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Nao_Yaya
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Chapitre 3 : Ballade nocturne

PDV Tylor 

  Assis sur le bureau d'Alxas, je le regarde faire les cent pas. J'ai pourtant essayé de le rassurer, mais rien n'y fait. En soit, c'est normal, il s'inquiète pour son fils. De plus, même Marius qui arrive facilement a trouvé toutes sortes d'informations provenant d'une source fiable n'a rien pu faire. Ce qui m'inquiète, c'est que c'est rare qu'on ne sache rien. Car d'habitude, nous arrivons facilement à anticiper et prévoir plus ou moins une action. Or cette fois-ci, personne ne s'en doutait, et impossible d'accéder à quelconque information su l'assassin. C'est comme si c'était un endroit où le frère du roi n'avait pas accès, ou il ne peut placer ces hommes. 

 Je me lève et m'approche de sa Majesté. Je lui attrape les poignets, le placent ainsi face à moi. Mon regard bleu plonger dans le sien qui est gris, je prend une inspiration et lui parle : 

 – Alxas écoute. S'il te plaît, écoute moi. Non regarde moi. Ça va aller. Nao n'est plus un enfant. Il a bien survécu jusqu'ici non ? Alors tu n'as pas à t'en faire. Il est fort. Ce n'est pas comme il y a sept ans. Il est en sécurité, et il sait se défendre. C'est même mon fils qui lui a appris tout ce qu'il sait. Et tu le sais mieux que moi qu'il n'est pas surnommé '' le prodige de l'épée'' pour rien. 

 Le visage tourné vers le sol, Alxas hoche doucement la tête.

 – Je sais, je sais. Mais je ne peux m'empêcher de m'inquiéter. 

  Ses yeux rouges et ses cernes montrent qu'il n'a pas beaucoup dormi ces derniers jours. Je doute même qu'il ait réellement fermé l'œil depuis un certain temps. 

  Je franchis les quelques centimètres qui nous séparent et je le prends dans mes bras. Alxas répond à mon étreinte et pose son front contre mon épaule. De ma main, je frotte son dos. 

 – Ça va aller le rassurait-je. Ça va s'arranger. 

  Silencieux, Alxas ne dit rien. Je profite de ce temps calme et ferme les yeux un istant. Il se sépare de moi brusquement et annonce : 

 – Quelqu'un arrive. 

 Sentant une énergie familière près de nous, je recule de quelques pas et me tourne vers la porte. 

 – Je l'ai senti a l'instant. 

 En effet, quelques secondes plus tard, des coups se font entendre contre le panneau de la porte.

 – Entrée, ordonne Alxas. 

  La porte s'ouvre sur un homme aux cheveux grisonnants et aux yeux bleus. 

 – Duc Dataro, fit Alxas. 

 – Votre Majesté, dit-il en s'inclinant. J'ai appris pour le prince Nao. Comment va-t-il ? 

 Surpris, je me tourne vers Alxas. 

 Comment peut il être au courant, cette information n'est détenue que par un nombre limité de personnes ? 

 – Il va bien. Et comment cela se fait t-il que vous soyez au courant ? Nous n'avons pourtant pas diffusé l'information. 

 – Et bien, figurez vous que j'ai mes sources. 

  Le Duc balaye la pièce du regard. Il s'arrête à ma vue et un sourire malsain s'affiche sur son visage. 

 – Et mon fils, il ne vous dérange pas j'espère ? 

 – Non bien sûr que non, réponds aussitôt mon ami. 

 – Mais si cela arrive, ne vous dérangez surtout pas pour le sanctionner comme il se le doit. Ou je peux également m'en occuper. 

 – Je le sais très bien, mais je n'ai aucune raison de le réprimander. De plus, il fait très bien son travail, il m'aide beaucoup et me conseille avec soin, réplique Alxas avec un sourire forcé. 

 – Bien si vous le dites. A son expression, je pu deviner que mon père n'était pas très convaincu.

