PDV Nao
J'erre dans les couloirs immenses du palais. Une personne s'approche de moi. Il a les iris verts et des cheveux courts. Sous son œil, il a une grande cicatrice qui suit la courbure de son visage. Il me semble que la tenue qu'il porte est l'uniforme des gardes royal.
– Vous êtes perdu ? me demande-t-il.
– Euh oui… murmurai-je. Vous savez où est le bureau de mon père… euh du roi pardon…
– C'est par là.
Il me fait signe de le suivre. Hésitant, je marche derrière lui. Il passe par plusieurs couloirs tout aussi semblables les uns aux autres avant d'arriver devant une porte. Il toque et quelques secondes plus tard, une voix nous dit d'entrée.
L'homme ouvre la porte, et j'aperçois mon père, assis à son bureau. Il nous fait signe d'entrer.
Je m'exécute.
Le conseiller de mon père s'approche du garde et lui chuchote quelque chose.
Mon père se lève de son bureau et vient vers nous. Il me désigne et dit :
– Tu as déjà fait la rencontre de mon fils.
Le grade se tourne vers moi et dit :
– Je suis votre garde du corps, Alwan Dataro, enchanté.
En disant cela s'incline.
Le conseiller de mon père dépose une main sur l'épaule du dénommé Alwan et lui parle.
– Va régler les derniers détails et reviens.
Mon père ajoute en rigolant :
– les pauvres, ils sont perdus sans toi.
Alwan s'approche de la porte et s'incline encore une fois.
– Eh bien, je dois me retirer.
Et il sort du bureau. Je me tourne vers mon père.
– Il est au courant.
Je comprends tout de suite de quoi il parle. Une inquiétude me prend. Et si ça le dérange ? Si il n'est pas aimable avec moi pour cette raison ?
Mon père semble s'en rendre compte.
– Ne t'inquiètes pas, il est digne de confiance.
Près de lui, le conseiller souffle un bon coup. Mon père se moque de lui.
– Il y a quelques années, il venait pleurer dans tes bras parce que son grand-père refusait de lui donner un gâteau.
– Et maintenant, il va devoir le protéger jusqu'à ce que la mort les séparent.
Le vieil ami de mon père souffle encore une fois.
Face a mon incompréhension, mon père m'explique :
– C'est son fils aîné.
– Ah d'accord.
✩
Je sors de la chambre qui m'a été attribuée. Devant, vêtu d'un costume, Alwan me dit bonjour. Je lui réponds. Je fais quelques pas. Il me suit de près, à une distance raisonnable. Après quelques dizaines de mètres, je m'arrête et me retourne.
– Euh… vous savez où est la salle à manger ? Lui demandai-je. Vous pouvez me montrer le chemin ?
Hésitant, il fait quelques pas, puis passe devant moi et me guide.
– C'est que… je viens d'arriver et je ne suis pas encore habitué… me justifier-je.
– Ça se comprend. Les couloirs se ressemblent tous les un aux autres.
Une bonne partie du trajet est silencieux.
– Je… peut vous poser une question ?
– Bien-sûr.
– Vous avez quel âge ?
– J'ai dix-neuf ans.
Le reste du chemin se fait en silence.
Alwan pose sa main sur la poignée et ouvre une porte. Je remarque alors qu'à l'annulaire, il porte une alliance.
Lorsqu'il ouvre la porte, Mon père qui était en train de manger s'arrête et me fait signe d'approcher. J'obéis. A côté de lui, il tire une chaise et me fait asseoir.
Alwan allait repartir, mais mon père le retient.
– Assis-toi et mange un bout.
– Non vraiment, j'ai bien mangé ce matin, tente-t-il, mais mon père insiste.
– Aller, assieds toi.
Alors, Alwan prend place sur la chaise en face de moi. Il se sert un peu de pain et de confiture. J'en fais de même et essaie de manger un peu.
Un homme de la même tranche d'âge qu'Alwan arrive derrière lui et ébouriffe les cheveux de mon garde du corps.
– Félicitations pour tes fiançailles Al.
– Attention à mes cheveux, s'exclame Alwan. J'ai passé du temps à me coiffer.
