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Nao_Yaya
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Chapitre 28 : Nuit mouvementé

PDV Nao

L'autre signification, c'est...moi ?

Je lève la tête et remarque qu'Alwan me regarde. Il me sourit.

— Depuis quand ? je le questionne.

— Je me suis fait tatouer à vingt et un ans, il y a donc cinq ans.

— J'avais quinze ans.

— Au début, c'était une promesse que je m'étais faite dans le cadre du travail. Car une fois qu'un membre de la famille royale se voit attribuer un garde du corps, peu importe l'âge, cette personne doit assurer sa sécurité jusqu'à ce que la mort de l'un d'eux les sépare. C'est aussi une des raisons qui explique toutes les règles auxquelles je dois me plier. Mais qui aurait pu imaginer que quelques années plus tard, cela prendrait un tout autre sens.

— C'est vrai, chuchoté-je. D'ailleurs, je me demande combien de règles tu as enfreint par ma faute ?

  Alwan souffle et répond en rigolant :

—Beaucoup..?

— Beaucoup, comment ? demandé-je.

— Ne pas entretenir de relation amoureuse ou amicale avec un membre de la famille royale,  ne pas le tutoyer ni l'appeler par son prénom sans ajouter le titre honorifique qui lui est attribué, ne pas dormir dans la même pièce qu'un membre de la famille royale, ne pas avoir de rapports sexuels avec cette personne, ne pas établir de contact physique si la vie de la personne n'en dépend pas, énumère Alwan en comptant sur ses doigts.

— Ça en fait cinq.

— Pour le moment, dit Alwan. Et encore, ce sont les règles que je n'ai pas respectées et dont tu as connaissance, avoue-t-il.

  Je lui jette un regard interrogateur.

— Et bien, il se peut... qu'il y ait un peu plus de règles non respectées en réalité, dit-il en se grattant la tête et en affichant un sourire gêné. Après, il y a une règle qui a été brisée dès notre rencontre, m'explique-t-il. Mais ça, c'était sur ordre du roi.

  Il me faut un certain temps de réflexion, avant de finalement comprendre de quoi il parle.

— Tu veux dire .. ça ? dis-je en me désignant.

  D'un simple mouvement de tête, Alwan acquiesce.

Mon amant s'approche de moi et me prend dans ses bras. Il nous allonge sur le lit. Confortablement installé, Alwan a la tête posée sur mon ventre. Nous parlons un bon moment de sujets divers et variés.

— Ah non, je ne suis pas d'accord ! Les Converses sont bien mieux que les Vans.

— Pardon ? s'indigne faussement Alwan.

Il se tourne dos à moi, croise les bras et sous le ton de l'humour annonce qu'il boude.

Tout en riant, je me glisse jusqu'à lui et entoure sa taille de mes bras.

— Bisou de réconciliation ? proposé-je.

Aussitôt, Alwan se retourne et je presse mes lèvres contre les siennes.

Sous les chatouilles de mon amant, j'éclate de rire. Je me débats alors que Alwan me couvre de baisers.

Le soleil s'est couché depuis un bon moment déjà, et il est possible de voir dehors la cime des arbres grâce aux quelques faibles rayons de lumière de la lune.

Adossé contre le rebord de la fenêtre qui est ouverte, je profite de l'air frais du début du printemps en écoutant les récits d'enfance de mon amant.

— Et généralement, quand on faisait des cache-cache dans le palais, avec Will, Maël et les jumeaux, on se faisait gronder parce qu'on allait dans les endroits interdits.

D'un coup, un bruit sourd retentit et Alwan se redresse brusquement, éteint la lumière et s'approche de la fenêtre pour m'éloigner de celle-ci.

— C'était un coup de feu..., chuchote-t-il. Vu le bruit que ça a fait, c'est proche.

D'autres sons similaires s'ensuivent. Dans un bref instant de répit, des coups se font entendre contre la porte.

  Discrètement, je me faufile vers celle-ci et l'ouvre. Tylor, le père d'Alwan se tient debout sur le seuil.

— Vous avez entendu ? demande-t-il.

Pour seule réponse, d'autres tirs se font entendre. Alwan et moi nous regardons. Celui-ci referme la fenêtre, pendant que j'attrape les vêtements sur le sol et jette les siens à mon garde du corps. Il enfile son pull par-dessus son tee-shirt, attrape son arme qui était tombée et sort de la chambre. Je le suis. Nous descendons. Mon père, proche des fenêtres grandes ouvertes, essaie de regarder ce qu'il se passe dehors.

  Encore une fois, des explosions se font entendre. Pris par surprise, mon père recule de plusieurs pas. Durant les quelques secondes suivantes, plusieurs rafales de tirs se font entendre.

— Éloigne-toi des fenêtres, dis-je à mon père.

— Hein ?

  Il n'a pas le temps de dire un mot, qu'Alwan le bouscule, referme les vitres et les rideaux. Pour ma part, je fonce vérifier que la porte d'entrée est bien verrouillée. Une fois de plus, des bruits de tirs retentissent.

— Ils sont vraiment proches, chuchoté-je.

De vieux souvenirs de mon enfance dans les quartiers les plus défavorisés me reviennent en mémoire. Je me remémore cette fois où je me suis retrouvé dans une situation similaire.

  Mon père semble réfléchir à toute allure. Il parcourt la pièce du regard, et après une fraction de seconde, il se dirige vers un mur recouverts de cadres photos. Il décroche le plus grand. Derrière se trouve un coffre.

