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Nao_Yaya
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Chapitre 12 : Danse

PDV Nao

Assis sur une marche, je mange ma part de gâteau. A côté de moi, je vois une personne s'asseoir. Je tourne la tête, et observe que c'est l'un de mes frères. Ses cheveux blonds tombent sur ses yeux.

- Hey dit-il en souriant.

- 'chalu, lui répondit-je la bouche pleine.

Nous restons sans parler pendant quelques minutes, jusqu'à ce que mon grand frère décide de rompre le silence.

- Alors, ça a été ? Je veux dire ton premier festival en tant que membre de la famille royale.

-Ça va, c'est un peu plus fatiguant que je l'imaginais, mais c'est bien.

Du haut des escaliers, des pas se font entendre. Je jette un petit coup d'œil derrière moi, et remarque qu'il s'agit d'Alwan. Verre à la main, il s'assoit quelques marches plus haut.

Rapidement, nous sommes rejoints par les jumeaux ainsi que William, le petit frère d'Alwan. Les deux cadets de la fratrie Feyen finissent par nous rejoindre.

- Je ne savais pas que tu buvais Al, fait remarquer Soren.

C'est vrai, en sept années, je ne l'ai jamais vu boire. Et ce n'est pas l'âge le problème, il est majeur.

- Ce n'est pas de l'alcool dit le principal intéressé. Je ne bois pas en service.

Les minutes suivantes passent à une vitesse hallucinante. Tous ensemble, nous parlons de tout et n'importe quoi, sans remarquer que peu à peu, la salle devient moins bruyante et qu'il y a moins de gens.

Au loins je vois mon père accompagné de sa femme, de mon oncle, son conseiller et du comte Feyen venir vers nous.

- On se disait bien que vous aviez disparu depuis un moment.

- Et bien, nous étions simplement ici dit Maël.

- Nous devons y retourner, dit mon père.

- On y va, ajoute le comte Feyen, pour ses enfants.

Kali et son frère partent. Puis, aussi rapidement que nous nous sommes réunis, le groupe se dissout. Maël et William sortent prendre l'air et Charlotte part se chercher un verre. De même pour Alwan. Je me retrouve donc seul avec mon grand frère.

- T'as pas répondu à ma question tout à l'heure, me fait remarquer celui-ci.

- Et je n'ai pas envie de le faire, lui répliquai-je.

Soren, durant quelques secondes tente de me faire lâcher une information ou deux, mais je ne cède pas. De ses yeux gris comme ce de notre père, il me détaille du regard comme pour tenter de me déstabiliser. Ses prunelles grises s'attardent un peu trop longtemps sur ma main. Les sourcils froncés, Soren ouvre la bouche et de sa voix grave, m'interroge :

- Depuis quand tu as la chevalière ?

Dans un premier temps, je fronce les sourcils d'incompréhension, puis je comprends. Les yeux rivés sur la bijoux, je lui réponds :

- Depuis quelques semaines maintenant.

Un sourire aux lèvres, Soren annonce alors une chose que je savais déjà.

- Alors Mr. Le roi ne te considère plus comme un enfant maintenant. Tu es officiellement le quatrième dans l'ordre de succession.

Officieusement, en tête de liste dans la succession.

Je tente un sourire mal assuré, auquel Soren répond par un rire moqueur. Face à sa réaction, je me redresse légèrement et tente de lui donner un coup qu'il évite.

Soren se lève et il s'enfuit, tendis que Alwan revient, avec deux verres à la main. Il me tends l'un d'eux, en disant :

- C'est du Coca.

Je prends le gobelet, en le remerciant. Mon garde du corps s'assoit à côté de moi et porte son verre à ses lèvres, je fais de même.

Quelques secondes après avoir fini ma boissons, "Middle of de night" de Elley Duhé commence. Atténuée par la distance qui nous sépare de la salle, la musique est malgré tout audible. Je me lève et pose mon gobelet là où j'étais assis un peu plus tôt.

Je vérifie qu'il n'y a personne, puis, avec timidité, je me place correctement, et tends une main à Alwan. Il relève la tête et me regarde une fraction de seconde, puis, se redresse et approche. Il prend ma main et pose l'autre sur mon flanc.

Yeux dans les yeux, verts contre noir, nous commençons à faire les pas au rythme de la musique. Se laissent guider par la mélodie, mouvement après mouvement, je profite de chaque seconde : ses muscles que je peux sentir sous mes doigts, sa main, au creux de ma hanche, son parfum, ou encore sa proximité. Alwan se laisse aller et pose sa tête sur mon épaule. Nous sommes proches. Très proche même, je peux sentir son souffle à travers le tissu fin de mes vêtements. Je frissonne. J'aimerais rester comme ça, aussi longtemps qu'il me l'autorisera.

