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Nao_Yaya
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Chapitre 33 : Combat

PDV Nao

  Je court, attrape la poignée de la porte, l'ouvre et me glisse dans la chambre d'Alwan. Une fois dans la pièce, je referme la porte et m'assois adossé à celle-ci.

  Assis sur son lit, Alwan me regarde.

— Oh… Bonjour…, dis-je avec un mouvement de tête.

— Que me vaut une visite si tôt le matin ? 

— Hein ? Ah… euh …, bégayé-je.

   Je regarde ma tenue que fixe Alwan en rigolant. Je remarque que je suis toujours en pyjama. 

— Je … viens juste de me réveiller… 

— Je l'avais remarqué. Pourquoi toute cette agitation dès le matin ? Et tu ne dormais pas à cette heure-ci ?

— Habituellement… oui. Mais plus depuis deux mois. 

   Deux mois … C’est le temps qui s’est écoulé depuis la mort de ma belle-mère. Et depuis, presque tous les matins, le frère aîné de Lia vient au palais passer du temps avec ses neveux et sa nièce, en particulier Soren son filleul. Et moi… je l'évite.

   Aux yeux du monde, nous sommes oncle et neveu. Mais ce n'est pas le cas. Et honnêtement… je doute qu'il m'apprécie réellement, même s'il se montre sympathique avec moi. Peut-être parce qu' il aurait préféré que je sois le fils de sa défunte sœur, et non un enfant illégitime. 

— Il est là ? 

   D'un simple hochement de tête, je lui fais signe qu’il ne s’est pas trompé. Le frère de Lia est bien là. 

— Ne reste pas par terre.

   Alors, je me lève et me dirige vers son lit. Étalé sur le matelas, j'occupe une bonne partie de la surface à côté de mon petit ami qui lisait son livre avant mon arrivée. 

— Je vais terminer ma nuit. Réveille-moi pour le déjeuner.

   En rigolant, il dépose un tendre baiser sur mon front.

   Je me redresse après quelques minutes dans le silence à essayer de me rendormir et à gigoter dans tous les sens.

— Tu lis quoi ? 

— Tu n'étais pas censé finir ta nuit au lieu de bouger dans tous les sens ? 

— J'y arrive pas, soufflé-je.

— Lis le livre que ton père t'a donné dans ce cas la. 

— Il est dans ma chambre.

— Vas le chercher.

— Je risque de tomber sur l'autre. Ou de me faire encore crier dessus par Maël parce que je traine en pyjama dans les couloirs. 

— Prends mes vêtements et va chercher le bouquin, me propose alors Alwan.

— Finalement, dormir c'est bien, annoncé-je en me réinstallant sous les draps.

   Alwan pose son livre sur la table de nuit, s'allonge également et m'attire vers lui. Ses bras autour de ma taille, je le contemple longuement.

— T'as de beaux yeux, tu sais. 

   Alwan soupire, ferme les yeux et souris. 

— Bien tenté… mais c'est non. 

— Allez s'il te plaît, le supplié-je presque.

— Hors de question. 

— Mais…

— Pas question, me dit Alwan. La dernière fois, tu t'es fait une belle entorse, en voulant faire mur et en passant par la fenêtre de la chambre. Je me suis fait crier dessus comme jamais par ton père. Tu sais au moins à quel point il fait peur ?

   Allongé à côté de lui, je rigole. À son tour, mon amant se met à rire. 

 Alwan me détaille du regard et relève ma tête en posant ses doigts sous mon menton. Il m'embrasse tendrement. 

 — Alwan ? dit une voix.

   C’est celle du roi. 

— Tu sais où est Nao ? Il n'est pas dans sa chambre.

— Et bien…

— Je suis là, m'exclamé-je avec un signe de main. 

Je sors de la salle de bain tout en me séchant les mains avec une serviette de bain.

— Tu as fini de lire le livre que je t'ai donné ? m'interroge mon père.

  Un silence passe et je tente un sourire. Mon père soupire et m'ordonne :

— Vas le terminer. 

— Je suis obligé…?

   Celui-ci me toise du regard. 

— Ok, je vais lire.

— Alwan, surveille-le pour éviter qu'il disparaisse.

—  Bien. 

   De retour dans ma chambre, assis à mon bureau devant un tas de feuilles reliées ensemble, plus communément appelé livre, je tente de comprendre ce qui est écrit. 

— Dis Al…

— Oui ?

— T'as dû lire ce pavé quand tu étais plus jeune. Tu peux m'expliquer ? Je ne comprends rien.

   Il se lève de mon lit et s'approche. Il lis le passage que je lui montre, penché par-dessus mon épaule. 

— Qu'est-ce que tu ne comprends pas ?

— Tout le passage.

   La porte de ma chambre s'ouvre, et mon oncle Marius entre. Remarquant nos expressions, il se moque de nous. 

— Toi, me désigne-t-il. Tu as été forcé de lire ce pavé barbant. 

