PDV Nao
Dans ma chambre, la voix tremblante, Alwan m'explique que le protocole de sécurité va être renforcé. Mon garde du corps m'explique aussi les mesures nouvelles prises.
– Si tu a fini, tu peux partir, lui dis-je.
D'un coup, il s'immobilise. Les yeux écarquillés, il me fixe.
– C'est important, il faut que vous soyez au courant, insiste t-il.
Las et épuisé, je hausse les épaules.
– Pourquoi ? Pourquoi agissez- vous, comme si votre vie vous importait peu ? murmure Alwan.
– Parce que c'est le cas, avouait-je. Je tiens à toi plus qu'autre chose. Ne te mets pas en danger pour moi Alwan.
– Même pas plus qu'à vous ? murmure t-il.
– même pas plus qu'à moi, avouait-je tout bas.
Lentement, je m'approche de lui. Les mains dans les siennes, je l'observe.
– J'ai peur... Je ne veux pas vous perdre...
Un simple murmure me donne des frissons indescriptibles. Les yeux humides, Alwan m'observe avec tendresse.
– J'ai...
Une larme dévale le long de sa joue. Il ferme les yeux et son visage se crispe de douleur.
– J'ai déjà perdu une personne qui m'était chère... Je ne veux pas revivre ce sentiment, d'avoir tout perdu. Vous êtes important pour moi. Et plus que vous ne l'imaginer.
Surprit, de mes iris noir, je le fixe.
– Pourquoi ? murmurai-je.
– Parce que je vous aime ! avoue Alwan à moitié en criant.
Se rendant compte de ce qu'il vient de dire, Alwan se tait, recule de quelques pas et porte sa main à sa bouche.
– Pardon... Je...
Il recule encore un peu.
Il m'aime ?
– Prince.... Sa voix était remplie d'inquiétude.
Paniqué, il se retourne, et fait quelques pas, prêt à partir. Je m'élance vers lui et attrape sa main. Il s'arrête, puis se retourne lentement. Je suis désormais face à lui.
– Al.... Murmurai-je. Je...
Et sans rien rajouter, je plaque mes lèvres contre les siennes.
Une explosion d'émotions jaillit en moi. De la joie, du bonheur, malgré ce qu'il se passe autour de nous. Mais également de la peine, au vu des circonstances et peut être un brin de peur.
Il eut un petit mouvement de recul, mais pour autant, il ne se sépare pas. Je passe mes bras autour de son cou, tandis que ses mains se perdent dans mes cheveux. A bout de souffle, je me sépare.
– Prince....
– ça compte... ? demandai-je.
Je suis si proche de lui. Les mains sur les hanches, Alwan me prend dans ses bras.
– A toi de choisir.
✩
Allongé en étoile de mer, sur mon lit, je repense à ce qu'il s'est passé plus tôt dans la journée.
Après notre baiser, j'ai prétexté de la fatigue, Alwan lui, m'a dit qu'il avait affaire. Mais nous savions tous les deux que ce n'était que des excuses pour fuire la gêne qui planait dans l'atmosphère.
Je me lève de mon lit, et sort dans le couloir. Je franchis les quelques pas qui séparent ma chambre de la sienne.
Trois petits coups contre le battant, quelques secondes et il apparaît devant moi. Vêtu d'un jogging, torse nu, Alwan se tient en face. Lorsqu'il me voit, ses petits yeux endormis s'écarquillent.
– Que se passe-t-il ?
– je.. je n'arrive pas à ....je peux dormir avec toi ? murmurai-je honteux.
Il se pousse sur le côté, me laissant entrer. De sa main, il désigne son lit, dans lequel je me glisse. Il vient s'installer. Allongé derrière moi, il reste à une certaine distance, comme s'il n'osait pas s'approcher plus. Je me retourne, et me retrouve face à lui. Il me fixe de ses prunelles vertes.
– Et .. Kali ?
– c'est juste une amie, tu le sais bien, lui dis-je.
Longuement, il me regarde. Je franchis la distance qui nous sépare et sous les draps, je cherche sa main. Je percute quelque chose de mou et de poilu. J'attrape l'objet qui se balade dans le lit d'Alwan et le sort du dessous de la couette. Il s'agit d'une peluche. malgré l'obscurité je parviens à distinguer la forme de celui-ci. Le doudou louttre me fait sourire.
– donc.... Vous...
Voyant la peluche, Alwan l'attrape.
– En plus je la cherchais...
Il glisse le doudou entre mes bras. Je serre l'objet tout sous et ferme les yeux durant un court instant.
– C'est juste une excuse. Le roi d'Affaroy à demandé ma main.
Alwan se redresse brusquement. Je pose une main sur son épaule.
