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3 - EPISODE 1 - CHAPITRE 2 : SOUVIENS TOI...
4 - EPISODE 1 - CHAPITRE 3 : RIEN NECHANGE JAMAIS
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9 - EPISODE 2 - CHAPITRE 3 : LA MEILLEURE VERSION DE TOI-MÊME
10 - EPISODE 2 - CHAPITRE 4 : REPARER LES CHOSES BRISEES
11 - EPISODE 3 : TEAM FURY - CHAPITRE 1 : DAISY JOHNSON
12 - EPISODE 3 - CHAPITRE 2 : DES FLEURS POUR DAGMAR
13 - EPISODE 3 - CHAPITRE 3 : LE PROCES
14 - EPISODE 3 - CHAPITRE 4 : PLUS DE MENSONGE... OU PRESQUE
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16 - EPISODE 4 - CHAPITRE 1 : BANNER
17 - EPISODE 4 - CHAPITRE 2 : MILKSHAKE
18 - EPISODE 4 - CHAPITRE 3 : LES REBELLES
19 - EPISODE 4 - CHAPITRE 4 : DIMENSION DE POCHE
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21 - EPISODE 5 - CHAPITRE 2 : SIGURD
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EPISODE 4 - CHAPITRE 3 : LES REBELLES

 Chapitre 3 : Les Rebelles

THOR

Il avait sous-estimé le problème. Et de loin. Après l’éclipse et la défaite de Thanos, Thor avait embarqué sur le vaisseau de Rocket et de Quill, afin de se retrouver. Ou bien de se chercher. Voire même, d’oublier. Il avait abandonné la Nouvelle Asgard derrière lui. Plus d’un an, sans savoir ce qu’était devenu son peuple, les rescapés d’Asgard. Il avait toute confiance en Brunehilde. La Valkyrie avait le tempérament des grands chefs, et il s’était persuadé que les Midgariens allaient accueillir les siens les bras grands ouverts. Ah, comme il avait été naïf… Car jamais rien n’est aussi simple, et il aurait dû s’en douter.

Thor entra dans le bureau de la Valkyrie, malgré les tentatives des deux gardes postés à l’entrée de l’en empêcher. La mairie de la Nouvelle Asgard était un immense bâtiment de pierre et de bois, mélange de modernité et de techniques ancestrales. Dans le bureau de Brunhilde, un grand feu brûlait dans le foyer central. Il conférait à la pièce une aura étrange, presque mystique, bien que la présence d’ordinateurs, de casiers débordants de paperasses et d’un vieux canapé défoncé viennent casser cette image.

— Valkyrie ! Il faut qu’on parle.

L’interpellée se tourna vers le fils d’Odin, un téléphone à l’oreille.

— Je vous rappelle, dit-elle avant de raccrocher. Thor ! Je peux savoir pourquoi tu débarques comme ça dans…

— Il semblerait que tu m’ais dissimulé quelques informations.

— Quel genre d’informations ?

Derrière eux, Banner tentait de calmer les gardes, et referma la porte en douceur, la mine confuse.

— Désolée, fille en colère, dit-il en saluant Brunehilde. Je ne pensais pas qu’il s’emporterait comme ça.

— Je peux savoir quel est le problème ? s’impatienta Valkyrie en croisant les bras.

— Le problème ? répéta Thor. Tu n’aurais pas oublié de me parler des événements qui se sont produits durant mon absence : comme l’exil d’une partie de mon peuple en dehors de la Nouvelle Asgard, ou bien l’explosion à Brousselle ?

— Bruxelles, corrigea Banner.

— On s’en fiche ! Comment ça se fait que je ne sois au courant de rien, et surtout, comment cela a-t-il pu se produire ?

