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Nao_Yaya
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Chapitre 30 : Liliane

PDV Alxas 

   Qu'est ce que le canapé est inconfortable ! 

   Avec difficulté, j'ouvre les yeux. Je me redresse lentement. Je prends ma tête entre mes mains. J'ai horriblement mal au dos. Et à la tête également. Après un instant à rester assis, je me lève. Je remarque que le lit est vide. Lia doit être réveillée depuis un bon moment déjà. Je me prépare sans y prêter plus d’attention.

 Sans grande envie de faire quelque chose de ma journée je me traîne jusqu'à mon bureau. En entrant, je découvre mon frère et mon ami. Ils discutent, tout en mettant un peu d'ordre. Ils interrompent leur conversation en me voyant arriver.

— Pourquoi ne m'avez-vous pas réveillé ? demandé-je en bailant.

— Tu n’avais aucun rendez-vous de prévu et tu dors très peu en ce moment. On s'est dit que tu avais besoin de te reposer. 

— D’accord, dis-je simplement. 

   D'un pas lourd, je m'approche et récupère un tas de dossiers posé sur le bureau. 

— Tu fais quoi ? me demande mon frère.

— Bah, je vous aide… 

   Ma voix est faible. Exténué, il me faut beaucoup d'efforts pour prononcer ces quelques mots.

— Lâche ça, m'ordonne mon ami d'enfance. 

   Tylor attrape les documents et essaye de me les arracher des mains. Durant un court instant, nous nous chamaillons presque. Je finis par céder. Par la suite, je me fais traîner hors de mon bureau.

— Prends une journée pour te reposer.

   Et Tylor me claque la porte au nez en me souriant.

   Abasourdi, je reste sur place à fixer la porte. Une fois mes esprits repris, je déambule dans les couloirs à réfléchir de quelle manière occuper ma journée. Mes pas me guident à travers les couloirs que je ne connais que trop bien. Après de longues minutes de marche, je me retrouve devant la porte d’un bureau. Je toque. Après quelques secondes de silence, une voix me demande d’entrer. La main sur la poignée j’entre dans la pièce.

 Élégamment meublée, la salle est dans les tons beiges et marron clair. Lia, assise derrière son bureau, lève la tête vers moi.

— Que… fais-tu ici ? me demande ma femme confuse.

— Je me suis fait virer de mon bureau…, annoncé-je d'une voix faible, encore entonné de ce qu'il s'est passé.

   Plus loin, j’entends une personne éclater de rire. Roux, aux yeux gris, et le visage parsemé de tâches de son, mon fils aîné se moque de moi. Soren, me regarde installé dans un fauteuil neuf. Un long soupire passe mes lèvres alors que Soren se lève. Il justifie son départ, les yeux rivés sur le cadran de sa montre.

— Je dois y aller. Dans quelque minutes je prends la route pour aller accueillir le consul d'Udria.

 Mon fils aîné quitte la pièce et referme la porte derrière lui. J’entends ses pas s'éloigner dans le couloir. Puis je me tourne vers Lia. 

— Pourquoi… tu travailles ? 

— Honnêtement, je ne sais pas quoi faire, avoue-t-elle. Je n’arrive pas à me reposer, à penser à autre chose que la mort… que ma mort. 

 Les yeux noirs rivés dans les miens, elle me parle si facilement de ce sujet qui m’est si difficile d’aborder que j’en suis plus que déstabilisé.

— Alxas… Je sais que c’est compliqué… mais s’il te plait, sois rationnel. Je vais mourir. Bientôt même. Le cancer gagne… On ne peut plus rien… 

 Les poings serrés, j’ai les jambes qui tremblent tellement que je me demande comment je peux encore tenir debout. Lentement, je m’avance vers le fauteuil dans lequel était assis Soren quelques instants plus tôt. Pendant de longues minutes, je ne dis rien. Lia également ne parles pas.

— Tu veux boire quelque chose ? 

