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8 - Chapter 6
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23 - Chapitre 21
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26 - Chapitre 24
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28 - Chapitre 26
29 - Chapitre 27
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31 - Chapitre 29
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33 - Chapitre 31
34 - Chapitre 32
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Chapitre 16

PDV Matthew
 

Depuis plusieurs jours, William me répond enfin. Il m'envoie même des photos des boîtes vides pour me prouver qu'il mange. Je ne sais pas si c'est pour me garder loin de lui, mais la technique marche bien et j'en suis plutôt fier. Il m'a même salué et adressé des sourires, les fois où je suis venu pour m'entretenir avec les types des travaux. Toujours distant, mais son attitude envers moi a changé et vaut mille mots. 

En revanche, Keira est de plus en plus amère. Ce soir, l'ambiance à table est électrique.

― Arrête de te foutre de moi, Mat, grommèle-t-elle. Je t'ai entendu au téléphone avec ce gars, tu parlais des travaux de leur toiture et de l'isolation du presbytère.

Je la regarde avec un air détaché tout en continuant à boire mon vin.

― OK.

― OK ? C'est tout ?

― Tu veux que j'te dise quoi ? Crache ta haine, qu'on passe à autre chose.

― Putain, j'ai envie de te...

Elle serre les poings pour se retenir de débarrasser la table d'un violent revers de bras.

― Quand t'as un truc en tête, le monde peut bien s'effondrer, tu le verras pas.

― Si ne pas pouvoir me contrôler te rends dingue à ce point, fallait pas m'appeler pour votre putain de Stratège.

Elle siffle entre ses dents, exaspérée, et passe ses nerfs sur la nourriture.

― Et je suppose que dans tout ça, t'oublies pas de te nourrir régulièrement ? dit-elle en mordant dans un pancake.

― J'ai acheté un gâteau de viande en magasin, sur le retour, fais-je en buvant mon verre de sang.

― Un gâteau de viande... se moque-t-elle. Ces trucs contiennent assez de sang pour un bébé. Tu feras quoi si tu sautes un jour à la gorge de ton curé devant tous ces culs-bénis ? On est plus à l'époque où Lyssa pouvait massacrer ouvertement des églises entières. Tu veux te retrouver en taule ?

― En taule, me fais pas rire.

― T'es parti y'a longtemps, Mat, dit-elle en buvant son bol de sang. Tes bonnes relations avec la famille royale, faut plus compter là-dessus. Les chrétiens ont retourné le cerveau des Anglais et notre cher premier ministre leur donne toujours raison.

― C'est vrai qu'avec des vampires qui pensent qu'à leur gueule et agressent tout le monde à Londres, c'était leur offrir le pouvoir sur un plateau.

― On survit, Mat' ! Juge pas alors que t'étais dans un bon endroit pour les vampires.

― L'Italie ? Un bon endroit ? On est au cœur de la guerre, avec le Vatican. Y'a juste plus de rusés que de chanceux. J'ai sillonné le monde des centaines de fois, en plus de cinq cent ans. Tu vas pas m'la faire à moi.

― Ben ici, y'a beaucoup de discriminés, insiste-t-elle, agacée. De toute façon, le problème n'est pas là. Tu dois te reconcentrer pour ne pas te mettre en danger.

― J'peux m'occuper de quelqu'un et bosser aussi sur ma mission, me défendé-je entre deux gorgées.

― Putain, mais tu t'entends ? s'exclame-t-elle en cognant son verre sur la table. Je pensais que tu t'étais endurci après Winry, mais à c'que j'vois, t'es tombé encore plus bas avec ce curé.

Je lui coule un regard noir. Un tic nerveux me pique la joue.

― Evite de t'aventurer sur ce sujet.

― Ah, ouais ? Pourquoi ? Tu veux pas entendre que j'espérais te voir devenir plus fort ? Que t'oublierais ton « humanité » de merde pour ce monde de connards qui t'a piétiné ? Qu'est-ce que t'as fait après qu'elle ait été tuée, hein ? Tu t'es tiré dans un autre pays !

― Keira !

― Vas-y, dis-moi que j'ai tort !

― J'ai rejoint un groupe à Rome qui me permettait d'éliminer les problèmes à la source ! Des prêtres, des évêques, des cardinaux... en plusieurs décennies, j'ai saigné tellement de chasseurs de vampires que j'pourrais pas les compter. Alors, me dis surtout pas que j'ai fui mes responsabilités sous prétexte que je suis méthodique ! Pas comme toi.

― Moi j'aurais égorgé tous les curés des églises anglaises.

― La peine de mort n'avait pas été abolie. Te connaissant, t'en aurais à peine mordu deux et t'aurais été pendue. Ne te fais pas passer pour plus bête que tu ne l'es.

J'entame mon cinquième vin de la soirée dans l'espoir de redescendre en tension. Je suis très patient, mais j'ai tendance à perdre mon calme lorsqu'on touche aux sujets sensibles. Elle se penche vers moi avec une moue grimaçante, bras croisés sur la table. Cette posture n'annonce jamais rien de bon.

― OK, donc tu massacres un paquet d'ennemis « à la source » tout ça pour tomber amoureux de celui qui te hait, dans le pays dans lequel ton épouse enceinte a été assassinée et prendre soin de lui comme tu prenais soin d'elle. Tu rétablis bien l'équilibre, c'est clair.

J'ouvre sur elle un regard exorbité. Prendre soin de lui comme de Winry ?! Je me lève brusquement, la rage au bord des lèvres.

― Comment oses-tu dire ça !

Elle se lève à son tour, mauvaise.

― Et toi, comment oses-tu protéger l'un des connards qui ont tué les nôtres et t'ont maltraité alors que t'étais qu'un gosse ?

Je reste muet, poignardé par ses mots. Les souvenirs reviennent me hanter dans l'écho de nos cris. Ma tête dans l'eau bénite, les flammes, la croix brûlante, la douleur atroce... La vérité. Tout ça n'est que pure vérité. Et je ferme pourtant les yeux.

― Et dire que je t'ai appelé à la rescousse s'afflige-t-elle, dépitée. T'es toujours le même qu'avant. Tu me déçois.

Elle quitte la table et grimpe les escaliers. Mes poings se serrent à en trembler, mes canines piquent mes lèvres. « Tomber amoureux de celui qui te hait, dans le pays dans lequel ton épouse enceinte a été assassinée et prendre soin de lui comme tu prenais soin d'elle ». Je renverse la chaise, la rage au ventre.

― Je ne suis pas amoureux de ce prêtre ! Tu m'entends ? Putain de merde, tu vas voir si je suis toujours le même !

Je me dirige vers l'entrée, bouillonnant de haine, récupère mon manteau et claque la porte.

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