignore, mais ça ne sent pas bon. Il ne faut pas rester ici. Retourne à l’intérieur de la boutique, vite ! »

C’est vrai qu’il n’y avait personne dans cette partie du magasin. Personne… à part celui ou celle qui le suivait. Loki accéléra le pas. Perché sur les étagères, Ikol surveillait la progression de son poursuivant.

« Kid ! Ils sont plusieurs, et ils ne sont pas normaux, ces mecs-là. Ce sont des optimisés ! Des mutants. Faut dégager d’ici et vite. »

Ses pas se faisaient de plus en plus rapides, tout comme les battements de son cœur. Quand il tourna au bout de l’allée, il courait presque. Sortir… Vite ! Avant que… outch !

Il percuta quelque chose. Une chose invisible. Loki recula, une main sur son front douloureux, puis observa, les yeux écarquillés, la barrière translucide qui venait de se former juste devant lui. Il avança une main et le mur se mit à scintiller d’une légère lueur bleutée.

« Champs de force, expliqua Ikol. Bon sang ! Ça, ça n’annonce rien de bon ça ! Ça signifie qu’ils ont des sorciers dans leur équipe. »

Loki voulut répondre, mais quelque chose l’attrapa par les jambes, et il tomba sur le côté dans un cri de surprise. Lorsqu’il se redressa, il aperçut comme une liane luminescente qui lui entravait les chevilles.

— Ne te débat pas.

Un frisson lui remonta le long de l’échine. Un homme venait d’apparaître à l’autre bout de l’allée. Un homme très grand, plutôt costaud, avec de l’embonpoint. Il portait une barbiche brune mal entretenue et un long manteau rouge. Une dégaine surprenante, mais moins surprenant que les pentacles bleus qui entouraient ses mains dressées.

— Ce sera plus simple pour tout le monde si tu te laisses faire, crois-moi.

« Kid ! Réagis »

Passé le choc, Loki reprit contenance : il ouvrit le portail de sa besace magique. 

« Récupère tes dagues, et balances les-lui à la… Ah, oui… ça aussi, ça marche. »

Ce ne sont pas ses dagues qui jaillirent de sa dimension de poche, mais l’olivier. Celui de deux mètres. Sous la surprise, l’homme réagit trop tard, et l’arbre le frappa de plein fouet. Aussitôt, son sort se coupa et Loki se leva pour fuir à toutes jambes. Derrière lui, des voix raisonnèrent :

— Sebastian ! Ça va !

— Qu’est-ce qu’ils me veulent, ceux-là ? s’écria Loki en traversant la serre à grandes enjambées.

« Je t’avais prévenu, petit ! Tout le monde veut ta peau. »

Alors qu’il atteignait le bâtiment principal, une langue enflammée passa juste à côté de sa tête. Loki eut tout juste le temps de se jeter au sol dans une roulade. Il n’était pas fort. Il ne l’avait jamais été, mais les courses poursuites avec la police dans les rues de Paris l’avaient changé en véritable yamakasi. Loki avait toujours pu compter sur son agilité et sa vitesse… même si dans ce cas précis, cela risquait de ne pas suffirent.

 — Allez, le mioche ! On arrête de jouer.

Un autre homme le confronta. Celui-ci avait un look de rockeur, avec son manteau de cuir et ses cheveux auburn. Il tenait à la main une longue chaîne enflammée qu’ils faisaient claquer dans les airs à la manière d’un fouet.

« Le feu de l’enfer… Petit, ne te fais surtout pas toucher. »

Comme s’il en avait envie ! Loki rouvrit le portail et libéra tout ce qu’il avait pu récupérer. Des dizaines de pots et de plantes se déversèrent sur son agresseur, mais ce dernier les broyait les uns après les autres, avec une facilité déconcertante. Arrivée au sol, il ne restait plus que des cendres.

Il devait fuir ! Pas le choix ! Il tourna les talons, mais alors, le sol se mit à vibrer sous ses pieds. Un… Un tremblement de terre ? Une partie du double plafond en tôle s’effondra, et l’accès par lequel il voulait fuir se retrouva bloqué. Il était pris au piège.

— Loki ! Il est temps pour toi de payer tes crimes. Au nom des États-Unis d’Amérique, nous t’arrêtons.

Cette fois-ci, c’était une femme, mince, mais musclée, le visage encadré de courts cheveux bruns. Il ne fallut pas longtemps à Loki pour comprendre qu’elle était à l’origine des tremblements.