 – Et comment va mon petit-fils ? 

 – Il va bien, Alw... commençai-je. 

 – Il ne semble pas t'avoir adressé la parole ! Crie-t-il. 

  Par automatisme, j'eut un bref mouvement de recul, avant de baisser la tête. D'une voix tremblante je m'excuse : 

 – Désolé père, soufflai-je. Je ne parlerai plus sans votre accord. 

 – Bien, j'espère pour toi. 

Une vague de larmes menace de couler. Je ferme les yeux et inspire longuement. Mon pere se tourne vers Alxas et reprend. 

– Alors ? 

 – Ne vous en faites pas, Alxan se porte à merveille. 

  Mon géniteur consulte sa montre et dit : 

– Veuillez m'excuser, mais je vais devoir partir, je suis attendu. 

 – Ne vous excusez pas. 

 Alxas tend une main vers la porte et un sourir hypocrite accroché aux lèvres, il se met à parler : 

 – Je vous en prie, n'arrivez pas en retard à cause de moi. 

  Mon pere se dirige vers la porte tout en randant son sourir a Alxas. Avant de sortire de la salle, mon père ajoute : 

 – Pouvez-vous convaincre mon fils de se remarier ?  Voyez vous, cela fait quelques années maintenant que sa femme est morte.  Et il refuse de s'unir à nouveau. Et nous savons tous les deux, que dans ce milieu l'image familiale doit être parfaite. Dont un mari et une femme en vie.

  La porte se ferme. J'attends quelques secondes, puis mes jambes s'ecroulent sous mon poids, et un long soupir s'échappe de la bouche. 

  J'entends des pas s'approcher, puis des chaussures apparaissent dans mon champs de vision et Alxas vient s'agenouiller à mes côtés. 

 – Relevez-vous. Dit-je d'un ton sec. Vous n'avez pas à faire cela. 

 – Tylor... 

 La voix inquete de mon ami me fait culpabiliser. Je sent une maisn se poser sur mon epaule. 

 – S'il vous plaît, votre Majesté. Vous n'avez pas besoin de vous mettre à genoux pour quelqu'un comme moi. 

  Un sanglot m'échappe. Je m'accroche comme jamais à la manche d'Alxas. 

 – Mon père a raison. Je ne suis qu'un bon à rien. Je ne mérite rien. Pas même l'amour ou la reconnaissance de quelqu'un. 

 – Non. Ce n'est pas vrai, me rassure-t-il. Tu n'es pas un bon à rien, tu mérites beaucoup de choses. Et surtout d'être aimé. Peut-être que lui ne t'aime pas, mais tes fils eux t'aiment. De même pour mes enfants, Soren, Charlotte, Maël et Nao. Marius aussi. Et même moi, je t'aime.

  Alxas s'approche de moi et me prend dans ses bras. Après plusieurs longues minutes de pleures, son étreinte m'apaise et je manque de m'endormir. Au bout de quelques instants, je me sépare lentement de lui. 

 – Ça va ? me chuchote-t-il. 

  D'un mouvement de tête, je lui assure que oui. Alxas se lève. Il me tend une main. J'attrape son poignet. Il referme ses doigts autour de mon bras, il me tire doucement vers lui,  et me relève. 

  Une fois debout, je renifle et essuie mes larmes. Alxas me presse gentiment le bras. Je prends quelques grandes inspirations et me racle la gorge. 

 – Tu...Vous devez y aller. Vous risquez d'être en retard à votre réunion. 

✩ 

  Une fois la réunion terminée, je m'écroule dans le fauteuil à côté de celui du roi. Que c'est fatiguant ces réunions interminables. 

  Alxas se lève, et viens près de moi. 

 – Ça te dirait de sortir ce soir ? Comme quand nous étions jeunes, sortir en douce, en pleine nuit.

  Je sais qu'en réalité, il veut juste me remonter le moral. Alxas plonge son regard gris dans le mien de couleur bleu. Il m'observe attentivement. Comme ça fait un moment que je ne suis pas sorti librement, j'accepte. 

