PDV Nao
Ça fait maintenant quelques semaines que Alwan et moi sommes ensemble.
Ce matin même, mon père nous à convoqué dans son bureau. En ce moment, ça fait pas mal de fois que j'y vais.
Accompagné de mon garde du corps, je suis devant la porte. Alwan donne quelques coups, avant d'entrer. Pour une fois, il n'y a pas mon oncle Marius ou le conseiller de mon père. Nous entrons et nous nous asseyons sur les chaises devant le bureau.
– Pour une fois, ce n'est pas à cause d'un problème personnel que je vous demande de venir, remarque t-il.
– C'est vrai. Alors, c'est pour quoi ? Demandai-je
A côté de moi, Alwan a l'air tendu. Discrètement, je glisse ma main dans la sienne.
– La fille cadette de la famille royale d'Affaroy se marie. Ils ont finalement choisi une autre personne. Nous devons donc envoyer un représentant. Je ne peux pas, Soren est également très occupé en ce moment. Charlotte et Maël ont un agenda plein et impossible de tout décalé. Marius, ça n'est même pas la peine d'y penser. Vous allez donc partir tous les deux, avec la délégation et William. Nous annonce mon père.
– Et ce n'est pas risqué avec les derniers événements ? demande Alwan.
– Je m'en occupe. Répond mon père. Vous partez dans trois jours. Vous resterez une semaine sur place.
✩
Bagages à la main, je me dirige vers la voiture. Les sacs sont mis dans le coffre, et je prends place dans le véhicule. Devant moi, assis sur le siège passager avant se trouve mon garde du corps. A l'arrière, il y a William, le frère de Alwan. Nous discutons un peu lors du trajet. Rapidement, nous arrivons à l'aéroport et décollons.
Assis sur mon siège, je regarde l'étendue d'eau qui se dessine sous mes yeux. Alwan vient s'asseoir à côté de moi. Will s'ajoute également à nous.
Nous discutons tous les trois durant de longues minutes.
Alwan et moi, sommes dans l'obligation de faire attention à tous nos gestes à partir de maintenant, car nous ne sommes plus un simple couple, ni le prince et son garde du corps, mais les représentants du royaume de Torrsia.
Les quelques heures que durent le trajet se passent bien. J'ai pas mal parlé avec Al et Will, un peu dormi, et surtout gribouillé sur mon carnet de croquis.
Après l'atterrissage, une voiture est venue nous chercher. Au bout de plusieurs dizaines de minutes de route, nous sommes enfin arrivés à la capitale.
Nous sommes conduits jusqu'au bâtiment où logeront les invités de la famille royale.
C'est un bâtiment de cinq étages. On nous explique que les autres représentants des autres nations logerons dans la même structure. Un étage nous est entièrement dédié. Les grands couloirs sont décorés de manière à montrer aux visiteurs l'étendue de la richesse du royaume.
Conformément aux demandes de mon père, pour assurer ma protection, une suite nous est attribuée pour Alwan et moi. Les autres personnes qui nous accompagnent auront leur propre chambre dans le même couloir.
Nous nous séparons donc des autres. Mon garde du corps entre en premier et procède à une vérification totale des différentes pièces. Seulement après son signal j'entre.
Devant moi se dresse un magnifique salon. Des tableaux d'une fortune inestimable sont accrochés aux murs. Le mobilier est tout aussi luxueux que tout le reste.
De chaque côté des murs du salon se trouvent deux portes.
– Il y a une chambre et une salle de bain de chaque côté m'explique Alwan.
Je me dirige donc vers une des portes et l'ouvre. Une grande chambre apparaît devant moi. Un immense lit au milieu, de chaque côté, une table de chevet ainsi qu'une lampe s'y trouvent. Un peu plus loin, une table et une chaise permettent de travailler tout en admirant la belle vue.
Je pose mon sac sur la chaise et pars m'allonger sur le lit.
– Un banquet est prévu à 20h pour célébrer l'arrivée des différents représentants de chaque nation m'explique mon garde du corps.
– Réveille moi une heure et demie avant.
✩
Encore endormi, je sens qu'on me secoue légèrement. Une voix se fraye un passage jusqu'à mon cerveau.
– Prince, réveillez-vous. Nao !
A l'entente de mon prénom, je sursaute.
