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1 - Interlude
2 - Chapitre 1.1
3 - Chapitre 1.2
4 - Chapitre 1.3
5 - Chapitre 2.1
6 - Chapitre 2.2
7 - Chapitre 2.3
8 - Interlude
9 - Chapitre 3.1
10 - Chapitre 3.2
11 - Chapitre 3.3
12 - Chapitre 3.4
13 - Chapitre 3.5
14 - Interlude
15 - Chapitre 4.1
16 - Chapitre 4.2
17 - Chapitre 4.3
18 - Chapitre 4.4
19 - Chapitre 5.1
20 - Chapitre 5.2
21 - Chapitre 5.3
22 - Interlude
23 - Chapitre 6.1
24 - Chapitre 6.2
25 - Chapitre 7.1
26 - Chapitre 7.2
27 - Chapitre 7.3
28 - Chapitre 7.4
29 - Chapitre 7.5
30 - Interlude
31 - Chapitre 8.1
32 - Chapitre 8.2
33 - Chapitre 8.3
34 - Chapitre 8.4
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Chapitre 3.3

Je passai devant lui, sans me retourner, et je n’attendis pas de savoir s’il me suivait. Les Ebeds avaient un langage corporel assez proche des animaux. Chaque geste comptait, susceptible de trahir nos intentions. Maîtriser ce langage était vital. Être au sommet du Cercle plutôt qu’en bas de l’échelle sociale. Mon père avait toujours été clair à ce sujet. Je devais cacher mes fêlures. Je grimaçai. C’était mauvais signe si je commençais à songer à lui. Je secouai de nouveau la tête, hors de question de se laisser déconcentrer. J’ouvris d’une poigne ferme la porte menant à la chambre de ma colocataire.

La pièce était telle que je l’avais toujours connue, un peu rose bonbon et princesse sur les bords. Le lit trônait au milieu, avec sa tête en fer forgé coquettement agrémentée de ruban de satin. Des draps blancs avec des fanfreluches, une courtepointe de la couleur des pétales soyeux des lys brodée de perles. Des coussins jetés joliment donnant au tout une allure confortable. C’était son sanctuaire. Depuis que j’avais emménagé, je n’avais jamais vu Sara ramener d’homme ici. Par contre, elle avait quelques fois découché.

Le dressing était fermé, les vêtements rangés impeccablement. Les rideaux, blancs également, étaient opaques, laissant traverser la lumière. Les murs étaient peints à moitié en rose pâle, une frise décorait la césure entre l'enduit et l'écru, donnant à la pièce des allures éthérées. Sans oublier le tapis immaculé tout doux aux pieds. Une bien jolie pièce pour une jolie princesse. La chambre était à l’image de sa propriétaire, un nid douillet pour un petit ange.

Son parfum à la vanille flottait encore dans l’air. Sa coiffeuse semblait l’attendre, la brosse posée. Noah en avait eue une similaire.

Ishmail rentra à ma suite et je ne pus que remarquer à quel point nous étions déplacés tous les deux. Pas juste moi, lui aussi. Trop sombres. Trop… sauvages ?

Je m’approchai de la table de nuit, m’accroupissant pour regarder sous le lit.

— Je crois qu’elle doit les cacher par là…

Je tendis le bras, et ne rencontrai que le vide.

Je fronçai les sourcils et recommençai. Je m’abaissai un peu plus passant la tête sous les cascades de dentelles, mes boucles traînant par terre sans ramasser de poussière.

— Sara a dû faire le ménage dans son bazar, fis-je avec dépit.

Tout était trop propre pour que ce fut juste un hasard. Je ne comprenais pas. Je me retournai lentement vers Ishmail.

— Elle a dû faire le tri il y a peu de temps.

Mes yeux divaguaient, de droite à gauche et de gauche à droite, incertains. Le musc d’Ishmail me prit au nez, m’ancrant de nouveau à la réalité et me faisant éternuer.

— Qu’est-ce qui te prend de m’envoyer ça à la figure ? lui demandai-je d’un ton hargneux.

Il haussa les épaules pour toute réponse.

— Tu avais l’air d’avoir besoin d’aide pour revenir sur terre.

Puis, il croisa les bras et poussa un soupir, tournant la tête de côté, préoccupé.

— Je n’ai pas vérifié son bureau dans les locaux du parc. Elle y aura laissé peut-être des choses. Il n’y a peut-être pas lieu de s’inquiéter, mais….

Je commençai à me mordiller le bout du pouce, nerveuse.

— Sara se débrouille toujours pour me tenir au courant si elle a un empêchement.

Elle avait bien réussi à me prévenir depuis une ligne téléphonique privée lorsque son pneu avait crevé à plus de deux cents kilomètres de là. Plus je retournais les informations dans ma tête, plus je m’affolais. Au bout de cinq minutes de silence, je levai les yeux vers Ishmail qui m'observait, le poing sur la hanche. Son souffle sentait l’inquiétude résignée.

— Écoute, peut-être que ce sera pour rien, mais on devrait signaler sa disparition à la police.

Il passa une main dans ses mèches désordonnées, dégageant son visage un bref instant.

— C’est la seule chose que nous puissions faire actuellement. Et sans doute la plus sage. Ils sauront peut-être s’il y a eu un accident de la route.

Je hochai la tête.

— Je n’ai pas de voiture, ne pus-je que dire.

Le poste de police se situait à la sortie de la ville, pas exactement si loin que ça, mais pas tout près non plus.

— Allez, viens, Lockwood, me fit-il tout en me jetant ma veste dans les bras.

Je fronçai les sourcils, évidemment, il savait que c’était la mienne parmi les innombrables manteaux qui trônaient dans l’entrée. L’odeur. Je poussai un grognement. Les Ebeds, vraiment ! Je l’enfilai en maugréant, prenant mes clés et partant à sa suite.

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