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June_Stephen
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Chapitre 35

PDV William

   

J'accompagne dans le confessionnal une fidèle paroissienne de soixante-dix ans, en rémission d'un cancer. Je tire le long rideau pourpre de mon côté et elle fait de même avec le sien avant de commencer à se livrer sur l'histoire qu'elle a entretenue avec son voisin marié, durant la maladie. 

Tout en l'écoutant, je songe à ma soirée. Je retrace dans mon esprit les étapes du plan, réexamine les risques d'échec et de réussite et reconsidère les raisons pour lesquelles j'ai accepté d'intégrer Matthew – si tant est qu'il m'ait vraiment laissé le choix. 

Le défi est de taille, c'est vrai, et les lieux sont particulièrement dangereux, mais j'ai toujours su m'en sortir avec l'aide de mon équipe. J'aurais pu trouver d'autres moyens d'éliminer mes cibles sans lui. Sa présence sera-t-elle un avantage ? Il me permettra peut-être d'élargir mon champ d'action.

― Mon père ?

― Je vous écoute, Maria, fais-je en croisant les jambes sur le banc. Poursuivez.

― Comment ?

Ses appareils auditifs sont encore déréglés.

― Je vous écoute, articulé-je gentiment en me rapprochant de la façade trouée.

Le rideau s'ouvre soudain sur Matthew. Mes yeux s'ouvrent en grand. Comment ose-t-il perturber une confession ?

― Sors d'ici... ! lui ordonné-je en chuchotant.

Loin de m'écouter, il referme le rideau derrière lui et s'approche de moi.

― Il faut qu'on parle d'Adam, marmonne-t-il.

― Pas maintenant, sors de là... !

Maria continue son histoire dans les moindres détails, imperturbable. Que Dieu bénisse ses appareils. Nous poursuivons sur le ton des murmures :

― T'as passé la matinée à m'éviter dès que j'ai voulu parler de lui. Au moins, ici, tu peux pas t'enfuir.

― Est-ce que tu t'entends ? Tu es ridicule.

Je tente de me lever, mais il me rassoit d'une main sur l'épaule.

― Matthew Nightingall, n'as-tu donc aucun respect pour mes paroiss...

― Absolument aucun. N'oublie pas qui je suis.

Je le toise, les yeux plissés.

― Quel genre de relation tu as avec ce mec ?

― C'est un ami.

― Un ami qui m'a détesté avant même de me connaître, dès qu'il a vu que j'étais ton amant. On sait très bien ce que ça cache ce genre de réactions.

― Il est caractériel. Un peu comme toi, d'ailleurs.

Je me lève, mais il me rassoit à nouveau. La tension monte, mais je la contiens. Je dégaine ma fiole d'eau bénite de ma soutane – bien que je ne songe pas vraiment à l'utiliser contre lui – et la brandis devant lui, en menace.

― Si tu ne t'en vas pas...

La malice éclaire son visage.

― Ah, mon adorable petit prêtre... soupire-t-il.

Il me dérobe la fiole, l'ouvre sous mon nez et s'en verse sur les doigts pour se tapoter le cou avec à la manière d'un parfum, puis il la range dans ma poche intérieure avant de me dévisager avec un large sourire. Je reste immobile, dépité. Il s'approche encore un peu plus. Son regard me transperce. J'ai l'impression de m'engluer sur ce banc à la seule force de ses iris d'acier. Je jette un œil à la façade qui nous sépare de Maria.

― ... et il était si attentionné, il me faisait même ma vaisselle. Comment résister à ça ? On ne peut pas, je vous le dis, moi. Et cette madame Dawson qui...

Les doigts de Matthew glissent sur ma joue et il relève mon menton vers lui.

― Comment résister à ça, en effet... souffle-t-il en me dévorant des yeux.

Je meurs d'envie de le repousser, de lui reprocher son total irrespect envers ma paroissienne, mais je reste statufié, plongé dans ses deux billes au gris magnétique. Ses lèvres s'étirent légèrement, juste assez pour dévoiler le bout de ses canines. Mon cœur bat plus fort. J'ai l'impression de me déchirer en deux. La rancœur se heurte à un sentiment plus poignant : le désir. Un désir puissant qui inhibe toute envie de le rejeter.

― Arrête ça.

― Quoi donc, mon amour ?

― Tu le sais. Me magnétiser.

Son sourire s'élargit. Il se penche à mon oreille et frôle mon lobe avec ses dents.

― Mon doux William, ce que tu ressens dans ton joli corps, actuellement, ce n'est pas moi qui le maîtrise...