   Je lui jette un regard noir. 

— Et toi. 

Il montre Alwan du doigt. 

— Tu lui expliques parce qu'il n'as pas compris ou tu es chargé de le surveiller ?

— En fait… Je viens de remarquer…, j’interviens. Depuis sept ans, Alwan, tu passes plus de temps à faire du babysitting que ton rôle de garde du corps. 

— Et je ne sais pas ce que je préfère, souffle-t-il désespéré. Ne me regarde pas comme ça, tu es fatigant à protéger, toujours à désobéir et à n’en faire qu’à ta tête. Et le babysitting, n'en parlons même pas. 

   Marius rigole. Derrière lui, la porte s'ouvre et une main empoigne le col de son élégante tenue. Mon oncle s'apprête à donner un coup quand il se rend compte qu'il ne s’agit pas de son frère. 

— Oh … j'ai cru qu'il s'agissait d’Alxas, s'excuse-t-il. 

— On a besoin de toi, dit simplement le nouvel arrivant. 

— Ah et Alwan, laisse Nao se débrouiller tout seul pour une fois, lance la voix de mon père derrière son ami.

— Si je peux donner mon avis…, dis-je. C'est une très mauvaise idée. 

Je désigne le livre. 

— Je le pense aussi, dit Tylor.

  Mon oncle tourne la tête. 

— Alxas…

— Sur se coup-là, je ne le sens pas, avoue-t-il. 

   Mon père soupire longuement. 

— On en parlera plus tard.

— Mais ça ne va pas ! hurle mon père. T'es complètement inconscient ! Et s'il t'était arrivé quelque chose ? 

   Dans un coin de la pièce, Alwan et mon oncle Marius se retiennent de rire. 

— Regarde-moi quand je te parle ! crie à nouveau mon père. Et en plus, pour ça. Nan mais sérieusement Nao ?! 

  À mon tour, je me retiens de rire. Les expressions faciales de mon oncle et de mon petit ami ne m'aident pas beaucoup. 

 Finalement, c’est mon oncle qui craque le premier. Il part dans un long rire inarrêtable, suivit de Alwan et de moi.

  Désespéré, mon père nous regarda tour à tour. 

— Et toi, ne rigole pas, dit-t-il à son frère. Il doit apprendre à répondre de ses actes. Il doit comprendre qu'il a fait quelque chose de stupide. 

— Excuse-moi, mais… À l'époque, tu avais fait la même. 

— Quoi ? s'indigne son frère. Moi !? Faire le mur en pleine journée pour aller acheter des crêpes, des gaufres, des bonbons, du chocolat, du fromage et du Coca ! 

— Non, toi, c'était pour des chewing-gums et des préservatifs, mais ça revient au même, corrige Marius. 

  Près de la porte, j'entends une personne s'étouffer de rire. Maël, mon frère ainé de trois ans entre dans la chambre : 

— Attends… tu aurais pu aller retrouver Kali en secret et passer du temps avec ta meilleure amie… mais tu as préféré acheter à manger, Nao.

— Oui, je souffle avec un sourire fier. 

— Mais… Pourquoi ?

— J'avais envie de fromage… et de trucs sucrés. 

   Dépité, mon frère me regarde longuement avant d'ajouter :

  — Franchement… parfois tu as des goûts… particuliers.

  Une nouvelle personne arrive dans la pièce et attrape Maël par le manche. 

— Oh ! Coucou Charlotte, fait mon frère avec un signe de main.

— T'as pas autre chose à faire au lieu de l'embêter ? 

— Euh...

—  Si, vas t'occuper de tes affaires. 

  Et elle traine son jeune frère hors de la pièce. 

—  Par là, la commère, crie ma sœur. 

— La commère ? C’est qui ?

La voix de Soren résonne dans le couloir jusqu'à la chambre.

— Toi crétin. Et mêlez-vous de vos affaires pour une fois, les engueule-t-elle. 

 Je mange ma crêpe au sucre alors que mon père me regarde dépité. 

— Bon, comme tu sembles en avoir rien à faire, je te propose quelque chose. 

— Qu'est-ce que c'est ?

— Un combat. Toi contre moi. Si je gagne, tu dois lire le livre que je t'ai donné il y a un mois et me faire un résumé d'au moins cinq pages.

— Et si je gagne ? 

— Tu pourras faire tout ce que tu veux pendant un mois. Et j'arrêterai de te courir après pendant cette période. 

— Et tu abandonne l'idée de me mettre sur le trône ?

— Très bien.

— Refuse, intervient mon oncle Marius. Tu vas te faire tuer, ou au mieux blessé. Mais dans tous les cas, tu vas perdre. 

— J'accepte. 

  Face à face, sabre à la main, j'attends le signal. C'est un combat avec de vraies lames. J'ai l’héritage familial que mon père m’a donné il y a près de trois mois. Mon père, lui, a son arme personnel. 

   Tylor est l'arbitre. 