– Ça va ? Me demande Alwan en me voyant faire un petit bond.
– Il est quelle heure ?
– 18h30.
Je me lève du lit et part en direction de la salle de bain. Rapidement, prends une douche, puis m'habille d'une des tenues qui a été préparé spécialement pour l'occasion. Il s'agit d'une tenue qui arbore les couleurs de Torrsia. De couleur violette et noir, sur le col de la veste de blazer se trouve le sybole de ma famille. Une petite tour de couleur foncé, rappelant le lieu de naissance du premier roi. Au moment de me coiffer, je suis pris d'une seconde d'hésitation.
– Alwan, tu peux venir s'il te plaît ?
– Oui, qu'il y a-t-il ?
– La coiffure que tu m'as fait la dernière fois, tu peux me montrer comment la faire ?
Il entre dans la salle de bain. Alwan pose sa main par-dessus la mienne, et avec des explications, il me montre.
– Et là, tu ramènes cette mèche par la, m'explique t-il.
– Super, merci.
Pour réponse, il dépose un bisou sur mon front avant de repartir pour continuer à se préparer.
Je sors de la salle de bain et me rends dans la pièce principale de la suite. Assis sur le canapé, j'attends que Alwan finisse de se préparer. Après quelques minutes, il entre dans le salon. Je lève le nez de l'écran de mon téléphone pour l'observer.
Alwan est vêtu d'un costume aux couleurs bleu marine avec des details en blanc. Ses cheveux sont plaqués et noués avec soin. Ses chaussures sont neuves. Il s'agit d'une paire qu'il porte qu'à de rares occasions.
Une fois prêts, nous descendons dans la grande salle au rez-de-chaussée. Après avoir trouvé notre groupe, nous nous dirigeons vers la salle de réception ou se déroule le banquet d'arrivée pour les invités étrangers.
Une grande table est dressée. Dessus se trouvent toute sorte de plats, de différents pays. Je prends place, Alwan s'installe sur la chaise d'à côté. Je commence à discuter avec mon voisin, une des personnes qui nous accompagnent. C'est un des hommes de mon oncle.
Le dîner se passa sans encombre. J'ai passé une bonne partie de la soirée à parler avec différentes personnes. Plus par obligation que par choix. William, lui, habitué aux réception depuis l'annonce de sa succession à son père, est bien plus à l'aise que moi. Au bout de deux heures, le banquet s'est enfin terminé. Accompagné d'Alwan, je remonte dans la suite, et troque mon costume pour une tenue plus confortable.
A moitié allongé sur le canapé, Alwan lit un livre, tandis que moi, je regarde un film sur mon téléphone.
Au bout d'un moment, son téléphone sonne. Il s'agit d'un appel de son grand-père. Il se lève et dit :
– Je vais faire un petit tour dehors. Je serai rapide.
Ça fait un bon moment que Alwan est descendu. Il a dit qu'il ferait vite, mais je commence à m'inquiéter. Je décide d'y aller. J'enfile le premier pull qui me passe sous la main. Il est bien trop grand pour moi. C'est celui de mon amant. Je sors de la chambre, puis me dirige vers les escaliers et descends. Dehors, je l'aperçois, assis sur les marches. Je m'approche. M'entendant arriver, il tourne la tête.
Ses iris de teinte émeraude rencontrent les miens, de couleur corbeau. Je m'assis à côté de lui, et pose ma tête sur son épaule.
– prince... quelqu'un pourrait nous voir.
– Ne t'inquiètes pas, il est tard, tout le monde doit être en train de dormir.
Alwan passe son bras derrière mon dos, et pose sa main sur mon épaule. Nous restons comme ça pendant un petit moment. Je me lève, descends quelques marches et me place devant mon garde du corps. Celui-ci regarde nos pieds.
– ça va ? T'a l'air ailleurs. Demandai-je en m'accroupissant.
– ça va, dit-il dans un souffle. C'est juste... Mon grand-père...
Je hoche la tête pour l'encourager à continuer.
– Il veut que je me marie.
Il relève la tête.
– Mais il ne veut pas comprendre que... Je ne lui ai rien dit bien-sûr, mais, il m'emmerde avec ça.
Je hoche la tête.
Alwan pose sa main sur ma joue.