A l'entente de ses mots, le garçon aux cheveux roux s'arrête et s'assoit à côté de lui. Lorsqu'il me voit, il devient froid et me dit bonjour par politesse seulement. D'autres personnes entrent dans la salle. Une fille blonde ainsi que son frère. Ils viennent se placer à côté de nous.
– Soren, passe-moi le pain, dit la fille.
Son frère le lui lance presque. Lorsque son frère lui demande aussi du pain, il éloigne le panier et refuse de lui donner.
– So, S'il te plaît, j'ai trop faim.
– Vient chercher.
Soren tient le panier loin de son jeune frère.
Le garçon, âgé de trois ans de plus que moi, se lève de sa chaise et essaie d'attraper la nourriture.
– Soren, arrête d'embêter ton frère, dit une voix grave.
Je me retourne et un homme aux cheveux noirs approche. Il était accompagné du vieil ami de mon père.
– T'en tire une tête au réveil Tylor !
L'intéressé souffle de fatigue et pointe du doigt la personne que j'ai vu à quelques reprises à la télé.
– Ton frère, dès le matin il se pointe dans ma chambre et me vole mes cravates.
Mon père rit.
– Tu ne veux pas aller t'en acheter à la place de les emprunter pour une durée indéterminée ?
Son frère fait un signe de la main.
– Laisse tomber.
– Ne me dit pas que t'as pas d'argent, t'est le riche de nous tous.
Soren avait reposé le pain sur la table. J'en profite alors pour me servir et donne un morceau à Maël, son frère.
– Alors, nous sommes frères ? Me dit celui-ci.
J'hoche la tête légèrement.
Voyant mon malaise, Charlotte me sourit tendis que son jumeau, Soren me lance un regard noir. Marius le remarque et engueule son neveu.
– Non, c'est bon, ce n'est pas grave, intervenait-je.
Soren me lance un nouveau regard.
– T'as pas besoin de me défendre. Avec ta voix de fille en plus.
Et il se lève de sa chaise. Marius, vraiment en colère, se lève à son tour mais mon père le retient.
– Laisse, je m'en occuperai plus tard, dit celui-ci.
Alwan me regarde et me sourit.
Petit à petit, la salle se vide, et il ne reste que Alwan, mon père, mon oncle, Tylor et moi. Mon oncle se penche vers moi et me demande si ça va. Je lui réponds que oui, même si ce n'est pas entièrement vrai. Il ne doit pas savoir.
– Dit…
– Oui ?
– vous … avez des enfants ? Fin comme, on parle peu de vous à la télé… Non désolé, oubliez.
– Mmh, je vois. Je suis célibataire sans enfants. Mais tu sais, tu n'as certe pas de cousins et de cousines à qui te confier. Et puis les trois autres, ça risque d'être difficile. Mais je suis ton oncle, alors, si mon neveu veut le parler, je suis à l'écoute. Je suis ouvert d'esprit, donc vraiment, n'hésite pas, me dit-il.
– D'accord…
Et je ne sais pour la combientième fois de la matinée, de nouvelles personnes entrent dans la pièce.
Un homme, qui a la même couleur de cheveux que Soren, et une femme qui ressemblent à Charlotte viennent s'assoir près de nous.
Mon père arrête alors de parler avec son ami et se tait, se faisant petit. La femme lui lance un regard noir, et peu de temps après, je reçois un aussi.
Elle semble très en colère. Ça se comprend après tout. Mon père lui impose ma présence, et également le fait que je suis le fils de mon père, mais pas le sien.
– Il est où So ? Demande l'homme roux.
– Parti, lui réponds Maël. Il doit être en train de bouder dans sa chambre.
– Et ou est… commence-t-il, mais mon père le coupe et me pointe du doigt.
– oh désolé, je ne t'avais pas vu ! Ça va ?
– Ça va… répondit-je, déstabilisé.
Je lance un regard qui demande de l'aide à Alwan et à mon père.
C'est mon père qui vient à mon secours.
– C'est le frère da Lia, ma femme, m'explique t-il.
Je hoche la tête. Il commence à me parler. Après quelques minutes d'échange, lui aussi à droit à un mauvais regard.
Mon père me tapote l'épaule de dit :
– Tu dois aller étudier.
Je me lève alors de mon siège, salue tout le monde et sort de la pièce. Mon garde du corps.