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1 - Interlude
2 - Chapitre 1.1
3 - Chapitre 1.2
4 - Chapitre 1.3
5 - Chapitre 2.1
6 - Chapitre 2.2
7 - Chapitre 2.3
8 - Interlude
9 - Chapitre 3.1
10 - Chapitre 3.2
11 - Chapitre 3.3
12 - Chapitre 3.4
13 - Chapitre 3.5
14 - Interlude
15 - Chapitre 4.1
16 - Chapitre 4.2
17 - Chapitre 4.3
18 - Chapitre 4.4
19 - Chapitre 5.1
20 - Chapitre 5.2
21 - Chapitre 5.3
22 - Interlude
23 - Chapitre 6.1
24 - Chapitre 6.2
25 - Chapitre 7.1
26 - Chapitre 7.2
27 - Chapitre 7.3
28 - Chapitre 7.4
29 - Chapitre 7.5
30 - Interlude
31 - Chapitre 8.1
32 - Chapitre 8.2
33 - Chapitre 8.3
34 - Chapitre 8.4
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Chapitre 2.1

— Et voici votre beignet, et votre cappuccino !

Je tendis le petit paquet brun au client, Nicholas si je me rappelais bien, tandis que je déposai son gobelet juste à côté, prête à l’encaisser. Nous étions vendredi matin et il était un peu plus de huit heures. Comme j’avais été d’ouverture, cela faisait déjà quelques heures que j’étais sur place, à cuisiner, préparer, ranger, et à présent servir.

Généralement, quand les gens découvraient le Ruby’s Trail au hasard de leur promenade en ville, ils devenaient de fervents habitués par la suite. Les pâtisseries de Juan étaient à tomber, l’ambiance chaleureuse et nous restions un petit commerce familial. Rien à voir avec les enseignes industrielles de café qui pullulaient sur la route, ou qui se réservaient la meilleure place en plein cœur du centre-ville. Nous étions épargnés à Reefton, la bourgade n’était pas encore assez grande pour les intéresser économiquement parlant et nous pouvions nous défendre en ayant un bon chiffre d'affaires. Le parc du Wuruhi étant un cul-de-sac, Reefton était la dernière étape avant d’y arriver, offrant une base solide pour que les touristes puissent explorer les environs en étoile par la suite. C’était donc une ville de taille moyenne, assez reculée, au charme désuet certain qui plaisait aux visiteurs cherchant un parfum de nostalgie de la conquête de l’Ouest.

— Et bonne journée à vous, répondis-je au client après lui avoir rendu la monnaie, me tournant vers le suivant.

— Salut Micaiah !

Sara me salua chaleureusement, rayonnante comme à son habitude. Elle avait natté savamment ses cheveux auburn cette fois-ci en une belle tresse à la française qui lui retombait sur l’épaule.

— Salut Sara ! Je vois que tu as abandonné ces histoires de chignon, lui fis-je remarquer. Je te prépare la commande habituelle ?

— Ah ? Tu as vu ça ? rit-elle avec un geste coquet vers sa coiffure. C’est bien mieux, tu ne trouves pas ? J’ai l’impression d’être plus élégante, plus mature… Et oui, s’il te plaît. N’oublie pas : deux muffins à la myrtille et quatre aux pépites de chocolat, un cœur fondant et un autre à la coco.

Je secouai la tête, amusée par sa bonne humeur éternelle. On avait beau la taquiner, Sara ne laissait jamais l’agacement ou la bouderie prendre le dessus. Telle une éclaircie dans votre journée moreuse, elle apparaissait et vous redonnait le sourire par cette chaleur interne qui émanait d’elle. Je pris une boîte et la déposai, prête à la remplir de muffins avec mes pinces.

— Toujours les mêmes parfums et en même nombre. Tes collègues ne vont pas se lasser ?

— Non ! Aucune chance ! s’exclama-t-elle.

Puis, elle prit quelques secondes de réflexion, ses yeux bleus regardant vers le plafond, et se ravisa en haussant les épaules.

— Ah, je ne sais pas. Généralement, on tire au sort pour avoir la surprise, mais j’ai un collègue qui tombe invariablement sur le myrtille ! J’ai dans l’idée qu’il triche exprès pour n’avoir que celui-là !

— Ah ?

— Oui, il m’a dit un jour qu’ils avaient le même goût que ses gâteaux préférés. Cela doit lui rappeler de bons souvenirs, termina-t-elle affectueusement.

— Eh bien, tant mieux pour le Ruby’s Trail, j’imagine. Tu veux que je te serve un noisette pour la route ?

— S’il te plaît.

Je caressai le doux pétale d’une rose particulièrement rouge qui se trouvait à la périphérie du bouquet disposé non loin de la caisse tandis qu’elle regardait dans son sac à la recherche de sa monnaie. Les collègues de Sara avaient mis en place une cagnotte pour diviser les frais des muffins, même si c’était elle qui venait toujours les chercher. C’était ainsi qu’on avait fait connaissance, et qu’elle m’avait proposé une chambre. Enfin non, à la base, elle m'avait interrogée pour savoir si elle pouvait afficher une petite annonce, lassée de vivre seule et décidée à prendre quelqu’un qui partagerait des goûts équivalents en matière des menus plaisirs de la vie. En ayant vu le prix, je lui avais demandé tout de suite si je pouvais convenir.

— Ah oui ! Micaiah, reprit-elle en me tendant le billet, tu ne me verras ni ce soir ni demain ! Je pars juste après le boulot pour le week-end.

— Oh ? C’est ce week-end ta retraite méditative ?

Elle hocha vigoureusement la tête, tout heureuse de la perspective de ce dernier.

— Oui, je me suis trouvé un petit endroit plus loin dans le sud. Bon, c’est à quelques centaines de kilomètres, mais ici, il faut bien les parcourir pour voir autre chose, gloussa-t-elle.

— Parfait, alors j’espère que tu passeras un agréable moment et tu reviendras tout apaisée.

— Pas d’inquiétude sur ça !

Elle rangea la monnaie que je lui tendais et je l’aidai à prendre la boîte et son café en priant qu’elle ne fasse aucun faux pas jusqu’à sa voiture.

— Tu es sûre que ça va aller ?

— Je suis une pro, Michokoh, ne l’oublie pas ! Je ne fais jamais tomber les choses sacrées !

Et sur un éclat de rire, elle quitta la boutique, réussissant à se faire ouvrir la porte par quelque galant homme charmé par son naturel joyeux. Elle le remercia d’un hochement de tête, et l'individu en question eut son compte pour la journée de vitamine D tellement son sourire brillait. On devrait tous avoir une Sara dans notre vie. Puis, sans attendre, je me tournai vers le client suivant :

— Bonjour ! Qu’est-ce que je vous sers aujourd'hui ?

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