Il se redresse en laissant traîner ses doigts sur mon visage et se régale de mon expression égarée. Le fourbe. Si ce n'est pas lui, alors pourquoi... Mes yeux coulent entre les pans de sa veste de costume, le long de son torse sculpté, subtilement moulé par son col roulé noir, et s'arrêtent sur l'épaisse boucle argentée de sa ceinture Maserati. C'est là que je réalise à quelle hauteur je me trouve : son entrejambe. Ma bouche face à sa braguette. Je déglutis, frappé par une onde de chaleur. Son pouce appuie sur le bord de ma lèvre.

― Tu as envie de moi, mon père, susurre-t-il. Tu as envie de ma queue dans ta bouche.

Je secoue sensiblement la tête, incapable de le contredire d'une façon plus vive. Misère. Comment puis-je me laisser gagner par la luxure dans ce lieu saint, en pleine confession avec l'une de mes fidèles ? Son doigt s'insère un peu plus et cherche ma langue alors que mon regard alterne entre le sien et sa braguette.

― Tu veux que je baise ta bouche. Que je te salisse, ici et maintenant.

Mon bas-ventre réagit avec violence à ses mots et je m'agrippe au banc dans une inspiration tourmentée. L'envie crépite entre mes cuisses. Sa vulgarité, ces pensées impures... Il caresse ma langue chaude et ouvre davantage ma bouche. Une érection déforme son pantalon noir. Résiste William, résiste ! 

Son autre main déboucle avec lenteur sa ceinture et il finit par baisser sa braguette sous mes yeux luisants avant d'empoigner son sexe et le pétrir par-dessus son caleçon. Mes lèvres se referment d'elles-mêmes par-dessus ses phalanges et ma langue s'enroule autour de son pouce, pour son plus grand plaisir. Le message est plus évident pour lui que je ne veux moi-même l'admettre. 

Il déplace son sous-vêtement et libère sa verge à quelques centimètres de mon visage. Elle rebondit et se contracte sous mon nez, tressaillante d'envie. Son gland ruissèle de liquide pré-séminal.

― ... et il m'a fait des choses, père William, se navre Maria. Peut-on vraiment se rendre coupable d'éprouver du plaisir quand on s'aime ?

Je déglutis, les yeux rivés sur le sexe gorgé de sang devant moi. Une main dans ma nuque, Matthew effleure mes lèvres avec son bout visqueux, sans concrétiser lui-même. Il veut que je prononce les mots, que j'assume devant lui mes désirs en mon nom et celui de ma paroissienne. Je le savais pervers, mais à ce point...

― Vous... ahem. Ne culpabilisez pas de ressentir du plaisir, articulé-je d'une voix cotonneuse. N-notre corps réagit tout seul, vous n'y êtes pour rien.

Maria apprécie ma réponse et enchaîne avec la suite des péripéties.

― Bravo, mon père, me murmure Matthew.

Le corps est traître. Mais que faire lorsque l'attraction nous enflamme bien au-delà du charnel ? Je sors une langue timide pour caresser son gland et lèche le liquide qui s'en écoule. Les canines de Matthew s'allongent à ce contact et ses pupilles s'agrandissent, recouvrant l'argent de ses iris.

― Vous faites un merveilleux pécheur, mon père, susurre-t-il avec un air diabolique.

Il glisse son sexe à l'intérieur de ma bouche, les doigts agrippés à mes cheveux. Un pécheur jugé par le Seigneur en ce moment-même pour souiller son lieu saint. Pardonnez-moi, mon Dieu. Je suce la verge de Matthew sur toute sa longueur, les lèvres redessinant ses courbes. Ma langue épouse chaque veine enflée, chaque aspérité de son membre chaud pour mieux l'apprécier.

― Ah, putain, Will...

Il me presse contre le mur et y appuie ma tête pour s'engouffrer plus en profondeur en moi. Mes ongles se plantent dans ses fesses à chaque pénétration. J'ai l'impression que le ciel peut me foudroyer à tout instant. Un curé, en pleine fellation sur un vampire dans un confessionnal. L'angoisse est terrible. Mais cette notion d'interdit... La peur exacerbe mes sens et me met à fleur de peau. 

Je place une main sur mon érection, par-dessus ma soutane blanche, et la comprime entre mes doigts. Je suis dans un état d'excitation indescriptible. Le désir pulse dans mon entrejambe au point de me faire mal. Il suffirait qu'il me touche pour...

― Je vais venir, chuchote-t-il, haletant. Je vais venir dans ta bouche, Will...