Alwan le rejoint lentement.

— Neuf novembre, murmure mon père après un temps de réflexion. Essaie 0911.

Alwan compose les chiffres donnés par mon père. Le coffre émet un léger bip et se déverrouille.

— La date d'anniversaire d'oncle Marius ? Pourquoi ? demandé-je.

— Longue histoire, me répond mon père.

— Qui sait utiliser une arme à feu ? intervient Alwan.

  Alexandre et Tylor se regardent étonnés.

— De ..., commence l'un.

— Je n'avais jamais remarqué, ni même imaginer..., lui répond le second.

— J'ai les bases, tente mon père.

  Alwan attrape l'un des pistolets dans le coffre et le lance en direction du roi. À mon tour, je tente le coup mais les trois autres me crient presque dessus.

— Hors de question que tu retouche cette merde ! lance violemment Alwan.

  Je me dirige alors vers ma veste et fouille les poches durant quelques secondes avant d'y sortir un couteau de poche.

  Proche de moi, la vitre se casse dans un bruit sourd. Je m'éloigne à temps, ce qui m'évite de me prendre des bouts de verre.

  Arme à la main, Alwan accourt vers moi et se place devant moi. Il éteint la lumière et m'attrape par le bras pour m'emmener loin des vitres.

— Qui est au courant que nous sommes ici ? demande-t-il.

  Mon père et son ami se regardent en silence.

— Quoi ? Vous n'avez prévenu personne ? crie Alwan.

D'autres tirs proches retentissent. Aussitôt, mon amant et mon père, arme à la main, réagissent. Canon pointé vers l'origine du son, ils attendent plusieurs minutes sans que rien ne se passe. Je sers mon poignard contre moi et me colle à Alwan.

  Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas retrouvé dans ce genre de situation.

De vieilles habitudes prennent le dessus. Je me cache derrière l'un des canapés. De loin, j'aperçois un mouvement. Une détonation étouffée brise le silence, et un courant d'air chatouille mon visage.

— Nao !

Mon père chuchote assez fortement pour que je puisse entendre.

  Je relève la tête et le regarde droit dans les yeux. Les siens sont humides. Discrètement, il s'approche de moi et me prend dans ses bras. De l'autre côté, Tylor nous regarde inquiet, tandis qu'une balle vient frôler le dessus du crâne de mon père.

— Comment va-t-on faire pour s'en sortir ? demande l'ami de mon père.

— Préviens une personne au palais qui peut nous aider tout de suite, lui répond Alwan.

  Tylor attrape son téléphone et pianote quelques dizaines de seconde sur l'écran avant de nous annoncer :

— Il ne reste plus qu'à espérer que ce crétin de Marius ne dort pas.

Après quelques minutes de silence, les tirs reprennent.

  Une bonne dizaine de minutes s'écoulent lentement.

  Pour la énième fois, des tirs se font entendre, puis la porte d'entrée s'ouvre. Alwan pointe son arme vers celle-ci et s'apprête à appuyer sur la gâchette quand la voix de mon oncle se fait entendre :

— Ty ?

— Je suis là ! répond le père de mon amant.

— La prochaine fois, préviens ! crie Alwan.

  La lumière s'allume et mon oncle Marius remarque l'arme pointée vers lui.

Après être sorti de la maison, je remarque un bon paquet de personnes. Certaines attachées au sol, d'autres armées les surveillent. Il y a également des traces de sang au sol.

  Apercevant le roi, une personne s'approche et s'excuse.

— Nous étions en train de poursuivre des braconniers quand ils se sont dirigés par ici.

— Et nous, un potentiel complice de l'incendie criminel qui a coûté la vie au demi-frère et à la mère du Prince Nao, intervient une autre personne.

— Et les braconniers rencontrant des assassins poursuivis par mes hommes, tous armés, ça s'est vite transformé en échange de tirs, explique Marius.

— Et les coups de feu qui nous visaient...

— Les assassins.

  Exténué, je m'assois sur un tapis de feuilles. Alwan s'approche et me demande inquiet :

— Ça va, tu n'es pas blessé ?

— Simplement fatigué.

— On vous laisse finir votre travail, annonce mon père. On va gentiment rentrer.

  Je me mets debout, m'apprêtant à avancer quand une main vient couvrir mes yeux et qu'un tir retentit non loin.

— Gardez les yeux fermés, chuchote la voix de mon garde du corps près de mon oreille.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? demandé-je.

— Une personne cachée a voulu vous poignarder. Je m'en suis occupé.

  La main quitte mon visage, se dépose sur mon épaule et me fait faire un demi tour.

  Je sens une présence rassurante à mes côtés. J'entrouvre les paupières et remarque qu'il s'agit d'Alwan. Je relève la tête et croise son regard.

— Désolé, je... ne voulais pas que vous voyiez quelqu'un mourir de mon arme.

Je hoche la tête. Il passe son bras derrière mon dos et l'encourage à avancer. Je ne peux m'empêcher de jeter un bref coup d'œil au cadavre. Un homme d'un âge proche de celui de mon père est étalé sur le sol. À côté, une flaque de sang, et entre ses deux yeux, une tâche rouge indiquant là où Alwan a fait feu.

  Vidé de l'intégralité de mon énergie, j'avance de quelques mètres avant de m'écrouler.

  Pour le reste, je ne me souviens pas de grand-chose. Juste que l'on m'a porté sur tout le trajet jusqu'à mon lit.

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