La fin de la musique approche. Je n'ai pas envie de me séparer de lui. Les dernières notes sonnent. Malgré ce que je pensais, il ne bouge pas. Il reste près de moi.

Enlacés, je profite de ce moment précieux. Je suis blotti contre son torse et Alwan ne dit rien. Après un petit moment, il se sépare. Raclant la gorge, il se justifie :

- Je... c'est bientôt mon tour de garde,
jusqu'à la fin, je dois donc y aller.

- D'accord.



Seule la lune et les réverbères à l'extérieur éclairent l'obscurité de la chambre. Je suis installé dans mon lit. Téléphone à la main, sur les réseaux, je regarde les publications faites sur le bal. Photos, vidéo, ou encore articles. A force de naviguer sur les différentes plateformes, je tombe sur une image : Kali et moi, en train de danser en début de soirée. Comme titre, est indiqué : "Le prince Nao et Kali Feyen. La rumeur est-elle vraie ?"

Par curiosité, je clique sur la photo, et je suis redirigé vers une page. Je lis le texte. Les seuls arguments sont : les quelques sorties faites ensemble. On m'a obligé à sortir un peu. Et nous n'étions pas seuls, mais avec d'autres amis. La fois où un cliché de moi a été pris alors que je souriais comme un débile devant mon écran. Ce n'était pas elle. Le fait que je suis allé chez le comte Feyen et qu'au bal, j'étais accompagné de sa fille. Mon père m'a obligé.

Je quitte la page. N'ayant pas l'envie de dormir, je mets une simple tenue et sort de ma chambre. Dans les couloirs, je marche vite tout en évitant les gardes de services. Rapidement, je me retrouve dehors. Par automatisme, je me dirige vers le lac.

De nuit, et du fait que ce n'est pas éclairé, il fait sombre. J'allume le flash de mon téléphone afin d'apporter de la lumière. Je m'assoie sur le tronc et regarde les rayons de la lune se refléter sur la surface lisse de l'eau.

Tout autour un calme paisible règne. Seul le bruit des feuilles flottant au gré du vent est perceptible. L'air est chargé d'une légère humidité.

Derrière moi, j'entends des pas. Une énergie singulière et apaisante se fait ressentir dans l'atmosphère. Je me retourne rapidement.

- Ho désolé, je ne savais pas que vous seriez là, murmure une voix grave.

Du coin de l'œil, j'aperçois une silhouette familière. Ses longs cheveux sont à présent détachés, et son uniforme d'une élégance sans pareil a été échangé pour une tenue plus décontractée. Il s'apprête à faire demi-tour, quand j'intervien :

- Non c'est bon restez, dis-je d'une voix basse, en lui montrant la place à côté de moi.

Avec hésitation, Alwan vient s'installer à l'endroit que je lui ai indiqué.
Son bras frôle le mien. Je frissonne une fois de plus.

J'aime sa présence, la chaleur conviviale qu'il apporte dans mon quotidien morne. J'aime la manière qu'il a de s'adresser à moi, l'attention qu'il me porte. Il me considère comme une simple personne, et non comme un petit être fragile et incapable, il ne pense pas de la même manière que tout les autres nobles. J'aime sa gentillesse, et les moments passés ensemble, la manière dont il me protège, malgré le fait que parfois, il en fait un peu trop. En fait, je crois que je l'aime tout simplement.

Assis côte-à-côte, nous sommes silencieux. De ma poche, je sors ma cigarette électronique. Une fois allumé, je tire une grande taffe et je souffle la fumée.

- Que... faites vous la ? Me demande Alwan avec hésitation.

- Je n'ai pas envie de dormir. Et vous ?

- J'avais besoin de me changer les idées.

Je hoche la tête. Lentement, presque hésitant, j'avance ma main jusqu'à celle d'Alwan. Mes doigts se referment sur les siens. Alwan ne dit rien. Il se contente de me regarder. Une fois de plus, je porte ma cigarette électronique à mes lèvres. Le visage d'Alwan s'approche du mien, et doucement il presse ses lèvres contre ma joue.

Ses yeux humides ne me quittent pas.

- Je ne le dirais pas... murmurai-je tout bas.

- Le contraire m'aurait étonné, souffle Alwan.

- Ça ne compte pas ?

- Ça ne compte pas encore...

Mes lèvres se pressent contre les siennes alors que je laisse la fumée s'échapper de ma bouche. Alwan me caresse tendrement la joue.

- Est ce qu'un jour ça comptera ?

- Quand je serai roi...

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