– Ne t'en fais pas. Je trouverais un moyen;
Puis, il se lève. Je suis le mouvement.
– On devait aller se coucher..il se fait tard et on doit se réveiller tôt demain.
Et nous rentrons dans le bâtiment. Alwan appuie sur le bouton de l'ascenseur, et ses portes s'ouvrent. Nous montons dans la cage de fer et les portes se referment.
Et sans prévenir, il m'enlace. Je lui rends son étreinte. Il approche ses lèvres des miennes et m'embrasse. Quand la porte se retrouve, il attrape ma main et me conduit jusqu'à nos appartements. La salle est légèrement éclairée par une petite lampe. Alwan m'emmène jusqu'à mon lit, tout en continuant de m'embrasser.
Il passe sa main sous mon pull, près à aller plus loin, mais je le repousse.
– Je n'en ai pas envie. Je...ne suis pas encore prêt.
– Vous n'avez pas besoin de vous justifier, me rassure t-il. Dites simplement que vous n'avez pas envie, et j'arrêterai.
– tu ... Peut passer la nuit avec moi ? Chuchotai-je d'une voix hésitante.
– D'accord.
Je pars vers l'endroit où est posé ma valise ainsi que mon sac. Je prends mes affaires et pars me changer dans la salle de bain. Lorsque je suis de retour dans ma chambre, Alwan m'attend, vêtu d'un simple jogging.
Je me glisse sous les draps. Il fait de même. Je m'approche de lui, et pose ma main sur sa cicatrice sous son œil.
– Je peux te poser une question ?
– Allez-y.
– Comment tu l'as fait ?
– Quand j'avais dix-huit ans, un jour je m'entraînais avec d'autres gardes. C'était un combat à l'épée. On s'exerçait à l'escrime. Fin, c'est la tradition, tu la connais bien. Avec de vraies lames. La personne que j'ai affronté n'a pas spécialement aimé le fait que j'avais près de la moitié de son âge, mais que j'étais meilleur que lui. Il m'a foncé dessus en brandissant son épée. J'étais dos à lui. Mais à ce moment, je me suis retournée. J'ai donc pris le coup sous l'œil.
– Et, que lui est-il arrivé ?
– Je sais juste qu'il a été renvoyé, et sanctionnée.
– D'accord.
Je me redresse légèrement, et dépose un bisou sur sa joue. La tête posée sur son torse, je finis bien vite par m'endormir.
La chambre est plongée dans une légère obscurité. A travers mes paupières fermées, je peux apercevoir les quelques rayons de soleil qui n'ont pas été arrêtés par les rideaux.
En ouvrant les paupières, la première chose que je vois, est un joli visage. Alwan est allongé à côté de moi. Je m'approche de lui et le serre dans mes bras. Quelques minutes après, son réveil sonne. Il ouvre les yeux et tend la main pour récupérer son téléphone afin de désactiver son réveil.
– Bien dormi ? murmure t-il.
– Oui, dis-je en m'étirant.
Il se lève et sort du lit. Torse nu, je peux voir ses abdos légèrement dessiner. Au niveau de sa clavicule gauche se trouve un tatouage. Un magnifique aigle qui bat des ailes, tenant entre ses griffes un sabre sur lequel est enroulé plusieurs fleurs.
– Je ne savais pas que tu as un tatouage, dit -je.
Alwan qui s'apprêtait à mettre sa chemise, relève la tête et me regarde, tout en souriant.
– Ça a une signification particulière ? Demandai-je
– L'aigle symbolise la puissance, la guerre, la fierté et l'élévation spirituelle. Le sabre, pour lui, c'est la justice et l'honneur. La fleur de glaïeul est synonyme de force, de victoire et de fierté. Sur la clavicule gauche, car c'est le côté de cœur. Ses trois symboles réunis, pour moi, signifient beaucoup. Toujours être fort pour être victorieux, se battre pour établir justice et honneur.
Je fixe mon amant droit dans les pupilles. Il a les yeux pétillants
– Il y a une autre signification n'est ce pas ? murmurai-je.
– En effet, me répond celui-ci. Mais tu la découvriras bien vite.
En disant ses derniers mots, il s'était approché. Sa chemise à moitié déboutonnée, les cheveux détachés, positionnés au-dessus de moi, son regard brillant de malice, il m'embrasse.