« Aïe, aïe, aïe… Magie sismique... Bon ! Là, je crois qu’il va te falloir un coup de pouce. Ne bouge pas. »

Loki était tétanisé, mais il se retourna à temps pour apercevoir Ikol lui foncer droit dessus. L’enfant dressa un bras, comme pour se protéger de l’impact, mais l’oiseau se transforma en lumières avant de le percuter. Aucune douleur. Au contraire. Ce fut comme si une vague d’énergie le traversait tout entier. Son corps irradia d’une lumière verte et ses deux agresseurs s’étaient figés de surprise.

— C’était quoi, ça ?

« Multiplie-toi »

Ikol… Il le sentait. En lui. Sa voix provenait de l’intérieur de sa tête.

— Quoi ?

« Arrête de réfléchir et imagine des dizaines de copies aussi irritantes que toi, qui envahissent cette serre ! »

Ce n’était pas vraiment le moment de demander des explications, aussi obéit-il. Des dizaines de moi… Il ferma les yeux et visualisa. La scène se dessina dans son esprit et aussitôt l’énergie afflua en lui. Un vrai raz de marée ! Bien plus puissant qu’il ne l’avait jamais ressenti. Lorsqu’il rouvrit les paupières, une armée de lui-même venait d’apparaître pour l’encadrer.

« À l’attaque ! »

Il n’eut qu’une pensée à avoir, et ses doubles se jetèrent sur l’ennemi. Loki resta un temps, le souffle coupé, à observer cette scène saugrenue. C’était lui qui venait de faire ça ?

— Je… je…

« Ce n’est pas le moment de prendre racine, Kid ! Bouge ! »

Ses agresseurs occupés, Loki fit apparaître ses dagues, avant de partir en courant.

— Bordel ! Le vrai se tire !

Le sol se mit à nouveau à vibrer sous ses pieds, et les étagères en métal qu’il longeait commencèrent à tomber les unes après les autres, comme des dominos.

« Monte sur le mur ou on va finir écraser ! »

— C’est trop haut ! rétorqua l’enfant en jaugeant la façade en béton.

« Utilise tes dagues ! »

Compris ! Loki balança sa première lame qui alla se ficher dans le mur, suivi bientôt de la deuxième, qu’il balança un peu plus haut. Il sauta pour atterrir, les pieds sur les manches de ses armes. Puis, dès qu’il le put, il rappela la première des dagues dans sa main, avant de la planter à nouveau, toujours plus haut. Dague après dague, saut après saut, il forma un escalier qui lui permit de passer par-delà le mur.

« Tu es un vrai petit singe, toi ! Ne t’arrête pas. Fonce ! »

Des sirènes et des cris retentissaient d’un peu partout. Dans la jardinerie, c’était la pagaille. Mais alors qu’il apercevait une sortie menant au parking, un portail magique s’ouvrit juste devant lui et Loki n’eut pas le temps de freiner. Il passa au travers, avant de s’étaler à plat ventre sur le goudron ciré.

— Tu vas nous faire courir longtemps, comme ça ?

C’était le sorcier. Et bientôt, ces deux acolytes le rejoignirent. Des palmiers, un plafond de verre… il était de retour dans la serre. L’enfant se figea alors que les trois adultes l’encerclaient à la manière d’une bande de hyènes affamées. Il était cuit… Thor… Il aurait dû lui dire. Il… Il ne savait même pas où il était…

« Bon, pas de panique ! Tu vois la verrière au-dessus de leur tête ? Eh bien, fais comme si tu voulais la leur balancer à la tronche ! Allez ! »

— Mais si je fais ça, ça va aussi nous…

« Fais ce que je te dis ! »

Au bord de la panique, il ferma les yeux. Que la verrière les écrase tous, qu’ils disparaissent… c’était la seule chose qu’il désirait à cet instant, et comme pour lui répondre, le plafond céda. Les panneaux de verre lâchèrent en un fracas assourdissant. Même la tôle se tordit et s’affaissa sur elle-même. C’était impressionnant. Inattendu. Les trois attaquants levèrent les yeux sans pouvoir réagir. Problème : lui aussi allait se faire écraser.

« La ruelle… Loki ! Pense à la ruelle derrière, celle qui borde le champ ! Image-toi là-bas, vite ! »

Mais le jeune garçon était trop paniqué pour réfléchir. Ses yeux ne pouvaient se détacher de cet amas de verre et de métal qui s’apprêtait à l’ensevelir.

« Oh, et puis merde ! »

Un flash. Son estomac se retourna et le sol disparut en dessous de lui : il chutait. Puis vint le choc. Loki s’étala de tout son long. Son menton rencontra violemment le goudron. Que… Que vient-il de se passer ? Chancelant, au bord de la nausée, il se mit à quatre pattes. Plus de serre. Il était dehors ! Il se trouvait dans la ruelle, celle qui longeait le bâtiment.