— Je répète les règles du combat. Celui-ci oppose Alxas Gilbert Torres, l'actuel roi, à Nao Joseph Torres son fils, le troisième prince et potentiel héritier du trône royal. Ils vont se battre avec leurs sabres. Le premier qui n'est plus en état de se battre perd. Conformément aux règles, si une personne perd la vie au cours de cette confrontation, l'autre ne sera pas reconnu comme responsable.

 Il donne le signal. Je dégaine. En face, mon père fait de même. 

  En une fraction de seconde, il fonce sur moi, sabre au clair. Je le contre. Il attaque, je me défend. Puis les rôles s'inversent. C'est à lui de parer mes assauts. Mais cette fois, il ne le fait pas. Il se décale de quelques pas, passe sur le côté et me fait un croche-pied. Mon dos claque contre le sol. Il m'arrache le sabre des mains et le lance quelques mètres plus loin. Au-dessus de moi, il tente de me donner un coup de poing, mais je le contre. Je parviens à me relever et cours vers ma lame que j'empoigne. 

   À l'aide de celle-ci, je tente d'attaquer mon père. Mais je ne réussis pas.

  — Ah oui c'est vrai, elle me reconnait encore comme son propriétaire. Donc tu ne peux pas me blesser avec, m'explique-t-il. 

 Les lames se cognent dans un bruit métallique. Je ne sais trop comment, mais je me retrouve assis par terre. La pointe de mon sabre est pointé sur la gorge de mon père. 

— Je crois que je viens de me faire trahir par une fichu lame. 

  Ses yeux gris clair devinrent vert. Sa vitesse augmente. Il recule pour mieux revenir à la charge. Forcé, moi aussi j'active mon pouvoir, me relève et je lâche mon arme pour me battre avec mes mains comme mon père. Il me donne plusieurs coups que j'encaisse. À mon tour, je martèle son abdomen. Il m'attrape par la taille et me projette par terre. Ma tête frappe violemment le sol. Ma vision devient trouble. Et puis plus rien.

   Allongé sur quelque chose de confortable, les yeux fermés, je sens une main caresser mon visage. Malgré l'horrible mal de tête qui m'assaille, je tente d'ouvrir mes yeux. Après quelques tentatives, j'y parviens enfin. 

  La tête de Alwan apparait dans mon champ de vision.

— Bon retour parmi les vivants, plaisante-t-il. 

Je porte une main à ma tête.

— Ta tête a violemment cogné contre le sol. Tu es resté inconscient pendant un petit moment.

— Ça fait mal, murmuré-je encore un peu sonnée.

— C'est normal, m'explique Alwan. Tu peux également avoir des vertiges. Si tu vomis ou si tu saigne du nez, préviens quelqu’un tout de suite.

  La porte de la chambre s’ouvre et mon oncle Marius entre. 

— Tu à battu ton record de connerie en un rien de temps, me félicite-t-il. T'as eu de la chance sur ce coup-là. Tu es resté inconscient trois heures.

— La prochaine fois, dis-je faiblement. Rappelle-moi de toujours t'écouter.

   Dans le couloir, des pas de course s’approchent.

— Nao ! s'exclame quelqu’un. 

 Mon père affiche une mine inquiète.

— Ça va ? Je ne t'ai pas fait trop mal ?

— J'avoue que j'ai perdu, je me résigne en me rappelant comment je me suis retrouvédans cet état. 

   Mon père me regarde les larmes aux yeux. 

— Désolé… C'était complètement idiot de ma part.

— Espèce de débile, de qui tiens-tu ce comportement complètement irréfléchi ? 

  Mon oncle pointe du doigt son petit frère. 

— C'est de toi qu'il tient.

   Bon, maintenant je n'ai pas le choix. Je vais finir sur le trône comme le veut mon père.

   Je tremble a cette idée. Avec difficulté, je me mets en position assise et évite les regards.

— A… Al…wan… 

— Nao, ça ne va pas ? s'inquiète-t-il aussitôt. 

  D'un faible signe de tête, je signifie que non. 

   Je me mets à pleurer et à me balancer. Alwan comprend rapidement et fait signe aux autres de se taire. 

   Il enroule ses bras autour de mes épaules et me rassure. Je tente de maîtriser mes tremblements mais ils sont  incontrôlables. 

J'ai des sueurs froides et je respire anormalement vite. J'ai l'impression que mon cœur va exploser. Mes pleurs et tremblements deviennent de plus en plus violents. Je me calme après plusieurs minutes. Je suis extrêmement fatigué, incapable de faire de mouvement. Je suis perdu, je ne sais plus vraiment où je me trouve. Je sais seulement que Alwan est resté à mes côtés tout le long de ma crise d'angoisse.

J'entends des voix autour de moi mais je suis incapable de comprendre. Les tremblements recommencent. 

 J'ignore comment, mais quelqu'un les fait taire, en accompagnant mon balancement régulier qui me calme. Je finis par m'endormir.

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