— Ah, d’accord…

La valkyrie posa son téléphone sur le bureau avec force, puis elle prit une longue inspiration, avant de s’avance, la mine courroucée :

— Alors, écoute-moi bien, fils d’Odin, car je ne vais pas y aller par quatre chemins : quand tu nous as vendu Midgard après le Ragnarök, tu nous as certifié qu’on serait accueilli comme des rois. Attention, spoiler alert : ce ne fut pas le cas. Déjà, après le grand effacement, quand tu n’étais plus qu’une épave incapable de sortir de chez toi, il y avait des tensions. Des choses que j’ai dû gérer seule, car tu étais trop occupé à te lamenter en t’empiffrant de soda et de chips !

Elle tapota un doigt accusateur contre son torse, et le fils d’Odin se sentit soudainement comme écrasé par ses reproches. Peut-être aurait-il dû y réfléchir à deux fois, avant de débarquer en vociférant comme un bœuf.

— Et ensuite, après la défaite de Thanos, les choses ont empiré. La méfiance des Midgardiens envers le peuple extraterrestre s’est amplifiée. Les terriens ont exigé que nous dévoilions tout notre savoir, tous nos secrets ancestraux. Ils nous ont imposé des règles strictes, en nous menaçant d’expulsion dans le cas contraire. Puis il y avait aussi ceux qui ne voulaient pas de nous dans ce monde, qui étaient prêts à tout pour que nous leur quittions ce territoire que nous leur avions volés… Je ne te parle même pas des problèmes causés par les Asgardiens eux-mêmes, entre ceux qui se languissaient de la vraie Asgard, et ceux qui ne désiraient qu’une chose : soumettre le peuple terrien. J’ai dû batailler, lutter, trouver des compromis, abdiquer, tempérer… J’en ai passé des nuits blanches et des jours gris, à faire en sorte que notre peuple, TON peuple, réussisse enfin à trouver un équilibre. À lui offrir un avenir serein. Et toi, tu étais où ? Ah, oui c’est vrai ! Tu prenais des vacances de l’autre côté de la galaxie !

— En fait, c’était un peu plus compliqué que ça, mais je…

— Je m’en fiche ! Tu as déserté et j’ai dû gérer les problèmes seule. Alors, ne me demande pas de te rendre des comptes aujourd’hui, monsieur « je suis le roi d’Asgard, mais je délègue dès que je le peux », car je t’assure que si tu le fais encore, je te colle ton marteau là où je pense. C’est clair ?

Thor pinça les lèvres et un long silence s’étira. Banner s’agita derrière eux :

— Ouais, heu… Je peux te prendre un café, Valkyrie ?

— La machine est sur le buffet, répondit-elle sans lâcher Thor du regard.

— D’accord, finit par abdiquer le fils d’Odin. Je reconnais que je t’ai laissé seule affronter tous ces problèmes. Je me suis montré indigne de diriger mon peuple et toi, tu as fait tout ton possible pour maintenir la barre. Et pour cela, Brunehilde, je te serai toujours reconnaissant. Je m’excuse d’avoir débarqué ainsi dans ton domaine…

— Dans mon bureau, Thor. Ici, c’est mon bureau.

— Dans ton bureau, mais je ne comprends pas pourquoi tu m’as dissimulé toutes ces informations alors que j’étais revenu.

— Sincèrement ? Je ne pensais pas que tu allais rester. Je ne voyais pas l’intérêt de perdre mon temps à te faire un rapport, alors que je m’attendais à ce que tu repartes d’une minute à l’autre.

— Non, c’est fini. Je ne me défile plus. Cette fois-ci, j’assume !

— Je dirais plutôt que tu ne fais que m’ajouter des problèmes, Thor. Et je ne vais pas te mentir : si tu décidais de prendre ton diable de frère et de repartir à la conquête de l’espace, cela m’arrangerait.

Cette dernière phrase laissa le fils d’Odin dans la stupéfaction.

