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Nao_Yaya
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Chapitre 29 : La famille Torres

PDV Alxas 

 Mes yeux papillonnent et je jette un regard autour de moi. Je suis dans la chambre de Ty. Sous les draps, je m'étire et ma main touche quelque chose. Plutôt quelqu'un. Je me tourne alors dans cette direction. 

 Endormi, le visage paisible, c'est Tylor. Je me mets face à lui et me blottit contre son corps chaud. Ty passe son bras par-dessus mes épaules et se rapproche.

 Lentement, il ouvre les yeux et me détaille du regard. 

- Il est quelle heure ? murmure-il.

  Je me redresse, attrape mon téléphone qui est posé sur la table de chevet et regarde l'heure.

- Six heures et demie. 

 Tylor referme les yeux et dit :

- Tu ferais mieux de retourner dans ta chambre avant que tout le monde se réveille.

 Je hoche la tête. Je me lève du lit et m'approche pour lui demander un bisou.

- À tout à l'heure, me dit-il après m'avoir embrassé.

 Sans faire de bruit, je quitte la pièce. Je remarque que j'ai dormi presque habillé de mes vêtements de la veille.

 Je me dirige vers ma salle de bain et prends une douche rapide avant de me changer. Je croise de mon reflet dans le miroir. À ce moment-là, Lia entre dans la salle de bain. Je l'évite et sort de la pièce. Ty m'attend dans le couloir. 

 Un jeune d'un vingtaine d'années se tient debout. Bien habillé, il ressemble à Tylor et Alwan. Les yeux clairs semblables à ceux de son père, les mêmes traits que son frère. C'est William Dataro. Le prochain conseiller du futur roi. 

- Will ? Tu fais quoi ici ? questionne Tylor... 

- J'en pouvais plus de rester enfermé à la maison à étudier. Surtout avec grand-père, explique William. En plus, ce n'est plus la même chose à la maison depuis ...

- Oh .. je vois. 

 Soren sort de sa chambre. Il se dirige vers Will et passe un bras autour des épaules de William pour l'entraîner à sa suite. 

- Dans ce cas là, viens avec moi pour apprendre avec les écrits des anciens conseillers royaux.

- Désolé ! lance Alwan qui vient de sortir de sa chambre.

 En effet, ce n'est pas William qui doit succéder à son père, mais Alwan. Il a même étudié pour ces raisons-là. Mais il y a douze ans, Alwan a changé d'avis lorsque sa mère perdit la vie suite à un accident de la voie publique et a décidé de s'engager et de suivre une formation pour devenir garde. C'est ainsi que son frère cadet William est devenu l'héritier de la famille Dataro. 

 Alwan se dirige vers la salle à manger. Je fais quelques pas pour le rattraper. 

- Comment va Nao ?

- Il dort encore.

- Quand il se réveillera, passez dans mon bureau.

 Assis à mon bureau, je lis un document. Installé sur l'un des fauteuils, Marius discute avec Tylor.

- Tu lis quoi ? 

- Les rapports des évènements d'hier soir, déclaré-je.

  Ty vient à mes côtés et commence à lire par-dessus mon épaule. Je lui jette un rapide coup d'œil. Ses lunettes sur le nez, les cheveux coiffés en arrière, il est concentré.

- Pourquoi il se passe toujours des choses horribles près de cette maison ? soufflé-je.

 Tous deux silencieux savent exactement de quoi je parle.

 Je serre la main de Ty sur mon épaule.

 Tout a commencé avec le mariage de mes parents. Un mariage arrangé. Tout allait bien, ils avaient même fini par développer des sentiments réciproques. Jusqu'à ma naissance, quatre ans après celle de mon frère. En raison de problèmes de santé, ma mère passait beaucoup de temps alitée. Alors, mon père a décidé de faire construire un endroit calme, où elle pourrait se reposer.

 Avec mon frère, nous avons passé la majeure partie de notre enfance là-bas, loin de mon père.

 Ma mère voulait nous élever de la même manière, sans faire de favoritisme. C'est là que les problèmes ont commencé. Ils se disputaient presque tous les jours. Marius, alors alors à peine âgé de dix ans, m'éleva seul avec l'aide de la nounou. Arthur, aussi, mon ancien garde du corps a beaucoup participé à mon éducation. 

 Au fil des années, les choses ont empiré. Mon géniteur frappait ma mère et mon frère subissait aussi des coups à chaque échec de sa part. Lorsqu'il était en colère, il se defoulait sur moi.

  Le pire, ce fut quand Marius avait dix-neuf ans. Il prit alors une grande décision. Il renonça au trône. Le même soir où il l'annonça nos parents, il fit également son coming out aromantic et asexuel. Il se fit renier par notre géniteur. Mon frère quitta alors le domicile familial pendant deux ans et fit le tour du monde. Alors âgé de quatorze ans, je devins prince héritier. À mes seize ans, Marius rentra. Il prit un appartement en ville. 

 Quelques années plus tard, mon père abdiqua. Je devins alors roi. Et la dernière dispute de mes parents eut lieu le même soir. 

