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June_Stephen
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Chapitre 43.2

Je retire mes vêtements. J'aimerais que tu me frappes, que tu me cries dessus, que l'on se réconcilie après une dispute cinglante dans une étreinte enflammée et débordante de sentiments. Mais tu n'es pas comme ça et tu ne le seras jamais. Car nos chemins sont différents, tu t'es forgé dans la glace quand je me suis construit dans le feu. Tu regardes la mort avec une neutralité parfaite, ignorant ton cœur en larmes, et moi je pleure face aux cendres qui hantent le mien, maudit par l'amour.

Je m'assois sur le lit dos à lui. Les yeux rivés au sol, j'articule :

― 1 Corinthiens 13 verset 7.

« L'amour excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. L'amour ne disparaît jamais. »

― Il n'y a jamais eu plus faux que ce verset, affirmé-je d'une voix terne.

Il laisse planer un long silence avant de me répondre :

― Je ne suis pas d'accord. L'amour est pur, ce sont les choix des gens qui changent tout.

Je me tourne vers lui. Comment peut-il encore rester si rationnel ? Après une trahison, les gens s'emballent, jugent, critiquent, choisissent des camps, basculent dans l'agressivité ou tout du moins dans un extrême. Mais ils ne défendent pas l'amour alors qu'ils ont le cœur brisé.

― L'amour est partout, reprend-il. Dans un sourire réconfortant, des gestes bienveillants du quotidien, une main tendue à autrui. Dans la tendresse d'une mère pour son enfant...

Ma poitrine se serre sur ces derniers mots. A-t-il seulement connu cette tendresse un jour ?

― Chacun a son point de rupture, répliqué-je.

― En effet. Mais si c'est cette résistance qui jauge la valeur d'un amour, alors ce n'est pas celui auquel je crois.

― Et en quoi crois-tu ?

― En notre propre force.

Je le dévisage. Il est un diamant brut. Notre monde a besoin de lui comme mon cœur a besoin de son amour pour battre. Je me glisse dans le lit et me pose sur l'oreiller.

― Cette voie pastorale te va bien.

― Pourquoi dis-tu ça ? s'étonne-t-il.

― Parce que tu es un phare dans la nuit. Tu es ta propre lumière et celle des autres. Chaque jour tu me surprends, Will, et je t'admire un peu plus. Le simple fait d'avoir eu la chance de te fréquenter, de te toucher et recevoir ton attention est un privilège. Je peux partir serein.

Un léger sourire aux lèvres, je cale mon coude sous l'oreiller et ferme les yeux.

― Tu prévois de partir, Matthew ?

Je les rouvre dans la seconde. Merde, quel con.

― Quitter l'Angleterre, oui, fais-je nonchalamment. Je ne compte pas rester ici si tout se termine entre nous. J'ai toujours quitté les lieux où j'ai perdu l'amour.

Mes paupières se referment et je remue d'aise dans le lit.

― Vous êtes un bien piètre menteur, monsieur Nightingall.

Je me retiens de faire le moindre mouvement.

― Je t'interdis d'aller où que ce soit, tu m'entends ? J'ai encore besoin de toi.

― Quand ce ne sera plus le cas, alors.

Il tourne la tête vers moi.

― Matthew.

― Dors.

― Celui qui nous a séparés, c'est moi, déclare-t-il sur un ton ferme. Si tu dois tuer quelqu'un, c'est moi et personne d'autre.

Je soupire, dépité.

― Cinq siècles. Tu as tenu bon cinq siècles.

― Tu veux que je tienne encore combien de temps ? Un millénaire ? Deux ? Tout le monde a besoin de repos, un jour, même les immortels.

― Pas après moi. Je te l'interdis.

Je le fixe. Son regard est vide, ancré au plafond. Mon cœur s'alourdit. La culpabilité au sujet du suicide de sa mère le ronge, c'est évident. Entre la raison et l'acceptation, il y a tout un monde. A plus forte raison lorsqu'on vit dans le déni et le refoulement de ses émotions depuis tout petit.

― William, tu n'es pas responsable...

Derrière son silence, je perçois une souffrance immense. En-a-t-il seulement un jour exprimé un soupçon ? J'en doute. Je ferme fort les yeux. Pardonne-moi, mon amour, c'est plus fort que moi. Je me rapproche de lui et l'attire contre moi pour le serrer dans mes bras. Il se crispe et presse une main contre mon torse nu.

― M-Matthew... !

― Je n'irai nulle part. Mon cœur continuera à battre pour toi, même si tes yeux ne sont plus posés sur moi. J'existerai pour toi tant que tu me l'ordonneras, jusqu'à ton dernier souffle.

Il relève le nez vers moi, surpris, et je plonge dans ses belles prunelles agrandies.

― Il est temps que quelqu'un te fasse passer en premier et prenne soin de tes sentiments, sans conditions. Je ne serai plus une source de tourment pour toi, plus jamais. Mes bras ne serviront plus qu'à te protéger.

Son regard scintille quelques secondes, puis il le détourne pour cacher son émoi derrière la froideur, tout en sachant que je sens son cœur brûler.

― Mon interdiction est égoïste. Tu t'es battu bien assez longtemps.

― Will.

Je caresse son visage.

― « L'amour supporte tout. »

Ses lèvres se froissent. Il poursuit le verset que je récite :

― « Trois choses seront toujours là : la foi, l'espérance et l'amour. Mais la plus grande des trois...

― ... c'est l'amour. »

Il ferme les yeux. Dans un autre monde, une larme aurait pu couler sur sa joue.

― J'ai souvent eu l'impression d'être plus solide que toi, dit-il.

Traduit par : « je me croyais plus puissant en ne comptant que sur moi-même et en n'ouvrant mon cœur à personne, mais j'avais peut-être tort. » Je souris.