— Comment ça ? Pourquoi tu…

— Écoute, dit-elle dans un soupir. La situation entre les Asgardiens et le reste de la terre est déjà assez tendue comme ça. Après l’attentat de Bruxelles, j’ai réussi à calmer les choses en livrant le responsable de l’attaque, mais ce n’était qu’un pion parmi d’autres. Certains Asgardiens refusent encore toute soumission aux lois midgardienne. Ils sont persuadés que notre peuple est supérieur à eux, et que nous ferions mieux de les asservir. De l’autre côté, j’ai des militants humains anti-aliens qui sauteront sur la moindre faille pour provoquer un conflit qui justifierait notre expulsion. Nous sommes assis sur une bombe instable, et ton frère est une mèche qui ne demande qu’à être allumée.

Thor se plaça aussitôt sur la défensive. Reconnaître ses fautes, soit. Assumer ses erreurs, oui. Mais incriminer le jeune Loki, ça, il commençait à en avoir assez. Il était pourtant persuadé que la Valkyrie n’était pas de ceux qui réduisait l’enfant à son lui passée.

— Loki n’est plus l’être maléfique qu’il était, et je pensais que tu le savais ! Il n’est plus…

— Je sais, Thor, et ce n’est pas qui il est, le problème. C’est ce qu’il représente. Qu’il le veuille ou non, cet enfant pourrait servir de détonateur pour les conflits qui nous menacent. Si les terriens venaient à apprendre que nous protégeons et abritons l’individu responsable de l’anéantissement de New York, alors ce serait la guerre, pure et simple. Les détracteurs ne se soucieront pas de savoir si Loki est un dieu maléfique, ou un simple gosse en manque d’attention. Le mieux serait encore qu’il quitte la ville, même si cela me fait mal au cœur de l’admettre.

— Loki ne sera en sécurité nulle part ailleurs, et tu le sais. C’est ici chez lui. Le seul endroit où il doit être, c’est avec les siens. Tout le monde semble enfin commencer à l’accepter…

— Non, pas tout le monde, Thor. Mais encore une fois, toi, tu ne vois pas cela. Que ferions-nous si le gouvernement terrien apprenait son existence ?

— Fury m’a promis que…

— Fury n’est qu’un détail. Toute la Nouvelle Asgard sait que Loki est de retour, Thor, et nous avons encore des ennemis dans nos rangs. Des rebelles pourraient très bien se servir de ton frère pour provoquer la colère des terriens, et déclencher un conflit. Ils n’attendent que ça ! Que ce soit dans un camp comme dans l’autre, cet enfant est un levier qui pourrait déclencher une véritable guerre inter-espèces. 

— Alors qu’est-ce que tu proposes ? s’agaça Thor. C’est quoi la solution ? Parce que je ne livrerai pas Loki à la justice humaine.

— Je n’ai pas demandé ça, Thor, je…

— Et je ne l’exilerai pas loin de son peuple pour des crimes qu’il n’a pas commis.

Brunehilde poussa un long soupir, avant de rejoindre Banner afin de se servir une tasse de café.

— Je sais, Thor. Et je n’exigerai jamais cela, mais pour l’heure, je n’ai pas la solution.

La tension qui était montée crescendo retomba peu à peu, et le fils d’Odin prit conscience de la complexité de la situation dans laquelle ils se trouvaient. Lui, Loki, son peuple tout entier… Quel bien piètre roi d’Asgard il faisait. Son père et ses ancêtres devaient le mépriser depuis le Walhalla.

— On ne peut pas stopper la méfiance des humains envers les Asgardiens, finit par intervenir Banner. Du moins, pas pour l’instant. Ce que l’humanité ne connait pas, ça l’effraie… Je suis bien placé pour le savoir. Avec votre avancée technologique, votre magie et vos capacités surhumaines, il est normal que le peuple de  la Terre se méfie. Mais cela devrait se calmer avec le temps. Il faut voir ce qui est dans nos champ d’action, et pour l’heure, je dirais que le problème, ce sont les terroristes asgardiens. Ceux qui ont provoqué l’attaque de Bruxelles, et qui courent toujours. Si nous parvenons à stopper le réseau, ce serait déjà une bonne chose.