 C’est elle qui brise le silence en premier.

— Un… café. S’il te plaît.

— Alxas …

— Oui ? murmuré-je tout bas.

 Les pupilles rivées sur ma tasse de café refroidi que je tiens dans la main, je sens le soleil taper contre ma peau. Je lutte contre la fatigue pour ne pas m’endormir.

— Les jumeaux vont avoir vingt-huit ans l'année prochaine. La quasi-totalité des autres enfants de nobles de leur âge sont mariés. Et parents pour certains. On devrait leur trouver quelqu'un. 

— Ils sont jeunes, laisse-les encore un peu…

— Il ne reste plus beaucoup de temps…, chuchote-t-elle. J’aimerais leur en parlez avant de mourir…

— D'accord. Je leur demanderai…, soufflé-je à contre-cœur.

   Lia se lève de sa chaise et s'approche. La main posée sur mon front, ma femme m'observe longuement. Ses yeux noirs emplis de tristesse me déstabilisent. 

— Je t'ai entendu pleurer hier soir, murmure-t-elle. 

   Je lève mes yeux vers elle. Inquiète, ma femme me demande ce qui ne va pas.

— Ne me regarde pas avec ses yeux-là…, chuchote Lia.

   À la seconde qui suit sa remaque, je m'éloigne, pris de peur. Les paupières closes, je couvre mes yeux à l'aide de mes mains. Avec beaucoup d'effort, je retiens mes larmes. Je sens des doigts dans mes cheveux. Lia me caresse la tête et me prend dans ses bras. 

— Tu as le droit de pleurer…  

   Après un temps, elle se détache de moi, et se met à mon niveau. Les mains posées sur les miennes, ma femme tente de pousser mes doigts. Dans un premier temps, je résiste, puis finalement, je laisse faire. 

Des larmes brouillent ma vue et les doigts de Lia se déposent sur mes joues. Celle-ci m’oblige à lever la tête. Elle a un léger mouvement de recul en voyant mes yeux.

— Tes yeux… C'est la première fois que je les vois comme ça.

  Ils sont désormais de couleur verte. Une fois de plus, je me suis laissé emporter par les émotions. J'évite son regard, honteux.

— C'est la première fois que tu me vois perdre le contrôle surtout…, lâché-je amèrement.

 En effet, lorsqu'un détenteur de ce type de pouvoir perd le contrôle sur le plan émotionnel, sa capacité prend le dessus. Alors, ses yeux deviennent verts ou rouges, selon la lignée.

 Il n’y a que deux descendances qui ont ce type de pouvoir. Les Torres, la maison royale, et les Dataro, une vieille branche des Torres qui a été soumise de force à la lignée principale. La seconde lignée est tout aussi légitime d’accéder au trône mais elle ne se rebelle pas. Sûrement en raison du contrat qui les lie. 

 Ce fameux contrat qui a forcé Tylor à devenir mon conseiller et qui a voulu en faire de même avec Alwan. Mais celui-ci a pu échapper à cette obligation car il n’était pas enfant unique et surtout car il s’est engagé dans la garde royale à la place de son jeune frère.

 En effet, le contrat stipule que l'aîné de la famille Dataro doit devenir conseiller royal et les cadets doivent s’engager dans la garde royale. Et si leur santé ne le permettent pas, alors ils se forment au rôle de précepteurs pour l'héritier au trône.

 Dans tous les cas, ses deux branches ont énormément de points communs. Notamment le mode de fonctionnement de leurs pouvoirs. Et la force de contrôle a exercé dessus. Sans compter de nombreux ancêtres et parents lointains qui les relient.

  Ça ne m'est arrivé que très rarement. Depuis petit, j'ai appris à me contrôler afin d'éviter ce genre de situation. 

   Mais il faut croire qu'être parfait est impossible. 

   Son pouce sous mon œil, Lia caresse me la joue.

— C'est beau…, chuchote-t-elle.

— Tu l'as déjà vu.

