M. Montbrun, pris au dépourvu par la question, baissa les yeux un instant, cherchant ses mots. Puis, d’une voix tremblante, il répondit :
« Le plan était que ma fille et Alice soient enlevées par des mercenaires que j’avais engagés, pour éviter que quiconque ne découvre la raison de la disparition d’Alice. Normalement, une lettre demandant une rançon devait être envoyée, celle-ci était censée être une façon de les payer pour leurs services, sans que personne ne sache la vérité, au cas où quelqu’un chercherait. »
M. Lemoine, visiblement choqué par ces révélations, l’interrompit avec une question, sa voix vibrante de colère :
« Vous avez engagé des mercenaires pour les enlever et leur faire porter le fardeau d’une telle disparition ? Vous ne pouviez pas imaginer une autre solution ? »
M. Montbrun fixa M. Lemoine un instant, puis poursuivit, le regard fuyant :
« Une fois qu’ils avaient l’argent, ils devaient laisser partir ma fille, et c’est ce qui s’est passé. Pour Alice, ils devaient la conduire à l’une de nos résidences secondaires à la campagne, le temps que tout ce calme. Aucun mal ne devait lui être fait… »
Mme Lemoine, tremblante de rage, le coupa brusquement :
« Et vous pensiez que tout irait bien ? Que tout allait être sous contrôle ? Vous jouiez avec des vies humaines comme si c’était un vulgaire jeu d’échecs ! »
M. Montbrun baissa la tête, honteux, mais continua d’une voix brisée :
« Quand Célia est revenue indemne et m’a confirmé que tout se passait comme prévu, je ne me suis pas inquiété. Je pensais que tout allait bien… mais… »
Il s’interrompit un instant, comme pour retrouver son calme avant de reprendre.
« J’ai reçu une lettre de mon assistant. Il attendait l’arrivée d’Alice. Mais elle n’est jamais arrivée, et je n’ai rien trouvé qui me permette de la retrouver. »
Mme Lemoine éclata, les yeux pleins de larmes :
« Comment pouvez-vous rester aussi froid, aussi détaché, après avoir joué un tel rôle dans tout ça ? Vous ne vous êtes même pas demandé ce qu’elle ressentait, ce qu’elle vivait ! »
M. Montbrun, pris au dépourvu par la question, baissa les yeux un instant, cherchant ses mots. Puis, d’une voix tremblante, il répondit :
« Non… Elle devait simplement vivre en sécurité. Jamais rien de tout cela n’aurait dû arriver. »
M. Lemoine, visiblement choqué par ces révélations, l’interrompit avec une question, sa voix vibrante de colère :
« Vous avez engagé des mercenaires pour les enlever et leur faire porter le fardeau d’une telle disparition ? Vous ne pouviez pas imaginer une autre solution ? »
M. Montbrun fixa M. Lemoine un instant, puis poursuivit, le regard fuyant :
« Une fois qu’ils avaient l’argent, ils devaient laisser partir ma fille, et c’est ce qui s’est passé. Pour Alice, ils devaient la conduire à l’une de nos résidences secondaires à la campagne, le temps que tout ce calme. Aucun mal ne devait lui être fait… »
Mme Lemoine, tremblante de rage, le coupa brusquement :
« Et vous pensiez que tout irait bien ? Que tout allait être sous contrôle ? Vous jouiez avec des vies humaines comme si c’était un vulgaire jeu d’échecs ! »
M. Montbrun baissa la tête, honteux, mais continua d’une voix brisée :
« Quand Célia est revenue indemne et m’a confirmé que tout se passait comme prévu, je ne me suis pas inquiété. Je pensais que tout allait bien… mais… »
Il s’interrompit un instant, comme pour retrouver son calme avant de reprendre.
« J’ai reçu une lettre de mon assistant. Il attendait l’arrivée d’Alice. Mais elle n’est jamais arrivée, et je n’ai rien trouvé qui me permette de la retrouver. »
Mme Lemoine éclata, les yeux pleins de larmes :
« Comment pouvez-vous rester aussi froid, aussi détaché, après avoir joué un tel rôle dans tout ça ? Vous ne vous êtes même pas demandé ce qu’elle ressentait, ce qu’elle vivait ! »
Le silence de la chambre était seulement troublé par les petits gémissements d’Étoile, allongée au pied du lit, ses chiots blottis contre elle. Ses oreilles tressautaient au moindre mouvement d’Alice, comme si elle sentait son trouble même dans l’inconscience.