— Il y a des centaines d’asgardiens vivants en dehors de nos murs et qui sont contre la soumission à la loi terrienne, répliqua Valkyrie. Et je ne parle pas des taupes qui se dissimulent dans la Nouvelle Asgard.

— Tu connais le dicton : lorsque la tête du serpent est coupée, le reste n’est qu’une corde. En arrêtant les membres les plus influents de ce groupuscule, on évitera à de jeunes Asgardiens manipulables de tomber dans leurs filets. Sans quelqu’un pour attiser la haine, les choses finiront bien par se calmer d’elles-mêmes…

 Thor avait quelques réserves à ce sujet : les asgardiens était un peuple noble, mais fier. Si les humains les rabaissaient en leur imposant des règles désobligeantes, alors d’autres se rebelleront. Mais Banner avait raison. On ne pouvait pas se battre sur tous les fronts, et éviter un nouvel attentat en démantelant le réseau le plus extrême des Asgardiens restait encore la première chose à faire.

Il se retourna vers Valkyrie avant de se saisir de Mjöllnir. Aussitôt, il revêtit sa tenue de guerrier. Sa cape rouge fouetta l’air à chacun de ses pas. 

— Tu as dit que les responsables de l’attentat de Bruxelles faisaient partie de ce même réseau ?

— Oui.

— Bien. Où est-il détenu ?

***

Le Raft. Thor n’y était jamais allé, mais il en avait entendu parler. Une prison submersible dissimulée en plein cœur de l’océan, un lieu de haute surveillance usant de technologie alien pour retenir les plus dangereux criminels, des individus aux pouvoirs immenses. Des surhommes. Des Asgardiens. Des dieux.

Thor était monté dans un hélicoptère pour rejoindre la prison. En dessous de l’appareil, la masse monstrueuse du Raft émergea en déversant des cascades d’eau salée. Le complexe de métal perça la surface de la mer comme une gueule d’acier géante, et un sas s’ouvrit pour leur permettre de se poser. Thor posa pied à terre, suivit de près par Banner. L’hélicoptère manqua de peu de chavirer quand le géant vert en descendit.

— Thor. Docteur Banner…

Entouré de plusieurs gardes armés, un homme les attendait. Un visage que le fils d’Odin connaissait bien, puisqu’il le fuyait depuis plusieurs mois. Fury avait accepté de leur ouvrir les portes du Raft, à condition d’être lui-même présent. Les retrouvailles furent froides, à la limite du glacial.

— Fury… Vous avez cessé de vous cacher derrière vos sortilèges d’illusion ?

— C’était un hologramme, Thor. Mais oui, me voilà en chair et en os, devant vous.

Parmi les accompagnants du directeur, Thor reconnu sans trop de surprise la jeune femme brune et deux des hommes ayant attaqué Loki à Horsten.

— Vous avez pris vos chiens de garde avec vous, nota le fils d’Odin. Quoiqu’il manque encore votre jeune chiot fou…

— Vous parlez de Phobos ? Avec ce qu’il s’est passé en Norvège, j’ai préféré éviter une rencontre frontale, en effet. Vous êtes tous deux un brin… volcaniques, disons. Peut-être un trait particulier lié à votre nature divine.

— Ne me comparez pas au fils d’Ares. Nous n’avons rien à voir, lui et moi.

— Hum… Soit. Et si nous rentrions, avant que le Raft ne soit immergé, et nous avec ?

Une sirène retentit et le SAS se referma au-dessus de leur tête. Tout le complexe vibra, alors que lentement, la prison s’enfonçait dans les abysses. Ils déambulèrent dans des allées aseptisées, trop longues, trop vides. Le Raft était un labyrinthe à plusieurs niveaux, où les cellules s’alignaient comme des dominos.