— Sur Soren oui. Mais toi, c'est la première fois.

— Ça n'a rien d'extraordinaire… 

  Je pousse sa main et me relève. Pris de vertiges, je m'accroche à la table pour ne pas tomber. 

  Lia se lève également, pose une main sur mon épaule et elle me demande d'un ton inquiet :

— Alxas, ça va ?

— Je me suis juste levé trop vite, je réponds faiblement.

   Pris de vertiges, la vision trouble, je vacille et tombe par terre. Je m'adosse à la balustrade du balcon. Lia s’accroupit près de moi et sa paume froide se pose sur mon front brûlant. 

— Va t'allonger, m'ordonne-t-elle. 

   N'ayant pas le courage de répliquer, je me dirige vers ma chambre et m'installe sur le grand lit. Lia entre dans la chambre à ma suite. Elle prend place à mes côtés et veille à ce que je m’installe confortablement.

— Et toi, pour le dernier mois qu'il te reste, repose-toi. Passe du temps avec les enfants. Et ne te mêle plus des affaires d'Etat. 

 Ma femme me regarde longement sans repondre. Je me redresse sur le coude. J’attends sa réponse, les pupilles fixées sur elle.

— Oui, finit-elle par dire.

— Promis ?

— Promis, me dit-elle en me forçant à me rallonger. 

 Et bien vite, je finis par tomber dans les bras de morphée.

— Ma… man… ?

 Étendue sous un drap immaculé, ma mère est allongée sur une table médicale. Ses longs cheveux foncés décoiffés sont étalés autour de son visage. 

 J’avance mes mains tremblantes vers son visage. 

 Sa peau est si pâle, ses lèvres si bleues. Elle semble apaisée. 

 Je me  fais violence pour retenir mes larmes et ne pas pleurer en public.

 “Un roi ne doit jamais montrer des failles. Car si quelqu’un s’en aperçoit, il en profitera.” Les mots de mon père me reviennent en mémoire. 

 Mes doigts brûlants frôlent la peau gelée de ma mère et je me mets à trembler encore plus. Mon pouce sur sa joue blessée, je me mords les lèvres afin de ne pas éclater en sanglots. 

 Derrière moi, j'entends des pas s'approcher. Je tourne la tête vers l'entrée de la salle. Debout près de la porte se tient mon frère. Marius avance vers moi et sa main se pose sur mon épaule. 

— Elle… est vraiment partie cette fois…, murmure-t-il. J'espère qu’elle est heureuse là où elle se trouve désormais.

 La vue de toutes ses blessures, tous ses hématomes qui recouvrent son visage me font mal. 

Atrocement mal.

Je lui en veux. Je leurs en veux. J’en veux à tout le monde. 

 J’en veux au monde entier de ne pas avoir remarqué, de n’avoir rien dit, de ne pas avoir agi. 

 Mais surtout, je lui en veux à lui. Pour avoir frappé maman. J’en veux au monde de l’avoir laissée partir, de me l’avoir enlevée. Et j’en veux à moi-même pour ne pas avoir réussi à la protéger.

 Les membres tremblants, je finis par craquer dans les bras de mon frère. Sanglotant, je laisse sortir tout ce que j’ai gardé en moi ces derniers mois. Marius pleure également. Tous les deux, nous pleurons la mort de notre mère et le fait que notre géniteur soit un meurtrier.

 Aujourd’hui, maman est morte. Papa a avoué son crime. Il admet l’avoir longuement battue et l’avoir poussée dans les escaliers. 

 Il n'aura rien. 

 Rien…

RIEN !

Car… mon père…

Mon géniteur est roi.

Il est au-dessus de toutes les lois.

Toutes…

Sans aucune exception…

 Je me redresse, le souffle court. Horrifié, je revois toutes ces images défiler dans ma tête. Je me redresse en toussant jusqu'à m'en faire mal.

— Alxas, ça va ? s'inquiète une voix familière. 

