PDV Nao
Allongé depuis quelques heures déjà, je me retourne une fois de plus. Je n'arrive pas à dormir. Je me suis réveillé après quelques heures de sommeil. J'ai besoin de sommeil, je suis fatigué, mais je n'y arrive pas.
J'entends des pas derrière moi. Je me retourne. Alwan se tient alors devant moi. Je me redresse.
– Vous vous sentez mieux ? Me demande-t-il d'un ton bas.
Je lui assure que je vais mieux.
– Je vais vous laisser vous reposer.
Il se retourne, s'apprêtant à s'éloigner de mon lit et à quitter la chambre.
Je lève mon bras, et attrape sa manche. Alwan s'immobilise net, et tourne sa tête vers moi.
– Tu … tu peux rester ? Chuchotai-je.
Il revient se placer à côté de mon lit. J'ouvre ma bouche pour parler, mais une douleur m'atteint à la poitrine. J'amène ma main vers cet endroit et me penche en avant. Il m'est difficile de respirer.
– Prince…
Alwan pose une main sur mon dos, l'autre sur mon épaule et m'aide à me rallonger.
– Je vais chercher quelqu'un…
– Non, s'il te plaît, c'est juste mon pouvoir.
– Raison de plus, insiste t il.
Je suis pris d'une quinte de toux. Je me redresse, tandis qu'Alwan attrape la bouteille d'eau qui est posée sur ma table de chevet. Il ouvre la bouteille et me la tend. Je la saisis d'une main tremblante et commence à boire. J'avale de travers, et tousse encore.
– Buvez doucement.
Après avoir bu quelques gorgées de plus, je repose la bouteille.
Je suis pris de nausées. Je tente de me lever, mais mes jambes me permettent à peine de tenir debout. Mon garde du corps me rattrape avant que je tombe.
– Prince, vous devez vraiment vous reposer… vous êtes tout pâle, vous allez bien ?
– Je.. je crois que je vais vomir, réussi-je articuler.
Aussitôt, il m'attrape et me porte jusqu'à la salle de bain, collé à ma chambre. Il me dépose devant la cuvette des toilettes. Je me penche en avant, et vomi tout le contenu de mon estomac.
De sa main, Alwan entreprend des petits mouvements circulaire sur mon dos, afin de m'apaiser.
A côté de moi, je le sens se lever. Il attrape des mouchoirs et me les donne. Je m'essuie la bouche. A mon tour, je me mets debout sur mes deux pieds en m'appuyant sur le mur. Je tire la chasse d'eau, et va vers Alwan.
Alwan me tend ma brosse à dents, avec du dentifrice dessus. Je me rince la bouche, brosse mes dents, puis retourne dans la chambre, me réinstalle sur le lit et remonte ma couverture jusqu'aux épaules.
Mon garde du corps s'approche et me couvre d'un plaid.
– Reposez vous.
✩
Quelques heures plus tard, lorsque je rouvre les yeux, un médecin est à mon chevet.
– Vous vous sentez mieux prince ?
Je fais oui de la tête.
– On m'a rapporté que vous aviez vomis, et que votre température corporelle avait encore augmenté. Vous devez vraiment vous reposer.
Il se redresse, pret a quitté la pièce, quand d'une voix tremblante, je me met a parler :
– Je n'y arrive pas…. Je veux dormir, je suis fatigué, mais je n'arrive pas à dormir.
– Très bien, je vois.
De son sac, il sort une petite fiole, et la pose sur ma table de nuit.
– Un sédatif. A prendre une heure ou deux avant de se coucher. Quelques gouttes suffisent, et de préférence, à faire diluer dans un peu d'eau.
Et il quitte la pièce. Alwan en profite pour entrer.
– Ça va ?
– Oui.
Il s'approche, et s'assoit sur le bord du lit. Il se tient droit, légèrement dos à moi.
D'une main hésitante, il touche mon front. Au contacte de sa peau froide contre la mienne qui est brûlante, je ferme les yeux.
– Vous devez vous reposer.
– Je n'y arrive pas, chuchotais-je.
– Pourquoi ?
– J'ai peur, avouait-je.
– Comment ça ?
Je prends un grande inspiration avant de me lancer :
– Tout ça, c'est… effrayant. Fin, la tentative d'assassinat, j'ai vraiment cru que… j'allais y passer. Heureusement que tu es arrivé à temps. Et puis, si…. c'est vraiment un traître qui l'a fait entrer, ça peut être n'importe qui. Le sabre aussi… aussi, les demandes en mariage. Mon père en a reçu. Pour le moment, il s’en occupe, mais après, qu'est-ce qui va se passer ? J'ai peur Alwan, craquai-je. Ça me fait peur. Je n'ai jamais voulu tout ça.
Je détourne le regard, trop honteux de ne pas être à la hauteur des attentes des autres. Et surtout des siennes.
A côté de moi, mon garde du corps est silencieux. Il se tourne, afin d'être bien en face. Ses mains se déposent sur mes épaules. Il m’oblige à lever la tête et plonge son regard, dans le mien. De ses prunelles de teinte émeraude, il fixe les miens aussi sombre qu'un trou noir qui detrut tout sur son passage.
– Ne vous inquiétez pas, chuchotte Alwan tout bas. Je ferai en sorte qu'il ne vous arrive rien. Vous protéger, c'est mon travail. Jusqu'à ce que la mort sépare. Et je compte bien aller jusqu'au bout. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous garder en sécurité. Je vous le promets.
Des larmes me montent aux yeux. Lentement, je passe mes bras derrière son dos, rapproche ma tête, et la pose sur son épaule.
– Merci… de me soutenir.
A son tour, Alwan me rend mon étreinte.
– Reposez vous maintenant.
Il se sépare de moi. Alwan attend jusqu'à ce que je m'allonge. Il me borde et à ma demande, attend que je m’endorme avant de partir.
Dans un sommeil presque profond, je sens contre ma joue quelque chose de chaud. La porte s’ouvre et une voix, celle de mon père résonne faiblement dans la pièce.
– Alwan, comment il va ?
– C'est son pouvoir. Je pense que son anxiété joue aussi.
Et tous deux quittent la pièce.