 Furieux que cela ne soit pas Marius qui lui succède, il frappa une nouvelle fois ma mère en lui rejetant la faute dessus. Et sous le coup de la colère, l'ancien roi la poussa dans les escaliers. Ce jour-là maman perdit la vie. Après m'avoir marié de force avec Lia et suite à la naissance des jumeaux, mon géniteur mit fin à ses jours. 

 C'est de ma faute. J'aurais dû le faire enfermer dès le début pour tous ses crimes. Si je l'avais fait, rien de tout ça ne serait arrivé. 

Je sens contre mes joues de grandes larmes chaudes couler. Si je l'avais fait, maman ne serait pas morte et papa ne se serait pas suicidé. 

- J'aurais dû aller à la maison, ce soir-là. Comme ça, c'est moi qu'il aurait tué, pas maman. En disant cela, je regarde mon frère. 

 Allongé sur le canapé de mon bureau, je regarde le plafond la tête sur les genoux de mon amant. Celui-ci joue avec mes cheveux. Son visage apparait dans mon champ de vision. Avec délicatesse, Tylor dépose un baiser au coin de mes lèvres. Il me caresse la joue de son pouce. 

- Ça va mieux ? me demande doucement Tylor.

 Avec lenteur, je hoche la tête. M'apprêtant à parler, je me racle la gorge.

 La porte du bureau s'ouvre. Pris de panique, je me redresse brusquement. Mon frère aîné Marius nous regarde, puis part fouiller dans la bibliothèque avant de me montrer un tas de feuilles. 

- J'avais juste... oublié de récupérer ça.

 Sans rien ajouter, il sort. 

- Et la prochaine fois toque, lui crié-je avant qu'il ne referme la porte derrière lui.

 Taylor rit et glisse jusqu'à moi. Il me prend par la taille et pose son menton sur mon épaule. Les yeux pétillants, il me regarde avec tendresse. Je me retourne et pose ma paume contre sa joue. 

- Je peux t'embrasser ? demandé-je à voix basse. 

- Oui. 

 J'approche mes lèvres des siennes et les scellent ensemble. À bout de souffle, je m'éloigne. Mon amant ne me quitte pas des yeux. 

Je tourne la tête vers le bureau. Depuis plusieurs jours, la pile de papier ne fait que s'agrandir. 

 J'entre dans ma chambre. Face au miroir, je contemple mon portrait. Mes cheveux noirs, les mêmes que ceux de mon frère et mon fils Nao. Et maman. Mes yeux gris clair sont gonflés. Ça se voit énormément. Ses iris, je les ai transmis à mes deux premiers enfants. À chaque fois que les jumeaux me regardent, je suis troublé. Ça me rappelle la manière qu'avait mon géniteur de me regarder. Avec horreur et dégoût. Je commence à retirer mon blazer et la cravate, quand la porte de la chambre s'ouvre. Lia entre et elle s'arrête en me voyant. 

- Alxas, ça va ? dit-elle doucement. 

 Elle s'approche et s'apprête à poser sa main sur mon épaule, quand je recule de plusieurs pas. 

- Tu as pleuré ? chuchote-t-elle. 

 Je détourne le regard.

- Ce n'est rien, je mens. Je vais aller prendre une douche. 

 Je prends de quoi me changer et me dirige vers la salle de bain. Déshabillé, je me glisse sous l'eau chaude pendant quelques minutes. 

 Mon regard est attiré vers une cicatrice sur mon abdomen. Je l'effleure du bout de mes doigts. 

 Une fois habillé, je retourne dans la chambre.

Quelqu'un toque à la porte.

- Qui est-ce ? demande Liliane.

- Marius. Alxas est là ?

- Je suis là. Pourquoi ?

- Je peux te voir ?

 J'enfile un pull et mets mes chaussures avant d'ouvrir là porte et de sortir rejoindre mon frère dans le couloir. Tous les deux nous marchons en silence. Après quelques minutes, nous arrivons sur un petit balcon. 

 Mon frère s'assoit sur le sol glacée. Je fais de même.

- Tu t'en souviens, petits, on venait souvent ici pour regarder les étoiles ?

- Comment ne pas s'en souvenir, chuchoté-je. Une fois même, on s'est fait gronder car il était tard et qu'on devrait dormir. 

 Je lève la main vers le ciel, et je trace une ligne imaginaire du doigt. 

- Polaris, murmuré-je. Elle se trouve au bout de la constellation du petit ours. C'est la première étoile que tu m'a appris.

 Marius me regarde avec étonnement.

- Tu t'en rappelles ?

- Bien sûr.

 Un silence reposant vient s'installer. Nous regardons le ciel, les étoiles.

- Tu sais..., je brise le silence. Près de quarante ans plus tard, j'espère toujours que ce soit faux... Ce qu'il m'a dit ce jour-là.

- Alxas ...

- Mais... en voyant la manière dont il se comportait, dont il me parlait, me regardait. Je sais qu'il a dit la vérité. 

 La gorge nouée, les yeux brulants, je n'arrive plus à me retenir. J'éclate en sanglots. Sans rien dire, mon frère s'approche et me prend dans ses bras. Comme à chaque dispute de nos parents. Et comme après chaque engueulade avec Lia.

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