 Après avoir réussi à calmer ma toux, je tourne la tête vers le son. 

Lia et Tylor se tiennent debout près de la porte. Ces deux-là semblaient dialoguer jusqu'à ce que je me réveille en pleurs à cause de mon cauchemar. 

 Mollement, je hoche la tête, mais Lia et Tylor ne semblent pas convaincu. Tylor franchit la porte de la chambre et s’avance vers le lit. 

— Non, ça ne va pas, tu pleures, dit-il. 

 Lia s’approche également du lit sur lequel je suis assis. 

— Qu’est-ce qui se passe ? me demande mon meilleur ami en me tendant la bouteille d’eau qui se trouve sur ma table de chevet. 

 Je saisis le contenant et bois une grande gorgée. 

— C’est… juste un mauvais rêve, chuchoté-je en me raclant la gorge.

 Je bois encore, jusqu'à finir la bouteille. 

 Je me remet à tousser. Tylor s’assoit sur le bord du matelas et me tapote gentiment le dos. Lia reste silencieuse à nous observer. Son regard exprime une émotion douloureuse. 

 Elle a compris… la véritable nature de notre relation.

 Assis à mon bureau, je travaille comme à mon habitude. Plusieurs coups retentissent contre la porte. 

— Entrez, ordonné-je

   Celle-ci s'ouvre sur une servante.

— Sa Majesté la reine veut vous voir, articule-t-elle.

   Il est rare que Lia me demande. Et lorsque c'est le cas, elle fait seule le trajet entre son bureau et le mien. Mais depuis quelque temps, elle n’est plus capable de sortir de son lit. Son cancer diagnostiqué bien trop tard réduit de jour en jour son espérance de vie. Lia est faible. Et elle risque de mourir dans les semaines à venir. Une multitude de questions jaillissent dans mon esprit. Je me lève donc et la suit jusqu'à notre chambre. 

   Allongé dans le grand lit, elle est pâle. Je m'approche avec appréhension et m'assois au bord du lit. Lia attrape ma main en me voyant. 

—  Que se passe-t-il ?

— Alxas ...

   Sa voix est faible. J’approche mon visage du sien pour mieux l’entendre.

—  Ça va aller…, murmure-elle.

—  Lia...

— Prends soin de nos enfants, et ne néglige pas ta santé.

  En quelques fractions de secondes, je comprends. Sans le vouloir, ni pouvoir le contrôler, des larmes glissent le long de mes joues.

—  Liliane... Regarde-moi..

— Alxas, je sais que ne m'as jamais aimé. Tu n'as pas besoin de faire semblant…

 Ses mots me frappent de plein fouet.

— Mais ce n'est pas pour autant que je ne me suis pas attaché, je sanglote.

— Dis aux enfants que je les aime fort, continue-t-elle.

   Lia commence également à pleurer. De longues larmes dévalent ses joues. Et jamais, elle ne me quitte du regard.

— Alxas … je t'ai toujours aimé… et je t'aime encore, murmure-t-elle dans son dernier souffle.

— Non… 

   Je la secoue horrifié. 

— Ouvre les yeux. OUVRE LES YEUX ! 

   La porte de la chambre s’ouvre et un médecin entre. Il s'arrête en m'entendant crier. La seconde d'après, il se précipite vers le lit et se penche au-dessus de Lia. Son oreille près de sa bouche et son nez, il observe si son torse se lève. 

  Après une dizaine de secondes, il se redresse et me regarde droit dans les yeux.

— Désolé… Elle … ne respire plus…

   Elle… ne respire … plus… ? 

   Non. 

 Non. Non. Non. 

   NON ! 

   Je porte ma main à ma poitrine. J'ai besoin d'air. Les membres tremblants, je me redresse, je cours vers la fenêtre du balcon, l'ouvre et m'assois sur le sol. Le dos contre le mur, la tête en arrière, je respire de grandes bouffées d'air. 