Je lève les yeux vers lui pour le contempler en plein orgasme. Son regard fiévreux ancré dans le mien, il se retire légèrement et gicle sur ma langue dans une série de soupirs délectés. Sa semence chaude et salée se répand dans ma bouche. Le sentir couler en moi est d'une perversion exquise. Il frotte sa verge sur ma langue, puis la ressors pour caresser mes lèvres lactées. Que dois-je faire ? Je ne peux pas recracher, ici...

― Avale-moi, mon père, souffle-t-il en soulevant mon menton vers lui. N'en perds pas une goutte.

Après un temps d'hésitation, je n'ai d'autre choix que d'obéir et déglutir. Aurais-je vraiment voulu le recracher ? Comment puis-je encore douter... Homme impudique que je suis. J'essuie les coins de mes lèvres, le corps bouillonnant. Mon érection est douloureuse. Bonté divine, il faut que je me calme. Matthew doit partir tant qu'il n'y a personne dans l'église, c'est maintenant ou ja...

Sa main se referme sur mon sexe.

― Ah !

Je me couvre la bouche.

― Tout va bien, père William ? s'inquiète Maria.

Matthew remonte ma soutane malgré mes protestations muettes, s'agenouille entre mes jambes, baisse mon pantalon et mon caleçon, puis écarte mes cuisses. Je me mords la lèvre lorsqu'il me prend en bouche et m'agrippe au banc.

― O-oui, tout va bien, fais-je d'une voix forte dans un sourire forcé. C-comment est-il avec vous, en ce moment ?

Moulin à parole, elle recommence à déblatérer à joie sur cette nouvelle question. Matthew me lèche et me suce avec une avidité sans nom. Une chaleur délicieuse m'inonde. Le plaisir frétille dans tout le bas de mon corps. Je serre les dents en me sentant monter.

― Pitié, Matthew... susurré-je.

― Oui, mon père ?

Nos regards se croisent. Il passe sa langue sur ses lèvres avec cet air félin qui fait me frémir. Mon cœur bat à tout rompre.

― ... Fais vite.

Il a compris le message. Il l'a si bien compris qu'il fait même pire. Il soulève mes cuisses, les pose contre lui et écarte mes fesses. Je n'ai pas le temps de comprendre qu'il plante sa langue dans mon anus. Mon Dieu ! Je mords mon poing pour m'empêcher de faire le moindre bruit. Comment peut-il m'infliger ça alors je suis déjà au supplice ? 

Il remplace bientôt sa langue par un doigt et reprend mon sexe en bouche. Les sensations se multiplient. Je me couvre la bouche dans un léger couinement. Me retenir de produire le moindre son est une véritable torture. Mon corps vibre et se contracte, parcouru de puissants frissons. Le plaisir me submerge, de plus en plus poignant. Je me raidis de tous mes membres. Je vais jouir, je vais jouir ! Matthew retire sa tête et me lance un regard libidineux.

― Bénissez-moi, mon père...

Il me masturbe avec force contre sa langue tout en frottant ma prostate. Crispé de la tête aux pieds, bouche ouverte, je succombe à l'orgasme dans un soupir tremblant et mon sperme jaillit sur son visage. Ma verge enflée palpite entre ses doigts et mes parois sensibles compriment ses phalanges. L'extase coule dans chaque fibre de mon corps et me fait convulser contre lui. Avec lui, l'enfer devient divin. 

Le souffle haletant et les yeux mi-clos, je regarde ma semence dégouliner sur ses pommettes et sa bouche crémeuse. Quelle vision grisante... Il se lèche les lèvres, sulfureux, et fait de même avec chaque doigt qu'il utilise pour essuyer sa peau. Le feu me monte aux joues. Je détourne le regard pour apaiser les battements erratiques de mon cœur tandis qu'il me rhabille, puis il se relève et me contemple de haut alors que je reprends contenance. Il se penche vers moi et capture mon menton entre ses doigts.

― « Ne culpabilisez pas de ressentir du plaisir », mon père, chuchote-t-il. Je vous aime.

Il m'embrasse avec tendresse sur ces mots. Avec lui, je comprends de mieux en mieux les folies de certains amoureux éperdus.

― Merci pour cette discussion constructive, murmure-t-il en se redressant. Je vais peut-être songer à me convertir, finalement.

Je le toise à cette pique et il s'en va, satisfait. Ce vampire pervers. Mon corps se relâche sur le banc et je pousse un profond soupir, encore frémissant de bien-être. Un léger sourire fleurit sur mes lèvres malgré la honte d'avoir commis l'impensable. Le jour où je me confesserai, je pense que le curé m'interdira sa paroisse à tout jamais.

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