― On ne prend aucun risque lorsqu'on reste seul, reprend-il en se visant.

― Et pourtant, la plus belle prise de risque dans la vie, c'est d'aimer.

― Les seuls que je prends peuvent être qualifiés de suicidaires, plaisante-t-il.

― Tu m'as aimé, moi. On est entre les deux.

Il ricane d'une voix émue. L'entendre rire avec tant de sincérité me fait vibrer. Je resserre mon étreinte et, cette fois, il me laisse faire. Sa paume glisse doucement entre mes pectoraux et il laisse reposer sa tête au creux de mon cou.

― Matthew, toi et moi...

― Laisse-moi juste veiller sur toi et t'aimer. C'est tout ce qui compte.

Il acquiesce, en silence. Je l'embrasse dans les cheveux, puis sur le front, le bout de nez, et relève son menton du bout des doigts. Nos regards se rencontrent. Ses yeux roulent sur mes lèvres avant de les fuir.

― Tu peux m'embrasser.

― Non.

― Will...

― Je ne peux pas, je regrette.

― Pourquoi ? Je sais que tu en as envie.

Il tourne la tête avec un air contrarié. Cette expression-là m'inquiète beaucoup.

― Pourquoi tu ne me dis rien pour ton nouveau projet ? Alors que même ma sœur et d'autres personnes sont dans la confidence ?

Aucune réponse. Le retour de la froideur.

― S'il te plaît, je t'ai aidé jusqu'ici, non ?

― C'est différent, cette fois.

― Ton plan t'empêche d'être proche de moi, maintenant ? Sérieusement.

Il me dévisage, se pince les lèvres en fixant les miennes... mais se rétracte à nouveau. C'en est trop. Je capture son menton et l'embrasse à pleine bouche. Un instant, il a un mouvement de recul, mais finit vite par laisser ses désirs prendre le dessus. Ses réserves sont balayées et il reprend le contrôle en écrasant ses lèvres plus fort sur les miennes. Ses doigts se nichent dans ma nuque, sa langue s'infiltre et nos souffles impatients se retrouvent. Le bonheur à l'état pur. 

Le feu crépite dans ma poitrine. Mes mains coulent le long de son dos jusqu'à l'élastique de son caleçon, que je me retiens de soulever malgré une envie irrésistible de l'arracher. Il se place à cheval au-dessus de moi et expose son corps à demi-nu sous mes yeux, ainsi qu'un magnifique début d'érection sous son sous-vêtement déformé. Ses doigts glissent sur mon ventre et effleurent ma toison pubienne. Je frémis et me mords la lèvre. Mes canines s'allongent. Il me dévore d'un regard fiévreux.

Je l'attrape par les hanches d'une poigne ferme et frôle son gland du bout du pouce, à travers le tissu humide. Il lâche un petit soupir alangui. J'adore le voir dans cet état de fragilité, sensible au moindre de mes gestes. Il se décale, tire mon caleçon à mes pieds avant d'enlever le sien et s'installe entre mes jambes pour lécher mon sexe tout en massant mes testicules. Je pousse un gémissement. Il me gobe rapidement et s'applique à me sucer avec avidité jusqu'à me sentir me crisper de plaisir, puis ses doigts se faufilent en direction de mes fesses. J'écarte un peu plus les cuisses pour lui offrir ce qu'il cherche et plonge une main dans ses cheveux pour accompagner ses mouvements de tête. 

De l'autre, à tâtons, je récupère le lubrifiant dans le tiroir du chevet et le fait rouler sur le lit. Au moment où il s'en empare et en imbibe ses doigts, je ferme les yeux et profite de sa langue chaude enroulée autour de mon gland. La tête balancée en arrière sur l'oreiller, je m'abandonne aux sensations qu'il me procure, concentré sur ses phalanges qui vont et viennent en moi, sur la pulpe de ses doigts frottant ma prostate. Si un jour il plonge tout entier en moi, je crois que j'en deviendrais fou.

Il s'enfonce de plus en plus vite, caresse ma prostate, me lèche et me suce pour me faire jouir dans sa bouche. Mes doigts s'accrochent à ses cheveux, ma verge se contracte et, mâchoire serrée, je me libère dans le spectacle exquis de mon sperme sur sa langue, son regard mi-clos ancré dans le mien. Cette vision sublime l'extase. 

Mon William, avec ma queue entre ses lèvres. J'en tremble de plaisir. Il m'avale, se redresse et écarte quelques mèches de cheveux autour de son visage, collantes malgré ses efforts pour les garder propres en les maintenant derrière ses oreilles. Si le salir me vaut les foudres de Dieu, que le Diable se prépare à m'accueillir car je ne compte pas m'arrêter.

Je l'attire contre moi, toujours entre mes jambes, et le recoiffe alors qu'il lèche ses lèvres salées.

― Laisse-moi les nettoyer pour toi.

Je l'embrasse, doucement d'abord, avec de lentes caresses dans le dos et sur le visage, puis le rythme s'accélère à nouveau. Sa frustration est palpable. Ses soupirs impatients dans ma bouche ravivent déjà l'envie dans mon bas-ventre. Le simple fait de le sentir nu sur moi me met dans un état indescriptible. Je le désire comme je n'avais encore jamais désiré aucun homme en plusieurs siècles de conquêtes. Il a un contrôle sur moi dont je ne peux me défaire. 

Dès mon premier jour à l'église, alors que je me pensais maître de la situation, c'est lui qui m'a capturé dans ses filets. Mon cœur était sien à l'instant où ses yeux se sont posés sur moi.


🤫 le meilleur moment arrive dans le chapitre suivant 🫦💦😈

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