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1 - Prologue
2 - La Baby-sitter est une... rebelle
3 - Bienvenue en Amérique !
4 - Note à moi-même : ne plus tenir tête à un colosse faisant deux fois mon poids
5 - Douceur, désinfectant et petit pois
6 - Une demie barre de céréales et un irlandais pour un café
7 - Le diable s'habille en débardeur visiblement...
8 - Celui-ci n'était pas Waterproof
9 - Exposition, Fast-food et numéro de téléphone
10 - Noyer le poisson dans l'eau
11 - C'est le principe des montagnes russes : tu montes, et tu plonges !
12 - On n'est pas dans une comédie romantique
13 - Le triangle Des Bermudes
14 - Party in the Parker's House*
15 - Briser la glace... ou une mâchoire
16 - La petite sirène a été prise dans les filets du méchant Capitaine !
17 - Il faut effacer les traces
18 - Se voiler la face : définition
19 - Je n'ai jamais été bon aux casse-têtes
20 - Supplément bougie sur votre pizza ?
21 - Invité indésirable
22 - La fièvre a du bon parfois
23 - Irish Kisses
24 - Les 101 Dalmatiens, c'est très romantique, non ?
25 - Les cendres d'une amitié
26 - Strike ou Spare ?
27 - Les conseils avisés d'une mère valent des millions
28 - Blondie + Brunette
29 - Il faut savoir amadouer le poisson avant de le pêcher
30 - Le plus cliché des baisers
31 - Le jour et le mois ou bien le mois puis le jour ?
32 - La princesse se révolte contre le roi
33 - La princesse couronnée Reine de la révolte
34 - Une révolution est toujours empreinte de sacrifices...
35 - Le début de la fin
36 - Coup de Poker
37 - Le combat de l'irlandais
38 - Penser au futur
39 - Ta belle-mère n'est pas une marâtre !
40 - Une trêve jusqu'en Europe
41 - Le bal des sentiments
42 - Le grand départ
43 - Les choses changent... et les gens aussi.
44 - 5811 kilomètres
45 - Epilogue
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Une révolution est toujours empreinte de sacrifices...

Madelynn

La porte claque. Mon père ne prend même pas la peine de s'asseoir. Il se poste derrière son bureau, les mains plaquées sur le bois sombre.

—Est-ce que tu te rends compte de ce que tu viens de faire ?

—Révéler à tout le monde la vérité.

Je me retiens d'ajouter "que tu as caché et renié pendant des mois".

En effet, en parlant avec Abby, Megan et Eric (le garçon de l'équipe de rugby de Will), j'ai remarqué que mon père n'a jamais réellement pris en compte leurs plaintes. Abby s'est entretenue avec lui et n'a obtenu qu'un "faites plus attention à votre tenue, peut-être qu'il vous laissera tranquille", quant à Megan, elle l'a convaincu de convoquer Will mais si un entretien a réellement eu lieu, le blond n'en n'a pas tenu compte une seule seconde. Aucun incident n'a été pris au sérieux.

Il pince ses sourcils avant de prendre une grande inspiration. Taylor est derrière moi, et je suis contente qu'il n'essaye pas d'intervenir pour l'instant. Je tente de parler sans montrer la colère qui me ronge : si je ne m'énerve pas, c'est lui qui sera en tort.

Je prends quand même la précautions de lancer un enregistrement vidéo le plus discrètement possible. Je dépose mon téléphone sur le bureau, l'écran contre le bois.

—Ce que tu viens de faire pourrait bien ruiner cet établissement !

—Non, au contraire. Si tu mets en place des préventions et des punitions ça te ferait même une bonne pub.

Il tape du poing sur la table.

—Tu n'es vraiment qu'une égoïste doublée d'une menteuse !

Mon coeur se serre, comme je le pensais, il ne me croît pas.

—J'ai été agressée, papa.

À présent, je ne parle plus seulement au directeur, je parle aussi à mon père qui préfère vivre dans le déni au détriment de mes émotions.

—Ah oui ? Tu sais ce que c'est une agression ? Tu n'as aucun respect pour les vraies victimes !

Il hausse le ton.

—J'ai été droguée et ils ont tenté d'abuser de moi, c'est une agression que tu le veuilles ou non.

Taylor tire sur ma manche, et me tend son téléphone ou la vidéo est lancée. Je la montre à mon père. Il serre la mâchoire.

—C'est dans mon jardin. Tu as fait une fête sans mon autorisation ?

Il tente de détourner le sujet. C'est l'heure pour moi d'assumer mes torts.

—Oui, j'ai organisé une fête dans ton dos. Tu n'es jamais à la maison, je me suis sentie seule donc j'ai organisé une fête. mais là n'est pas le fond du problème. Je sais que ce n'était pas bien et je comprendrai si tu me punis, mais ce n'est vraiment pas le sujet principal.

Il soupire puis se tourne vers le mur où des photos et des articles sur le lycée sont accrochés.

—Tu viens de détruire ma carrière. Des années de carrière et de travail. Est-ce-que tu t'en rends compte au moins ?

Taylor fulmine et va pour s'avancer. Il plaque sa main sur le bureau, me faisant sursauter.