— Je dois vous prévenir, entama Fury. Vos pouvoirs n’ont aucun effet ici. Le Raft dispose d’un système qui annule toute magie en son enceinte.

Annihiler la magie ? Voilà une pratique qui n’avait rien de terrienne. Sans doute une capacité, obtenue ou extirpé à une race alien. À leur passage, certains prisonniers se jetaient contre la vitre fermant leur cellule en hurlant ou en injuriant. Thor observa un temps leur visage émacié et leur combinaison crasseuse. 

— Alors c’est ici que vous l’auriez enfermé ?

Fury lui adressa un regard d’incompréhension, et il précisa :

— Mon frère.

— Certainement.

— Vous trouver que c’est un lieu pour retenir un enfant ?

— Là n’est pas le sujet du jour. Je suis heureux que vous soyez venu rencontrer ce Norwin. Cela prouve que vous prenez enfin la situation au sérieux.

— J’aurais agi de la sorte bien plus tôt si on avait pris la peine de me tenir informé…

— Ne me tenez pas responsable, Thor. Ce n’est pas à moi de vous donner des cours de rattrapage sur les conditions de vie de votre peuple. Tenez, c’est lui. Voici Norwin, l’asgardien responsable de l’attentat de Bruxelles.

Ils arrivèrent face à une geôle, fermée par une vitre transparente, ne laissant aucune intimité au détenu. La pièce était petite, d’un blanc aveuglant à donner le tournis. Assis en tailleur, le dos contre le mur, un homme releva la tête. Des cheveux longs et gras barraient un visage au regard cerné. Il semblait malade. Amoindrie, comme après des années sans voir la lumière du jour. Un pincement empoigna le cœur de Thor. Voir l’un des siens ainsi réduit par les humains, même s’il était coupable de crimes, lui laissait comme une note amère dans la bouche.

— Thor…, entama le prisonnier d’une voix rauque et débraillée. Fils d’Odin… Ah, le glorieux roi qui a abandonné les siens ! Viens-tu te repaître du spectacle offert par ton humble sujet ?

— Je veux lui parler seul à seul, dit-il en se retournant vers Fury.

— Je ne pense pas que…

— Ce n’était pas une proposition. Si vous restez, il ne dira rien.

L’ancien directeur du SHIELD finit par obtempérer ; ses hommes et lui quittèrent les lieux. Dans sa cellule, le prisonnier se leva.

— Alors, tu es venu voir comment l’on traite les tiens, roi dépourvu de royaume ?

— Ne crois pas que je vais te plaindre, Norwin. Tu es ici pour répondre de tes crimes.

— Mon seul crime est d’avoir tenté de sauvegarder l’honneur de mon peuple !

— En assassinant des innocents ?

Le détenu laissa passer un rire grave, dégoulinant d’amertume.

— Des innocents ? Ils étaient là, tous à fomenter contre nous. Je n’allais pas les laisser piller nos connaissances et s’approprier notre technologie, pour s’en servir contre nous. Les humains… Cette sous-espèce que tu apprécies tant nous dépossède de notre grandeur. Elle nous interdit nos traditions, nous tiens en laisse quoi que nous fassions. Autrefois, nous étions leurs dieux, aujourd’hui, il ne nous voit plus que comme de la vermine.

— Tu te trompes. Les humains ne nous sont pas inférieurs et nous ne sommes en rien leurs dieux.

— Comme c’est amusant… Pourtant n’était-ce pas toi, accompagné d’Odin, le père de tout, qui est venu à leur rencontre dans des temps anciens ?  Qui leur a compté ces histoires d’êtres divins, de dieux à vénérer ?

— C’était en un autre temps, et surtout c’était une erreur. Voilà des siècles que les midgardiens se sont libérés de notre influence.

