Raphaël et son père observaient la scène depuis la scène depuis le bureau. Ils avaient tout observé : les trois jeunes filles discutant, l’expression confuse d’Alice qui laissa place à la panique, puis Camille s’interposant avant que tout ne bascule. Ils avaient même remarqué l’agitation d’Etoile et de ses chiots, comprenant que quelque chose n’allait pas.
Sans comprendre ce qui ‘animait, Raphaël s’élança soudainement vers le jardin, son cœur battant à tout rompre. (« Mais qu’est-ce qui me prend à courir ? » pensa-t-il, troublé. « Pourquoi ai-je un si mauvais pressentiment ? ») M. Lemoine, surpris par la réaction de son fils, lui emboîta immédiatement le pas.
Alice, tentait de se diriger vers Mme Lemoine et Mme Delacroix. (« J’ai affreusement mal à la tête… Qu’est-ce qui vient de se passer ? » pensa-t-elle, déconcertée. « Qu’étaient ces images ? Pourquoi me sente-je soudai si triste et effrayée par cette demoiselle ? Qui est-elle ? A-t-elle un lien avec mon passé et ce qui m’est arrivé ? ») Mais ses jambes faiblirent brusquement sous elle, et avant qu’elle ne puisse faire un pas de plus, le sol se déroba sous ses pieds. Elle s’effondra, inconsciente.
Les deux femmes, qui avaient assisté à la scène, poussèrent une exclamation et se précipitèrent aussitôt vers Alice. Elles arrivèrent au moment même où Raphaël et M. Lemoine atteignaient la jeune fille. Camille et Célia, figées sous le choc, ne bougeaient pas.
Dans un coin du jardin, Etoile et ces chiots gémissaient faiblement. L’animal inquiète, vint lécher le visage d’Alice, tentant vainement de la réveiller.
Raphaël se laissa tomber à genoux au pied d’Alice et vérifia son état. Elle respirait, mais son teint était livide. Il sentit une vague de panique le gagner. Il releva la tête et demanda d’une voix pressante :
« Que s’est-il passé ? »
Mais personne ne répondit. Les visages étaient tendus, figés par l’incompréhension et l’émotion. C’est M. Lemoine qui brisa le silence en posant une main sur l’épaule de son fils.
« Ramène-là dans sa chambre. Elle a besoin de repos. »
Raphaël acquiesça, puis glissa un bras sous les jambes d’Alice et la souleva avec précaution. Alors qu’il s’apprêtait à partir, un cri perçant le stoppa net.
« Qu’est-ce que vous lui avez fait ?! » hurla soudain Célia.
Tout le monde se retourna vers elle. Son visage était déformé par la colère et la douleur. Sans crier gare, elle se mit à frapper tout ce qui se trouvait à sa portée. Son regard hagard se posa sur Camille, puis elle s’effondra en larmes.
« Pourquoi est-elle dans cet état ? Pourquoi elle ne se souvient pas de moi ? Elle devait être en sécurité ! »
Les paroles de Célia laissèrent tout le monde interdit. Camille, qui venait de recevoir un coup involontaire, s’était retrouvée à terre. Elle porta une main à son bras endolori, tandis qu’Étoile accourait près d’elle, jappant et tournant autour d’elle, inquiet.
M. Lemoine reprit rapidement le contrôle de la situation. Il leva la voix pour s’adresser aux servantes qui se tenaient non loin, témoins de la scène bouleversante.
« Ramenez Mlle Célia dans ses appartements. Prévenez son père qu’il doit me rejoindre dans le grand salon immédiatement. »
Une autre servante s’avança timidement, et M. Lemoine enchaîna avec autorité :
« Faites appeler le docteur Beaufort. Il devra examiner Alice et s’assurer de l’état de Camille. »
Les domestiques s’empressèrent d’exécuter ses ordres. Pendant ce temps, Raphaël, encore sous le choc des révélations de Célia, resserra son emprise sur Alice et, sans un mot, se dirigea vers l’intérieur du domaine.
Les servantes aidèrent Mlle Célia à se remettre debout, elle se débattait : « Ne me touchez pas ! Mon père vous fera payer le mal que vous avez fait à Alice. » En se débattant elle fit tomber la servante sur Camille qui venait tout juste de se remettre debout. Etoile finit par intervenir en aboyant sur Célia, Camille caressa la chienne afin de la calmé et lui demanda de suivre Alice et rester près d’elle. Avec un dernier aboiement, Etoile suivit ces petits jusqu’à la chambre d’Alice.
Mme Lemoine aida la servante et sa fille à se relever, elle s’excusa auprès de Mme Delacroix pour ce qui venait de se passer. « Si vous le souhaiter vous pouvez aller voir la salle réserver aux créations que vous avez réalisé avec Alice, vous pourrez ainsi me dire ce soir qu’elle serait les changements que vous souhaitez apportez avant la visite d’après demain ? »
« Oui, je pense que ce serait une bonne idée. Nous pourrions en reparler au souper de ce soir ? » dit Mme Delacroix.
La servante et Mme Lemoine accompagnèrent l’invitée jusqu’à ces appartements, alors qu’elles pénétrèrent dans le salon, elles furent accueillies par son père qui eut un regard perplexe : « Célia ?! » s’exclama-t-il. « Qu’est-ce qui ces passés ? Pourquoi la tenez-vous ainsi ? »
En entendant la voix de son père, Célia, se dégagea et sortit de son silence. « Père, Alice est ici, il la retienne ! Elle ne se souvient pas de moi ! Elle à fait une crise… et c’est évanoui ! C’est leurs fils qui là emmener… »
« Qu’est-ce que tu dis, tu vas trop vite je ne comprends pas ? »
« Snif… Alice… elle est ici. »
M. Montbrun n’eut pas le temps de parler car Mme Lemoine qui venait de renvoyer la servante se reposer, s’adressa au père de Célia : « M., votre fille est en état de choc, je ne peux rien vous dire, mais mon mari vous attend dans le grand salon, afin de vous parlez de ce qui vient de se passer. »
« J’espère bien. » répondit M. Montbrun énervé. « Célia, va t’allonger je vais régler ça, je te le promets. »