Une lumière l’enveloppa, puis Ikol s’extirpa de son corps pour se rematérialiser. Mais la Pie ne fit pas trois battements d’ailes, qu’elle s’écrasa lamentablement au sol.

— Je… je me suis téléporté… bégaya l’enfant, toujours hagard.

« Correction ! C’est MOI qui nous ai téléportés. Toi, tu es resté là, la bouche ouverte, à gober des mouches. »

— Comment est-ce possible ?

« En fusionnant, je peux te transmettre ma puissance, mes pouvoirs. Ceux d’autrefois. »

— Mais… pourquoi tu ne me l’as pas dit plus tôt ? On pourrait faire ça tout le temps !

« Si tu veux conserver ma puissance, alors il faudrait que l’on fusionne définitivement, toi et moi. Ce qui reviendrait à ce que mon esprit écrase le tient… À toi de voir, après ! Moi ça me va. »

L’enfant se contracta. Que l’esprit d’Ikol efface le sien ? Cela reviendrait à lui abandonner son corps… à se faire tuer.

— Non. Non, certainement pas.

« Tant pis. En attendant, j’ai sauvé tes petites fesses pour cette fois, mais ne t’attends pas à ce que je le refasse de sitôt. Je ne suis qu’un fragment d’esprit. Ma présence physique dans ce monde est plus que limitée, et si j’abuse de mes pouvoirs, ce sera "retour à la dimension fantôme, sans passer par la case départ !" C’est pour ça que tu dois t’entrainer. Ce sont tes propres pouvoirs que tu dois utiliser, pas les miens. » 

Loki se remit sur ses jambes et s’approcha de l’oiseau qui semblait peiner à tenir sur ses pattes. Il le saisit délicatement entre ses bras, avant de le soulever.

— Merci, Ikol.

« Ne me remercie pas ! Je ne l’ai pas fait pour être gentil. Si tu venais à te faire tuer, je retournerais illico dans ma prison infernale pour l’éternité, et je préfèrerais éviter. Maintenant, tu arrêtes tes conneries et tu rentres fissa à la maison ! Compris ? »

— D’accord.

Quake

Sebastian poussa un cri avant de réussir à éjecter les débris, qui les recouvraient. Sans le bouclier psychique du druide, ils auraient fini écrasés ou bien transpercés par le verre, à coup sûr.

— Bordel, jura T.J.. C’était quoi ça ? Je croyais qu’il avait perdu ses pouvoirs !

— C’est ce que m’avait dit Fury, oui. J’ignore comment il peut encore posséder une telle puissance.

Sebastian essuya son front d’une main : une entaille s’y était ouverte et un filet de sang s’en échappait.

— Tu t’es pris un débris de verre ? s’inquiéta-t-elle.

— Non, un olivier.

Face à sa mine décontenancée, il ajouta :

— Longue histoire. En attendant, les amis, je suis au regret de vous annoncer que nous venons de nous prendre une dérouillée par un gamin de trente kilos, tout mouillé.

Daisy serra les dents. Non ! Ça n’allait pas se passer comme ça ! Elle appuya sur son oreillette et lança aussitôt la communication.

— Phobos… Il nous a échappé.

— Ouais, j’ai vu. T’inquiète, je m’en occupe.

— OK.

Elle allait raccrocher, mais ajouta précipitamment :

— Et Phobos… Il nous le faut en vie.

— Ouais, ouais. T’inquiète.

Loki

C’était le chaos dans la jardinerie. Les ambulances avaient envahi le parking, tandis que les forces de l’ordre évacuaient les personnes encore présentes. Caché derrière l’un des bâtiments voisins, une sorte de gros entrepôt abandonné, Loki observait le manège des sirènes.

— Tu crois qu’il y a eu des blessés ?

« Mon cœur, tes petits copains et toi, vous avez fait s’effondrer la moitié d’un magasin bondé d’humains stupides. Bien sûr qu’il y a des blessés ! Quand on joue aux superhéros, on casse forcément des œufs. Tony Stark en savait quelque chose… »

— Mais je n’ai jamais voulu ça…

« C’est ce que disent tous les condamnés à mort avant qu’on leur grille la cervelle, Kid. »

Loki pinça les lèvres, pris entre le malaise et l’angoisse. Lui qui essayait de recoller les morceaux, de devenir quelqu’un de bien… On dirait qu’il avait encore tout foiré. Qu’allait penser Thor ?