– Ne vous inquiétez pas, mon père à bien évidemment refusé. Il à profité de la rumeur qui court pour justifier son refus. C'est juste pour un petit moment.
Après un certain temps, Alwan se réalonge. Il entrouvre ses lèvres et avec hésitation, il demande :
– Et... notre relation ?
Allongé, la tête retenue par mon bras et la main sur le doudou loutre, je lui réponds :
– A vous de voir. Je ne veux vous obliger en rien. Et je ne veux pas que vous vous sentiez obligé à cause de mon statut.
– Je ne me sens pas obligé, souffle Alwan.
Il avait posé sa main sur ma joue. Alwan se penche vers moi et dépose un baiser sur mon front. Puis, il s'allonge et passe l'un de ses bras autour de mes épaules. Je resserre ma prise autour de sa peluche.
– On officialise ?
– Seulement si vous vous sentez prêt...
Les yeux clos, encore à moitié endormi, je sent un petit courant d'air caresser mon visage. J'ouvre mes paupières. La place à côté de moi est vide. Je me redresse un peu pour voir si Alwan est dans la chambre. Il n'y a personne. Mon regard croise l'écran d'un téléphone. Je lève la main jusqu'à celui-ci et l'allume afin de voir l'heure. Il n'est que cinq heures du matin. Trop fatigué pour faire quoi que ce soit, je me réalonge, et finit par me rendormir.
A mon second réveil, je sens une masse lourde près de moi. Je me tourne, et remarque que c'est Alwan qui dormait. Je m'approche et me blotti contre lui. Celui-ci, au contact de mon corps contre le sien, ouvre les yeux.
– Coucou, bien dormi ? Chuchote-t-il en s'étirant.
– Super bien et vous ?
– Oui. Il est quel heure ?
– Il doit être midi.
En entendant cela, je me redresse brutalement.
– Ne vous inquiétez pas, j'ai dit au roi que vous dormiez encore. De plus, ils se sont mis d'accord pour nous laisser la journée libre, afin que je puisse renforcer la sécurité du palais.
Malgré ce qu'il a dit, je sors du lit.
– Je vais me changer me justifier-je.
Je quitte sa chambre, et me rend dans la mienne.
Je me glisse sous la douche, puis, mets un pull et un jean. En me coiffant, je m'arrête, attrape une mèche de cheveux et tire dessus. Quelques coups retentissent contre la porte. Après ma réponse positive, Alwan entre dans la chambre. Vêtu d'une tenue décontractée, il s'approche de moi. Avec hésitation, il amorce un mouvement pour poser ses mains sur mes hanches. Pour l'encourager, je lui souris, prend ses mains et les place moi même. Avec tendresse, Alwan dépose un bisou sur ma joue.
La tête posé sur mon épaule, il me parle :
– Ne t'oblige pas à me regarder dans les yeux. Je sais que tu n'aimes pas ça. Ne te force pas.
Le visage tourné vers lui, je souris et le rassure.
– Je ne me force pas.
Alwan me regarde longuement. Son menton se dépose sur le sommet de mon crâne.
– J'adore l'odeur de votre parfum. Vos cheveux sentent bon aussi.
– Je pense les recouper, avouait-je.
Il se replace en face de moi. Et regarde mes cheveux.
– Ils sont pourtant bien.
– Je... Les trouves trop longs. Et quand ils sont emmêlés, ça me prend un temps fou à les démêler.
Lentement, il hoche la tête, me tourne vers le miroir et se place derrière moi. Alwan attrape la brosse que j'avais posée sur la commande pas très loin. Il commence à me coiffer. Après une minute ou deux, il annonce :
– Voilà. Ce n'est que temporaires, le temps que vous les coupiez. Je ne sais pas si ça change quelque chose, mais... dit-il d'un ton gêné se grattant la nuque.
– Merci.
Et je dépose un bisou sur sa joue. Il répond avec un sourire.
– Et vous savez, vous n'êtes pas obligé de me vouvoyer.
– Je ne sais pas si je peux... Et puis, vous aussi vous me vouvoyez.
– Au moins quand nous sommes seuls, tentai-je. Moi aussi, je vais essayer de tutoyer.
– Je vais essayer.
– Et vous... tu ne devais pas t'occuper de la sécurité du palais ?
– C'est déjà fait. Je m'en suis occupé tôt ce matin. Le reste, les autres peuvent s'en occuper tout seuls. Ils m'appelleront en cas de problème.
– On a toute l'après-midi de libre, alors... qu'est ce qu'on fait ?
– On va au lac ? Suggère Alwan. C'est dans l'entinte du palais, il n'y a aucun risque.