Des pas de course se font entendre dans le couloir. Je tourne la tête. Dans un virage serré, le nouvel arrivant essaye de ralentir mais n'y arrive pas. Un garçon blond se retrouve alors projeté sur le plancher. 

 Les yeux aussi noirs que l'encre, me fixent, les mêmes yeux que sa mère.

— Papa…

   J'inspire un bon coup, sèche mes larmes et me redresse. 

Un roi ne doit jamais montrer des failles. Car si quelqu’un s’en aperçoit, il en profitera.”

   Je m'agenouille auprès de mon fils et ouvre la bouche pour parler mais aucun son ne sort. 

— Maël…, je réussis à articuler après de longues secondes. Elle… 

  La gorge nouée incapable d'en dire plus, je l'observe tristement. Des larmes dévalent ses joues. Sanglotant, il se niche dans mes bras. 

— Maman… maman…

   Je pose une main sur le sommet de sa tête. Un instant après, Soren et Charlotte arrivent les larmes aux yeux. Ils ont dû être mis au courant. Charlotte, la plus jeune des deux est le portrait craché de sa mère au même âge. Seuls ses yeux sont différents. Ce sont les miens. Soren, l'aîné et officiellement l'héritier, est roux comme son oncle et ses grands-parents maternels. Il a des tâches de rousseur comme Marius et mes yeux gris. 

   Tremblante, ma fille se joint à notre câlin. Son frère se tient plus en retrait. Je lui jette un coup d'œil. Ses yeux clairs me transpercent du regard. Un frisson me parcourt l'échine. 

— Soren… 

  Il s'éloigne et fait demi- tour.

— J'ai besoin d'être seul, dit-il simplement avant de disparaître à l’angle du couloir. 

PDV Soren 

   Je parcours les couloirs et me dirige vers ma chambre. Arrivé, je m'assois au pied de mon lit. Les larmes montent et je commence à pleurer. 

   Je savais qu'il restait peu de temps avant qu'elle nous quitte, mais c'est arrivé si brusquement. Elle devait encore vivre un bon mois selon le médecin. 

—  CANCER DE MERDE ! hurlé-je brusquement.

   Le souffle court, je suis immobile, laissant mes larmes couler. Je reste assis là pendant ce qui me semble une éternité. Épuisé à force de pleurer, je finis par m'endormir sur le sol.

Au réveil, je suis dans mon lit avec un horrible mal de tête. Je me mets difficilement en position assise. La porte de la chambre s’ouvre. Un jeune homme entre. Il a vingt quatre ans, les mêmes yeux que le meilleur ami de mon père et ressemble à Alwan. 

— Will…

— Tu es enfin réveillé. Tu as beaucoup dormi. 

Sous mon regard interrogateur, il ajoute : 

— Quand je suis passé il y a quelques heures, tu dormais.

— C'est toi qui m'a mis dans le lit ?

— Non, ton père. Ils se sont pas mal inquiétés. Le Prince Nao t'a retrouvé allongé par terre, inconscient. Ils ont cru à un malaise ou pire. Mais finalement, tu dormais.

   Il détourne le regard, puis avec un temps d'hésitation, il prononce enfin les mots qu’il voulait dire :

— C'est… ça doit être dur pour toi. Surtout que c'est arrivé si brusquement. Soren, si tu as besoin, je suis à l'écoute.

   C'est vrai, Will a lui-aussi perdu sa mère. Il était bien plus jeune. Il avait dix ans seulement.

    William attrape la chaise de mon bureau et la ramène à côté de mon lit. Il s’installe et me demande comment je me sens.

— Les funérailles, quand auront-elles lieu ? j’esquive sa question.

— D'ici quelques jours. Aucune date précise n'a été annoncée.

   Le gargouillis de mon ventre brise le silence. 

— Je vais aller demander les restes du repas à la cuisine, dit Will en se levant.

— Prends deux assiettes, lui ordonné-je. Je suppose que toi non plus, tu n'as pas mangé

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