Norwin frappa dans ses mains avant de pousser un rire grave :

— Ah ! Tu te défiles de tes responsabilités, encore. Là-dessus, tu es très fort, je dois l’avouer. Comme quand tu nous parlais de Midgard, juste après le Ragnarök. Tu te souviens ? Tu nous avais promis une terre d’asile, où on nous accueillerait à bras ouvert… Mais aujourd’hui, ton peuple est prisonnier, obligé de se soumettre à des règles dégradantes, gavé de cette culture qui n’est pas la nôtre, incapable de se déplacer comme bon lui semble. On nous surveille, on nous exploite. Autrefois, nous étions des guerriers, de fiers asgardiens luttant pour l’honneur ! Mais par ta faute, nous voilà transformés en chiens enchaînés, asservis par ses êtres primitifs…

— L’entente prendra du temps, répliqua Thor. J’en ai conscience, Norwin. Mais nous pouvons coexister et œuvrer ensemble afin de recréer Asgard.

— Ne parle pas d’Asgard ! tempêta le prisonnier. Non ! Asgard est morte ! La vraie Asgard est tombée au moment même où Odin nous a quitté. Cette cité dans laquelle les nôtres se terrent, cette Nouvelle Asgard, n’est qu’un simulacre qui ne nous appartient pas ! La vérité c’est que nous ne sommes que des nuisibles aux yeux des terriens. Quand ils n’auront plus rien à tirer de nous, alors ils nous jetteront. Et toi, tu baisseras la tête comme le bon toutou que tu es devenu.

— Tu vas trop loin, Norwin ! menaça Thor en resserrant son poing autour de Mjöllnir.

— Crois-tu ? Veux-tu une preuve de ta soumission ? Regarde ! Je suis enfermé ici, dans cette cage comme une bête, à la merci de ce peuple que tu adules. Moi, qui ai lutté au nom d’Asgard lors de la guerre des Anges. Moi qui ai combattu à tes côtés pour l’honneur de nos ancêtres ! Autrefois, du temps de ton père, jamais on n’aurait laissé un guerrier asgardien subir la justice d’un autre peuple. Il aurait été jugé par les siens, par sa loi qui l’a vu naître, par celle de ses pères… Même ton traitre de frère y a eu le droit, après tout…

Ces derniers propos laissa Thor dans le doute. Savait-il pour Loki ? Pour son retour ?

— Si c’est ce que tu veux, Norwin, je peux demander à ce que tu sois ramené et jugé à la Nouvelle Asgard, par les lois de nos ancêtres. Mais pour cela, il va falloir que tu me donnes le nom de ceux qui dirigent la rébellion.

— Ah ! Nous y voilà.

Le prisonnier s’approcha pour coller son front contre la vitre. Un sourire carnassier se dessina derrière sa barbe épaisse.

— Tu commences enfin à marchander, car c’est bien pour cela que tu es venu me voir, hein ? Mais oublie, je ne dirais rien. Car à moi, il reste encore un peu d’honneur. Je ne livrerai pas mes frères qui luttent pour notre liberté.

Thor s’approcha à son tour, le regard droit, implacable.

— Quelle liberté ? Tout ce que vous allez réussir à déclencher, c’est une guerre et des milliers de morts.

— Oui, Thor. La guerre ! Ce pour quoi nous sommes faits, te rappelles-tu ? Nous en avons assez de courber l’échine et, très bientôt, la grandeur des enfants de Bor brulera de mille feux.

C’était assez. Thor n’obtiendrait rien de ce fou furieux. Il était trop haineux, empêtré dans une colère sourde.

— Bien ! Alors reste ici, Norwin. Peut-être que le temps finira par te rendre la raison.

Et il s’éloigna, mais dans son dos raisonnait les cris du détenu :

— Fuis, Thor. Ferme les yeux, c’est encore ce que tu fais de mieux. Ah ! Comme Odin dois être fier de son fils prodige !