L’estomac noué, l’enfant détacha les yeux de ce triste spectacle, puis longea le bâtiment abandonné, la tête basse et la capuche relevée. Il devait s’éloigner au plus vite. Rejoindre la Nouvelle Asgard et se mettre en sécurité. Les conséquences, il les gèrerait dans un second temps. Soudain, la pie qu’il pressait contre lui se mit à s’agiter :

« Houla… »

— Quoi ?

Ikol n’eut pas même le temps de lui répondre : un mur de l’entrepôt qu’ils longeaient explosa. Loki fut littéralement soufflé, propulsé dans les airs, et l’oiseau, tout comme son sac, lui échappèrent. Le jeune garçon percuta violemment le sol, sa tête rebondit contre le goudron, tandis qu’une pluie de poussière et de débris le recouvrit. Un mal de crâne… L’envie de vomir. Loki retint un hoquet de douleur, puis appuya sur ses bras pour se redresser.

— Alors c’est toi, hein ? Je suis presque déçu…

Une silhouette apparut derrière l’écran de poussière. Celle d’un garçon à peine plus âgé que lui. Deux ou trois ans, tout au plus, pourtant il dépassait d’une bonne tête. Des cheveux d’un blond de blé encadraient un visage ovale, à la mine déterminée. Il portait une sorte de combinaison militaire noire renforcée de parties métalliques, qui n’étaient pas sans rappeler les vieilles armures japonaises. Dans chaque main, il tenait des sabres. Des katanas… Loki avala de travers.

— T… tu es qui ?

— Je suis Phobos ! répondit l’adolescent en levant l’une de ses armes, comme pour le menacer. Fils d’Arès, dieu de la guerre. Apprenti de Amatsu-Mikaboshi's. Et toi, tu es mort !

Pho… Phobos ? Un dieu ? Mais il… Loki n’eut pas le temps de se relever complètement que le garçon chargea, et lui envoya un puissant coup de genou dans la mâchoire. L’impact fut si violent qu’il roula sur le sol, le souffle coupé. Un goût de fer inonda sa bouche : il s’était mordu la langue.

— I… Ikol, bégaya l’enfant.

La voix de l’oiseau résonna, mais faible. Vacillante.

« Je suis coincé… Je n’ai pas la force de me libérer. Tu es seul, Kid. »

Seul…

— Tu es lent.

Un coup dans le dos le propulsa en avant. Loki fut projeté contre un mur et il lui sembla entendre comme un craquement. Un cri de douleur lui échappa tandis que sa vue se striait de blanc.

— Tu es faible !

Phobos le saisit par le col. Sa vitesse et sa force étaient impressionnantes. Inhumaine. Le demi-dieu le souleva et ses yeux se mirent à luire d’un éclat blanc dérangeant. Terrifiant. Cauchemardesque ! Loki se figea, paralysé d’effroi. C’était comme si son sang se glaçait dans ses veines. Comme si toutes ses peurs se matérialisaient là, devant lui. Et ses peurs, à cet instant, c’était Phobos.

— Tu es pitoyable ! lui cracha le fils d’Ares, avant de lui envoyer son poing en pleine figure.

La réalité vacillait tout autour de lui, mais dans un ultime effort, Loki réussit à faire apparaître l’une de ses dagues, et à envoyer son bras en avant. Il toucha. Enfin… il effleura. Une mince entaille venait de se dessiner sur la joue de l’adolescent, ce qui eut pour seul effet d’augmenter encore davantage sa fureur. Phobos cria, avant de le rouer de coups. L’air de ses poumons fut expulsé et une douleur transcendante raidit chacun de ses muscles.

Phobos le plaqua au sol, et Loki se retrouva sur le dos, incapable du moindre mouvement. Le fils d’Ares se redressa pour le surplomber, puis posa un pied sur sa gorge. Il était à sa merci. Une proie vulnérable, un trophée de chasse.

— Je n’ai pas droit de te tuer…, murmura l’adolescent. Mais on peut s’amuser un peu quand même.

Il appuya un peu plus sur son cou, et Loki s’étouffa. Il essaya de repousser la botte de l’adolescent, mais il n’avait même pas la force de lever les bras.

— Et si je t’arrachais un œil ? proposa Phobos en approchant se lame tout près de son visage. Comme pour cet homme que tu as éborgné, à Berlin ? Après tout, tu n’as pas besoin de…

Une explosion. Un coup de tonnerre. En moins d’une seconde, l’air sembla vibrer tout autour d’eux. Phobos n’eut pas le temps de réagir qu’un éclair bleu le frappa et le projeta dans les airs. Loki toussa, suffoqua. Sa poitrine se comprima pour essayer de capter l’air qui lui manquait.

— Loki !

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1 Comment

21 days ago
Heureusement que le grand-frère est là lol
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