PDV Alwan
De retour dans la salle principale, Nao est retournée s'asseoir. Je me suis installée à côté de lui. Durant les dernières heures de l'événement, Nao a été silencieux et n'a presque pas parlé. Les autres parlent aux quelques personnes assis sur les tables environnantes, tandis que moi, je n'écoute qu'à moitié leur échange.
Faites que les prochaines heures passent vite, pensais-je.
Au contraire, le reste de la soirée a été long et ennuyeux. Une fois de retour dans la suite, Nao s'est glissé sous la douche et est parti se coucher.
Peu de temps après lui, je me suis également mis au lit. Nao semblait profondément endormi. Je me rapproche de lui et passe un bras sur son ventre. La tête niche le creux de son cou, quelques larmes dévalent le long de mes joues.
De vieux souvenirs enfouis remontent dans ma mémoire. En voyant Nao agir de cette manière quelques heures plus tôt, j'ai pris peur. Toutes les fois où il a tenté de mettre fin à sa vie me sont revenues comme un flash.
A côté de moi, je sens Nao bouger. Celui-ci se retourne vers moi. Les yeux ouverts, il m'observe. Sa main passe dans mes longs cheveux foncés.
Nous restons un moment comme ça, puis, il se redresse un peu et me regarde. Nao remarque que j'ai pleuré.
– Alwan... murmure-t-il.
– Ce n'est rien, tentai-je.
Mais le prince comprend bien vite que je ne lui dis pas la vérité pour ne pas m'inquiéter.
– Non, ce n'est pas rien. Que se passe-t-il ?
J'évite mon regard. Les secondes s'écoulent sans que je réponde. Nao finit par parler.
– Bien, si tu ne veux pas dire, tu n'es pas obligé. Mais si tu veux m'en parler, je suis à l'écoute.
Une larme dévale le long de ma joue. Mon amant me prend dans ses bras.
Je ferme les yeux et me retient d'éclater en sanglots.
Je n'ai pas le droit de pleurer...
Je serre Nao dans mes bras. Il ne dit rien. Les mains dans mes cheveux, il me caresse la tête tout en m'embrassant les joues et le front.
– Quand je t'ai vu agir de cette façon tout à l'heure, j'ai eu peur, avouait-je d'une voix brisée. Ca m'a rappelé, la dernière fois... il y a deux ans....
Aussitôt, le prince comprend à quel événement je fais allusion.
Il s'en souvient parfaitement. Moi aussi, j'en garde un souvenir net et douloureux. Cette année-là, jamais je n'avais eu aussi peur. Je n'avais jamais eu aussi peur de toute ma vie, même. Peur ... de perdre à nouveau une personne que j'aime.