***

Le vaisseau que leur avait dépêché Fury atteignit Asgard à la nuit tombée. Durant le voyage, Thor eut le temps de réfléchir. Norwin avait raison sur un point : beaucoup de midgardiens se méfiaient d’eux, voir, les détestaient. Le peuple de la terre avait subi tant d’attaques de peuples de l’espace, qu’ils ne faisaient plus la part des choses. Mais il serait bien dur de lutter contre la mentalité d’un monde tout entier. Seul le temps ferait évoluer les pensées et atténuerait les peurs. En revanche, ce qui était possible à l’heure actuelle, c’était de retrouver ceux de son peuple qui menaçaient cet avenir et la sécurité de tous.

— Je ferai de mon mieux pour t’aider, avait proposé Banner. Non pas que je pense t’être des plus utiles, mais j’essaierai.

— Et toi qui espérais trouver du repos en venant à la Nouvelle Asgard, avait sourit Thor. Je ne voudrais pas gâcher tes vacances avec nos problèmes.

— Oh, tu sais… cela me change un peu de l’humanitaire ou des recherches médicales… Un bon conflit géopolitique, rien de mieux pour vous changer les idées !

La blague était maladroite, mais Thor lui était reconnaissant pour son aide. Cela prouvait qu’il n’était pas seul face à une planète tout entière. Maintenant, restait à savoir comment dénuer ce panier de crabes.

***

Il avait laissé la garde de Loki à Miek et Korg. Quand ils entrèrent, ils trouvèrent les deux aliens assis autour de la table du salon, un jeu de cartes entre les mains. Loki, lui, dormait à point fermé, le nez dans ses jetons.

— Qu’est-ce que vous faites ? s’étonna Thor.

— Un poker, répondit l’homme de pierre.

Le fils d’Odin pointa l’enfant assoupi d’un doigt réprobateur.

— Il devrait dormir à cette heure-ci. Et je ne suis pas sûr qu’il soit en âge pour participer à un tel jeu.

— Dormir, c’est ce qu’il fait déjà. Pour ce qui est du jeu, sache qu’il nous a collé une raclée toute la soirée. C’est à se demander s’il a un don pour les cartes, ou s’il triche.

Thor grimaça avant de marmonner :

— Sans doute un peu des deux…

Korg et Miek se levèrent, et Thor se retourna vers Banner :

— Je n’ai que deux chambres, mais tu peux prendre celle de Loki, si tu veux. Je suis certain qu’il…

— Non, non, le coupa son ami. Laisse. Je vais prendre le canapé.

Il appuya ses paroles en s’asseyant sur le divan, mais ce dernier émit alors un craquement déchirant. Thor retint une grimace : il avait passé un an affalé dessus, et voir le meuble ainsi torturé sous les fesses de Hulk lui arrachait comme une pointe au cœur.

— Pardon, s’excusa le géant vert. Fausse bonne idée.

Korg, qui avait atteint la porte d’entrée, se retourna alors :

— Sinon, j’ai une chambre d’ami avec un lit approuvé par les korgiens. C’est du solide, croyez-moi.

— Vendu, répondit Banner en se levant.

Le canapé émit un énième craquement, avant que tout le monde ne sorte.

— Essaye de te détendre, lui souffla le géant vert, en lui offrant une dernière tape sur l’épaule.

— Je suis parfaitement détendu…

Bien entendu, Banner ne le crut pas, mais il se retint d’ajouter quoi que ce soit. La porte refermée, Thor souffla. Certaines paroles de Norwin le hantaient encore : « Comme Odin dois être fier de son fils prodige ! » Il avait beau essayer de ne pas y penser, cette idée le hantait. Que penserait son père, lui, ce digne roi d’Asgard, de ce qu’était advenu son peuple et sa descendance ? Thor souleva Mjöllnir. Le marteau n’était-il pas devenu plus lourd à porter, ces derniers temps ? Était-il en train de devenir indigne de le brandir ? Après un dernier soupir, il déposa l’arme au sol et alla réveiller Loki en le secouant par l’épaule.

— Allez ! Au lit. Tu as assez profité de ta soirée. 