Camille, installée sur un canapé non loin du lit, passait machinalement une main sur son bras. Son regard oscillait entre la fenêtre et le lit, mais revenait sans cesse vers Alice et son frère. Raphaël était assis sur une chaise, le coude posé sur son genou, les mains croisées sous son menton. Son expression était fermée, mais l’inquiétude dans ses yeux trahissait son trouble.
Un frémissement sous les draps attira leur attention. Alice bougea légèrement, ses paupières papillonnèrent, puis elle ouvrit brusquement les yeux. Son souffle se coupa, et dans un élan de panique, elle se redressa vivement, son regard affolé cherchant désespérément un repère.
« Célia… Est-ce qu’elle est ici ?! » demanda-t-elle précipitamment, la voix tremblante.
Sa respiration était saccadée, son corps tendu comme si elle s’attendait à voir surgir un fantôme du passé.
« Alice, calme-toi, » murmura Raphaël d’un ton doux mais ferme.
Il se leva lentement de sa chaise et s’assit sur le bord du lit, ses mains se posant avec précaution sur les épaules d’Alice pour l’ancrer dans le présent.
« Tu es en sécurité, je te le promets, » continua-t-il en plongeant son regard dans le sien. « Célia n’est pas ici. Il n’y a que nous. »
Alice chercha son souffle, les yeux brillants de peur et de confusion. Raphaël sentit ses épaules se relâcher légèrement sous ses doigts, mais elle tremblait encore.
« Mais je l’ai vue… » balbutia-t-elle.
« Oui, tu l’as vue, » confirma Camille, qui s’était levée du canapé pour se rapprocher. « Mais elle n’est plus là. »
Alice secoua lentement la tête, comme si elle essayait de rassembler ses souvenirs, puis, après un instant de silence, elle baissa les yeux et serra les draps entre ses doigts.
« Je… je me suis souvenue, » souffla-t-elle d’une voix presque inaudible.
Raphaël et Camille échangèrent un regard.
« De quoi ? » demanda doucement Camille.
Alice prit une inspiration tremblante avant de relever les yeux, hantés par quelque chose de profondément enfoui.
« Ce jour-là… » commença-t-elle. « J'étais chez mon amie, Célia... Je devais rentrer pour me préparer... et elle a insisté pour m'accompagner. Mais notre carrosse a été attaqué. »
Ses mains se crispèrent sur le tissu, et Raphaël, d’un geste instinctif, posa une main sur les siennes pour l’encourager à continuer.
« Je me suis réveillée… dans une vieille maison. L’endroit était sombre et humide. Je ne comprenais pas ce qui se passait. »
Elle avala difficilement sa salive, sa voix se brisant légèrement.
« Puis ils sont entrés… Ils ont libéré Célia. Elle… elle m’a regardée et m’a dit que tout allait bien se passer… Mais elle est partie… sans même se retourner. »
Un frisson parcourut son corps, et Raphaël sentit ses doigts se crisper sous sa paume.
« Après quelques minutes… ils m’ont attrapée et… »
Sa gorge se noua, son souffle devint erratique. Camille porta une main à sa bouche, sentant son cœur se serrer devant l’angoisse d’Alice.
« Ils m’ont emmenée jusqu’à la cascade… » poursuivit Alice d’une voix étranglée. « Et ils ont dit que le plan… c’était de me faire disparaître. Que le meilleur moyen pour ça… »
Elle s’arrêta, une larme roulant sur sa joue.
« C’était de me tuer. »
« Quoi ?! » s’exclamèrent Raphaël et Camille à l’unisson.
Camille porta une main à son cœur, le souffle court, avant de se détourner précipitamment.
« Camille… » appela Raphaël, mais elle ouvrit la porte d’un geste brusque et quitta la chambre en toute hâte.
Raphaël reporta immédiatement son attention sur Alice, qui semblait au bord de l’effondrement. Son regard perdu, hanté, oscillait entre la panique et l’incompréhension.
« Alice… » souffla-t-il en resserrant sa main autour de la sienne.
Elle releva les yeux vers lui, cherchant désespérément un ancrage. Alors, dans un élan protecteur, Raphaël passa un bras autour de ses épaules et l’attira contre lui.
« Je suis là… Je ne laisserai plus jamais personne te faire de mal. »
Alice ferma les yeux, se laissant aller contre lui, ses tremblements s’apaisant lentement sous la chaleur rassurante de son étreinte.
« Plus jamais, » répéta-t-il d’une voix douce, presque un murmure.
Et dans les bras de Raphaël, Alice sentit pour la première fois depuis longtemps qu’elle n’était plus seule.