—Mais bordel vous êtes sourd ? Votre fille s'est fait agresser par des élèves de votre établissement et vous, tout ce qui vous inquiète c'est votre carrière ? Mais demandez-lui au moins si elle va bien, si elle a besoin d'aide, de voir quelqu'un ! C'est à cause de parent comme vous que des jeunes finissent par fuguer ou se tuer !

Mon père se retourne, une colère froide dans le regard.

—Vous, jeune homme, vous êtes renvoyé du programme d'échange pour conduite incorrecte et irrespectueuse.

Taylor se tait avant de reprendre d'une voix plus calme :

—Très bien, mais vous, vous devriez vraiment revoir vos priorités. Votre fille souffre bien plus que vous ne le pensez.

Sur ces mots il me lance un regard qui se veut doux avant de sortir du bureau. Je sais très bien qu'il m'attend derrière la porte. J'expire pour prendre une nouvelle bouffée d'air.

—Je suis vraiment-

—Laisse-moi parler, je le coupe. J'en ai assez de te laisser me dire que je te déçois, que je suis une honte et que je ne rendrai pas maman fière. J'en ai assez de supporter ton absence et tes reproches à la con. J'ai été harcelée, tu n'as rien fait, et aujourd'hui je suis victime d'une agression et tu ne me crois pas. Il faut quoi ? Que j'arrive devant toi avec les vêtements arrachés, en pleurs et couverte de bleus pour que tu me crois ? Tu ne te soucies pas de moi, tu te fiches de savoir si je réussis ou non à m'en sortir parce que tout ce qui t'intéresse c'est ton foutu lycée.

—Madelynn je-

—La ferme !

La rage que j'ai contenu toute mon enfance, toute mon adolescence éclate et bat dans mes veines.

—Maman est morte ! Et toi tu m'as laissé pour morte avec elle ! Tu as oublié que tu avais une fille !

—Je t'ai toujours donné tout ce dont tu avais besoin ! hurle-t-il. Tu n'as aucunes raisons d'aller mal !

—J'en ai rien à foutre de ton argent ! Moi tout ce que je voulais c'était un père qui me soutienne ! Mais même ça t'es pas foutu de le faire ! Ni avec moi, ni avec les victimes de tes propres élèves ! Et tu sais quoi ? Si ton lycée doit fermer à cause de tout ça, et bah ça sera bien fait pour ta gueule ! Un père incapable de s'occuper de sa fille ne devrait pas diriger un établissement rempli d'adolescents.

Je reprends mon téléphone qui a tout enregistrer. Je pars vers la porte. les jambes tremblantes d'émotions et les tempes battant à un rythme saccadé.

—Tu ne vas nulle part ! m'ordonne mon père.

—On pari ? Tente de m'en empêcher et en plus de porter plainte contre Will, je porterai aussi plainte contre toi en appelant les services sociaux.

Sur ce, je le laisse sans lui laisser le temps de répondre. Je sors et referme la porte du bureau. J'attrape la main de Taylor qui m'attend devant l'entrée puis je commence à courir. Nous nous élançons dans le couloir. Nous bousculons les élèves qui finissent par s'écarter sur notre passage.

La course ralentit mon cœur, défoule mon esprit en l'apaisant alors que Taylor resserre ses doigts sur les miens.

Nous rejoignons le parking où Lisa et les autres nous attendent, il manque Anyka et George à l'appel.

—Des surveillants les ont attrapés, ils ne devraient pas tarder, dit Lisa. Montez ! Serrez-vous sur la banquette !

Taylor ouvre la porte juste au moment où on entend des cris.

—Attendez-nous ! crie Anyka en courant vers nous.

Les talons de cette dernière claquent sur le sol dans un rythme comique. George est à la traîne, à bout de souffle. Ils finissent par arriver à notre hauteur, derrière eux les surveillants et le proviseur sortent du bâtiment et nous repèrent sur le parking.

—Restez-ici ! hurle mon père.

—Montez ! ordonne Lisa en riant.

Taylor monte devant. Les portes arrière de la voiture claquent quand mes amis sont à l'intérieur. Avant de monter à mon tour, je prends le temps de lever mon majeur en direction de mon père.

Les élèves qui assistent à la scène rient pour la plupart.

Je me précipite dans l'habitacle alors que mon père est à mi-chemin. Je m'installe tant bien que mal sur les jambes de Taylor. Le directeur trottine maladroitement dans son costume bien serré. Le surveillant est un peu plus devant et arriverait presque à nous attraper si Lisa n'était pas l'une des conductrices les plus intrépides.

Toujours sur les jambes de Taylor, je me presse sur lui afin qu'il attache la ceinture autour de nous deux. La blonde fait rugir le moteur.

—Accrochez-vous !

Sur ces mots, dans des éclats de rire, nous partons de ce lycée où nous avons enfin montré un aspect bien sombre de sa sécurité.

L'euphorie nous prend alors que nous sortons du lycée, mon père nous regarde, impuissant. Mes amis ouvrent les fenêtres et montrent tous leurs majeurs. Je souris.

J'ai enfin affronter tout ça, et je ne suis pas seule.

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