 – Très bien, à 1h du matin dans ta chambre ? 

 – Pas de problème. Mais avant, tu dois travailler lui rappelait-je. 

  Il me jette un regard noir tendis que je rit. 

– Il me semble que Nao reçoit des amis cette heure ci. Et si on allait les voir? Proposais-je. 

✩ 


  Dans les somptueux couloirs, je marche à quelques mètres derrière mon ami. Nous nous dirigeons vers le jardin d'hiver. Tous sont assis sur une nappe au sol, parlent et jouent à un jeux de société. Parmi les jeunes, se trouvaient Maël, Soren et Charlotte, les trois autres enfants d'Alxas. Alwan et William, mes fils, étaient également là. Mon vieil ami s'approche de ses enfants et s'assoit un instant aupres d'eux. 

 – Vous passez un bon moment ? Questionne-t-il. 

 A mon tour, je m'approche de mes fils. Ça faisait longtemps que je n' avais pas vu mon cadet. 

 – Ça va Will ? 

 – Super et toi ? 

– Ça va, soufflai-je en m'asseillant. 

 Alwan, mon fils aîné attrape une part de gâteau qui était posé près de lui. Il me la tend. 

 – Merci. 

 Je saisis le gâteau et de mes doigts, je le coupe en deux puis, mange une petite bouchée. Je jette un coup d'œil à ma montre. 

 – Bon, toi t'a une réunion qui t'attend, rappelait-je a Alxas tout en me levant. 

 Celui-ci soupire, se lève, salue les jeunes et repart vers son bureau. je le suit tout en mangeant ma part. Arriver près de son bureau, il se tourne vers moi et tend la main. 

 – Soit pas radin et passe le reste. 

 Sous le regard de mon ami, je mets en bouche le dernier morceau de gâteau et prends le temps de bien marcher. 

✩ 


  Assis dans l'obscurité, et seulement éclairé par le peu de lumière qu'émet la lampe, je regarde l'heure. Il est bientôt une heure. Je m'arrête donc d'écrire dans mon carnet et referme le tas de feuilles. Je me lève et part déposer mon carnet dans un des tiroirs de ma penderie. Puis, je retourne m'assoir sur la chaise. La porte de la pièce s'ouvre lentement sur mon meilleur ami. Celui-ci est vêtu d'une longue veste noir, par dessus un pull de la même couleur. Avec lenteur, il s'avance et vient vers moi. 

 – On y va ? demandai-je. 

 Alxas hoche la tête. 

  Je me lève et m'approche de la porte. Je sors dans le couloir sombre. Alxas me suit. Il marche près de moi. Nous sortons du bâtiment tout en discutant. Longeant les haies qui limitent le jardin, nous arrivons rapidement près du grand portail principal. A côté de celui-ci, se trouve un petit portillon. Alxas passe devant, et y entre un code. Le portillon s'ouvre, et nous sortons de l'enceinte du palais. 

  Après plusieurs minutes de marche silencieuse, en longeant la lisière de la forêt, j'aperçois un vieux ruban de tissu rouge flottant au vent. Nous nous engouffrons dans la forêt. Les grands arbres aux feuillages verts couvrent le ciel étoilé. En ce mois de février, il fait plutôt frais. Après quelques minutes à suivre le sentier, nous passons une barrière et continuons notre chemin. Une petite maison se dresse devant nous. Seul, au milieu de la clairière, cet endroit est calme. Alxas s'avance et sort un trousseau de clés de sa poche. Il déverrouille la porte, et entre dans la bâtisse. Je le suis. a l'entré, je retire mes chaussures et mon vieil ami accroche nos veste sur les portes manteaux avant d'enlever ses chaussures. 

  Le parquet grince sous nos pas. C'est une grande pièce. Au centre, il y a deux canapés face à face, ainsi qu'une cheminée placée au centre du mur. Plus loin, un escalier, qui mène à l'étage. Il y a différentes portes qui mènent à des chambres et à la salle de bain. La cuisine ouverte donne sur le salon. 