L’enfant releva sur lui des yeux ensommeillés :

— Tu es rentré ?

Puis il l’observa de bas en haut, avant d’ajouter :

— Tu portes ta tenue d’Avengers ?

— C’est un fier costume d’Asgard, corrigea Thor et le poussant vers l’escalier. Mais oui.

— Tu étais en mission ?

— On peut dire ça, oui.

— La prochaine fois, je pourrai venir avec toi ? Je voudrais devenir un Avengers, moi aussi.

Thor se retint de rire. Elle était bien bonne, celle-là.

— Oui…  on va attendre un peu avant de soumettre ta candidature, d’accord ? Commence par te mettre en pyjama.

L’enfant n’insista pas, bien trop épuisé pour lutter, et Thor le regarda disparaître à l’étage avant de pousser un long soupire. Il le savait d’avance : les jours qui s’annonçaient allaient être longs et compliqués. L’esprit envahi d’incertitude, il se laissa tomber sur le canapé, et ce dernier céda une bonne fois pour toutes dans un craquement sec.

— Et puis merde…




ANNECDOTES

Parlons scénarios !

Parlons un peu de plume ! Pas d’histoire sur la MCU ou les Comics, cette fois-ci ! On va s’intéresser à l’écriture d’un roman, et parler tension narrative ! Si le style (dit aussi la forme) est importante dans l’écriture, il y a une chose qu’il ne faut pas soustesimé : c’est le fond. l’histoire, le scénario. Celui ci va notemment tenir grasse à deux principes de bases : Des personnages avec des objectifs (avoués et inavoués) et une tension narrative. La tension narrative, c’est ce que l’auteur va jeter dans les pattes de ses personnages, pour les empêcher d’atteindre leur but trop facilement. Et c’est cette tensions, amené par les antagonistes, les difficultés, qui pousse un lecteur à se dire : encore un chapitre, promis, après je vais me coucher ! Ici, je me suis clairement lâché sur les «tensions». J’en colle dans tous les sens, et quand on se dit que cela commence à faire beaucoup... j’en ajoute une de plus !

Décortiquons un peu ce que nous avons sous les yeux, en sachant que nous avons un protagoniste principal : Kid Loki et une protagoniste un peu plus secondaire : Thor. (il y a toujours un protagoniste qui domine, même en cas de plusieurs prota. A savoir que cela peut s’inverser en cours d’histoire)

But de Loki - Avoué : se faire enfin accepter et effacer les erreurs de son lui passé. Inavoué : Trouvé qui il est réellement, et réussir à se faire confiance à lui même (en plus de faire confiance aux auters)

But de Thor - Avoué : protéger son peuple, mais également son petit frère, être le digne hérité d’Odin. Inavoué : réussir à passer outre sa culpabilité d’avoir abandonné les siens, et guérir du traumastisme d’avoir perdu toute sa famille.

Voilà. ici, l’histoire est posée. On n’a la base du scénario ! En sachant que la relation entre les deux frères est centrale à l’histoire, puisque chacun peut répondre au besoin inavoué de l’autre. Mais là-dessus, comme je suis un vilain Loki, je leur met plein de battons dans les roues :

- Fury et sa Team (mention spéciale pour la rivalité Phobos/Loki qui se crait)

- Ikol : ouais, on l’oublie presque, mais c’est le pire...

- La tension géopolitique, avec la loi antialien et les extrémistes asgardiens (ça c’est pour la pomme de Thor)

- Leah et Hella, qui souhaite se venger de Thor et de Mephisto

- Loki lui-même, et ce quil représente (la petite allumette sur la poudrière)

Tout ça donne un beau panier de crabes, et spoiler alert : je n’ai pas fini ! D’autres soucis arrivent... :3 Car oui, j’aime quand c’est tendu !

Des bisous !

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2 Comments

9 days ago
Intense ce chapitre, j'adore 🤩
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9 days ago
On ajoute de la tension 😁
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