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June_Stephen
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Chapitre 22

PDV Matthew

J'ouvre la porte d'entrée sur Elliot, un ami à lui et Sylas. Pourquoi est-il venu ici avec eux ?

― Depuis quand vous venez prendre le café ?

― Le café ? Tu rigoles ou quoi, pouffe Elliot en poussant la porte pour entrer.

― On sort d'une soirée privée, chéri, on est calés, ajoute Sylas en se léchant les lèvres.

― Soirée débauche, je suppose ?

Je referme la porte et me fait accuser du regard par Elliot alors que son ami sans-gêne s'en va piquer une bouteille de cognac dans le meuble du bar. Tant qu'il ne touche pas à mes vins, il gardera toutes ses dents.

― Je n'ingère pas n'importe quoi, moi, se vexe Elliot, contrairement à certains Don Juan.

Sylas ricane en nouant ses longs cheveux rouges dans un chignon grossier devant le miroir. Je secoue la tête. En six cent ans, mon ex a dû passer sur toutes les générations de gays londoniens. A côté de lui, nous sommes tous des saints. Il déboutonne sa chemise blanche, s'allume une cigarette et me fixe avec un sourire charmeur, adossé contre un mur.

― On fume pas à l'intérieur !

Il lève les mains et part se planter sur le palier de l'entrée, en prenant soin de laisser la porte entrouverte pour ne pas me lâcher des yeux. Elliot a déjà eu le temps de se vautrer dans les canapés avec son ami. Je me pince l'arête du nez. Keira a peut-être l'habitude de les voir squatter à la maison, mais moi, je tiens à ma tranquillité. Et puis, avec William dans les parages, ils vont devoir décamper vite fait. Je sais qu'Eliott ne balancera pas notre conversation à ceux qui ne sont pas concernés, mais leur présence m'inquiète tout de même.

― La prochaine fois, viens avec nous, reprend Elliot. Ils vendent vraiment de bons produits et les soirées privées sont arrosées avec du sang de qualité.

― Ah, vous êtes allés à votre fameux marché noir.

Ça m'intéresse, tout-à-coup. J'aimerais en savoir plus.

― Keira veut pas venir avec nous parce que certains trucs qui se passent là-bas sont pas « moraux ». Sauf que chez les humains, y'en a plein qui approuvent. Y'a même des riches qui subventionnent, fait Eliott en levant les bras. Pourquoi culpabiliser, sans déconner ?

― Mon p'tit Matthew n'ira jamais, il a toujours trop aimé les humains, lance Sylas en recrachant sa fumée. Un penchant pour les créatures vulnérables.

Il jette sa clope dehors, rentre et se glisse dans mon dos. Je déteste quand il fait ça. Lorsqu'il fourre son nez dans mes cheveux, je m'écarte pour ne pas le laisser repérer l'odeur de William. Son odorat est particulièrement développé, comme tous les vampires de son âge. Je suis rassuré de savoir William à l'abri dans la forêt.

― J'aime beaucoup tes nouveaux piercings, bébé.

Il titille mon tragus du bout de la langue. Je fais volte-face et le saisis par la chemise, la lèvre retroussée.

― Refais ça et je te défonce tellement la gueule que tu pourras plus baiser personne.

― Mmh, miam... trop tentant. C'était plutôt musclé entre nous, au lit, souffle-t-il dans un gémissement. Je tuerai pour une nouvelle nuit avec toi, bébé.

Je le repousse avec un air de dédain et lui tourne le dos, bras croisés. La violence l'excite plus qu'autre chose. En Pologne, je l'avais tabassé après ce qu'il avait osé faire. Sa seule réaction : rire et dédramatiser. Ce type est devenu insensible à tout. Je ne sais plus quoi faire avec lui.

― Enculez-vous ou frappez-vous, mais faites quelque chose, s'agace Elliot.

― La première option pour moi, rétorque Sylas. Ou les deux en même temps ?

― Bon, ça suffit ! Fous-le-camp de chez moi !

Je bouscule mon ex et le colle à la porte. J'ai beau avoir envie de retrouver William rapidement, je veux en apprendre plus sur ce marché noir. J'ai le sentiment que des choses importantes se produisent dans cet endroit. Encore quelques petites minutes.

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