 Je me dirige vers le salon, et me pose sur l'un des canapés. Alxas, lui, va vers la cuisine. Assis sur le canapé, j'observe mon ami. 

  Au bout de quelques minutes, il revient avec deux tasses à la main. Il en dépose une sur la table basse et porte la seconde à ses lèvres. Je prends un verre et bois. Un liquide chaud et sucré envahit la gorge. C'était un chocolat chaud. 

  Nous buvons en silence jusqu'à que mon ami dit d'un air nostalgique : 

 – Ça faisait longtemps qu'on n'était pas venue ici. 

– Mmmh. 

  Je regarde autour de moi. C'est fou comme ça n'a pas changé depuis des années. Toujours les mêmes cadres, avec les mêmes photos. Toujours les mêmes décorations posées sur la cheminée, et de même pour les plantes jusqu'au placement des vieux meubles. 

  Fatigué, je m'allonge sur le canapé. Alxas vient s'asseoir à côté de moi au niveau de ma tête. Il passe sa main dans mes cheveux. 

  Au bout d'un moment, j'attrape un coussin près de moi et le lance à la figure de mon ami. Celui-ci me jette un regard noir, tendis que je ris. J'attrape un autre coussin et lui lance également mais cette fois-ci, Alxas l'intercepte et me le renvoie. Je me redresse en position assise, et essaie de prendre un autre oreiller, mais mon ami est plus rapide et le récupère avant. Il s'avance vers moi et me plaque la tête contre l'accoudoir. Il se place au-dessus de moi et met le coussin sur ma tête, et tente de m'étouffer. Je me débat, mais avec ses mains, il bloque les miennes au-dessus de ma tête. Il reproche son visage du mien. Nous sommes tellement proches que je peux sentir son souffle contre ma peau. Il entrouvre sa bouche, s'apprête à parler, mais je le devance. 

 – Tu ne veux pas enlever tes vêtements, histoire que je puisse mieux profiter de la vue que tu m'offres ? plaisantai-je. 

  Alxas éclate de rire, et je le suit. 

 – T'est vraiment pas possible toi, souffle t il. 

  Avec délicatesse, il pose ses mains sur mes joues et m'embrasse avec tendresse. De mes bras, j'entoure sa taille et me rapproche encore plus de lui. 

 Je rompt notre baisé, me redresse. Sous le regard interrogateur d'Alxas, je réponds : 

 – Je... je dois passer... au toilette, me justifier-je 

  Alxas suite à ma réponse s'esclaffe :

 – Je te fais tant d'effet que ça ? 

Le rouge envahit mes joues, et je pars m'enfermer aux toilettes. 

 – Prends pas trop ton temps hein ! Crie Celui-ci de l'autre côté de la porte. 

  Je me dépêche de finir, me lave les mains et sort. A peine le pas de la porte franchie, je reçois un coussin en pleine tête. Je me tourne vers le canapé, et voit Alxas afficher un sourire à la fois fier, et à la fois débile, comme un enfant qui est content de sa bêtise. 

 – C'est donc pour ça que tu ne m'as pas laissé tranquille ? 

  Il fait oui de la tête tout en souriant. 

  Je souris. Il peut vraiment se comporter comme un enfant parfois. 

  Je me dirige vers la petite bibliothèque, qui se trouve derrière le canapé ou Alxas est assis. Je prends le premier livre qui me passe sous la main et retourne m'asseoir à côté de lui. 

  Je pose la tête sur ses genoux, et commence à lire. De ses doigts, mon amant trace le contour de mon visage sans jamais me quitter du regard. Je relève les yeux vers Alxas. Ses prunelles grises brillent d'amour. Voyant que je le regarde, il m'adresse un magnifique sourire. 

 Lorsque nous rentrons, il est plus de trois heures et demie du matin. 

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